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Pickeu : « Le modèle économique qu’il faut pour Angers »

Propos recueillis par Alexis Billebault
5 minutes
Pickeu : « Le modèle économique qu’il faut pour Angers »

Angers n’a pas beaucoup d’argent, ce qui ne l’empêche pas d’entrevoir une troisième saison consécutive en Ligue 1 et une possible finale de Coupe de France, soixante ans après celle perdue contre Toulouse (3-6). Olivier Pickeu, le directeur sportif angevin, nous explique le modèle économique d’un club qui sait aussi faire de bons coups sur le marché des transferts. Quand il achète et quand il vend.

Même si Angers a perdu samedi à Dijon (2-3), avec 39 points, l’avenir du club ne semble pas menacé. Et il y a la perspective de disputer la finale de la Coupe de France, contre le PSG ou Monaco. Et peut-être la Ligue Europa, si vous allez au bout. Le train de vie du club pourrait-il en bénéficier ?Non. Nous avons un budget qui tourne entre 25 et 26 millions d’euros, et il sera le même la saison prochaine. Cela a été décidé quand nous avons retrouvé la Ligue 1 en 2015, après vingt et un ans d’absence à ce niveau. Et on sera sur ces bases jusqu’en 2020, l’année des nouveaux droits télévision. À condition bien sûr qu’on soit encore à ce niveau dans trois ans. Si nous prenons encore deux ou trois points d’ici le 21 mai, notre troisième saison consécutive en L1 sera assurée. À ce jour, nous touchons entre 15 et 16 millions d’euros, car nous n’avons pas droit à la prime de notoriété, qui est versée aux clubs ayant disputé cinq saisons de suite parmi l’élite. Donc, même si nous parvenions à nous qualifier pour la Ligue Europa, le budget n’augmentera pas.

Ce modèle économique n’est-il pas parfois perçu comme trop sage ?Certaines personnes peuvent se dire que nous manquons d’ambition. C’est leur droit. Mais moi, je suis convaincu que c’est le modèle qu’il faut pour un club comme Angers. Chaque modèle est unique. Nous avons la chance d’avoir avec Saïd Chabane un président qui est également un industriel rigoureux dans la gestion de son entreprise. Il est actionnaire majoritaire du club et il applique également une méthode de gestion rigoureuse et cohérente. On ne fait pas n’importe quoi. Angers a été relégué en Ligue 2 en 1981, n’est remonté qu’en 1993-1994, et boucle seulement sa deuxième saison depuis son retour. On a accumulé du retard, concernant les infrastructures, la formation. Il faut du temps. Chaque modèle économique dépend de beaucoup de choses, notamment du tissu économique local. Le PSG a le sien, Guingamp a le sien. Prenez deux promus : Metz a misé sur des joueurs ayant une certaine expérience de la L1, alors que Dijon a tablé beaucoup sur des garçons qui découvrent ce niveau.

À Angers, vous savez très bien vendre…Notre projet est simple : comme nous n’avons pas beaucoup d’argent, on lance des joueurs venus de divisions inférieures en Ligue 1. En deux saisons, je crois que nous en sommes à vingt-six. Seize en 2015-2016 et dix pour cette année. Et certains prennent de la valeur. C’est vrai que ces derniers mois, nous avons réussi à vendre Romain Saïss, Jonathan Kodjia, Ludovic Butelle, Abdoul Camara… Cela nous a permis de gagner pas mal d’argent.

Qu’avez-vous fait de cette manne financière ?Là aussi, on a une règle : quand on vend un joueur, 33% sont affectés au recrutement, 33% aux infrastructures et 33% aux fonds propres du club.
Vous avez recruté plusieurs joueurs, comme Karl Toko Ekambi, Famara Diedhiou ou Mathieu Michel…Oui. En tout, on a dépensé un peu moins de 5 millions d’euros, moins que ce nous avons gagné. Rappelez-vous que lors de notre retour en Ligue 1, nous avions fait venir des joueurs libres…

Le SCO va-t-il être un des animateurs du prochain mercato estival ? Je ne le souhaite pas. Il y aura des mouvements, mais nous ne souhaitons pas un bouleversement de l’effectif.

Vous avez des joueurs qui sont assez sollicités, comme Cheik N’Doye ou Nicolas Pépé. Vont-ils partir ?Cheikh est bien à Angers. Il a 31 ans, c’est notre capitaine. Il a eu des sollicitations l’été dernier, puis lors du mercato hivernal. Il n’est finalement pas parti. Il vient d’être papa, sa femme se plaît dans cette ville. Sincèrement, on ne souhaite pas son départ, mais plutôt qu’il continue de s’inscrire dans notre projet. C’est un joueur très important.

Et Nicolas Pépé ?C’est différent. Nico est un produit de notre centre de formation, que nous avons vraiment relancé il y a quatre ans. Nous avons un accord moral avec lui. Il a un bon de sortie (Pépé est sous contrat jusqu’au 30 juin 2019, ndlr). Il avait déjà eu des sollicitations l’hiver dernier. Il intéresse toujours des clubs. Mais la saison n’est pas finie. Nous n’avons pas fixé de prix pour lui. Nicolas est le seul à disposer d’un bon de sortie. Mais nous avons aussi un autre principe : on ne retiendra pas un joueur qui se sent à l’étroit dans notre projet. Cela ne servirait à rien.

L’hiver dernier, Angers avait manifesté son intérêt pour l’attaquant cap-verdien de Valenciennes, Nuno Da Costa. Le dossier est-il toujours ouvert ?À Angers, nous avons l’habitude de suivre dans la durée les joueurs qui nous intéressent. Da Costa en fait partie. Nous aurions aimé le faire venir, mais cela n’a pas été possible, car Valenciennes avait aussi ses intérêts, ce qui est tout à fait normal. Mais il n’est pas le seul à être suivi. Le football est en mouvement perpétuel, tout va très vite. Une chose est certaine, on fera toujours avec nos moyens. On peut concurrencer Marseille, Monaco, le Paris-SG ou Lyon sur un match, pas sur une saison.

Dans l’effectif actuel, deux joueurs ont été formés au club : Pépé (21 ans) donc, et Vincent Manceau, qui est plus âgé (27 ans). Quelles sont les perspectives du centre de formation du SCO ?On a fait venir Abdel Bouhazama de Saint-Étienne pour le diriger. Il fait un gros travail, avec Laurent Viaud et Olivier Auriac, deux anciens sur club. Nicolas Pépé est notre premier joueur à sortir de notre nouveau centre. On sait qu’il faut du temps pour former. Et la formation est indispensable, encore plus pour un club comme Angers.

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