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Piątek Tonic
Logiquement éclipsée par le transfert de Ronaldo à la Juventus ou par le tragique effondrement du viaduc de Gênes, l’arrivée de l’attaquant polonais Krzysztof Piątek est la véritable embellie du début de saison des Rossoblù.
Né dans l’ombre, et désormais prêt à entrer dans la lumière. Encore inconnu du grand public il y a quelques mois, alors qu’il évoluait en Pologne dans son club de Cracovia, Krzysztof Piątek n’a pas mis longtemps à se faire remarquer du côté de Gênes. Dès la sixième minute de jeu face à Empoli pour son premier match en championnat, le buteur de 23 ans n’a pris que six minutes pour débloquer la situation face au promu Empoli sur sa première opportunité. Un départ tonitruant, qui fait de lui le buteur étranger le plus précoce à inscrire un but en Serie A depuis le Napolitain Luis Vinicio en 1955. Le décor est planté.
Arrivé pour seulement 4 millions d’euros cet été dans le club du président Preziosi, Piątek ressemble déjà au bon coup que tous les clubs sans moyens financiers colossaux rêvent de faire sur le marché des transferts. Une acquisition d’un objet rare, capable de donner au club une assurance certaine tant sur le plan sportif que sur le plan financier. Car depuis qu’il est arrivé à Gênes, Piątek s’obstine à faire tomber tous les records.
Casseur de records
Dès les matchs de préparation, l’attaquant au mètre 83 bien rempli a battu le record du nombre de réalisations d’un attaquant du Genoa. Avec pas moins de 12 caramels. Lors du premier match officiel du club, qui fut donc le premier tour de Coppa Italia face à Lecce le 11 août dernier, Piątek a continué d’alimenter les rêves les plus fous à son égard chez les supporters du Genoa en inscrivant à lui seul les quatre buts de son équipe en l’espace de trente-huit minutes, dont trois de la tête. De quoi faire tomber un autre record du club, en devenant le premier à réaliser cette performance lors d’un match de Coupe. Forcément après la rencontre, son entraîneur Davide Ballardini était sous le charme de son nouveau joyau : « J’ai un peu peur de parler de lui… car il me semble déjà très fort et complet. Mon sentiment, c’est qu’il peut devenir un joueur majeur dans les années à venir, mais je ne peux pas le dire ouvertement. »
Loin d’être précoce, Krzysztof Piątek a pas mal galéré avant de trouver ce fameux déclic qui lui a permis d’être appelé, à la suite de son début de saison canon, pour la première fois en équipe nationale polonaise pour jouer… l’Italie, le 7 septembre prochain à Bologne. Quinze sélections dans les équipes de jeunes pour seulement trois buts, des débuts en deuxième division dans le club du Zagłębie Lubin, rien ne laissait alors présager que l’actuel bomber du Genoa allait réussir à passer le palier suivant pour grandir. Mais lors de la saison 2016-2017, année de son arrivée à Cracovie, la donne change déjà : la barre des dix buts est franchie, puis celle des vingt l’année qui suit. De quoi faire craquer le Genoa, qui aujourd’hui, ne regrette pour le moment absolument pas.
Ronaldo dans sa chambre, Zidane sur les épaules
En réaction à son départ en fanfare, l’intéressé, lui, reste plutôt calme et serein. S’il s’amuse de sa célébration où il tire des coups de feu – « Bomber signifiant mercenaire en polonais » –, le reste des éloges qui lui sont faits ne semblent pas tellement le concerner : « Moi, meilleur buteur ? C’est très difficile de marquer ici en Italie, et le fait que Cristiano Ronaldo n’ait pas réussi le montre.(…)J’ai seulement deux objectifs : jouer tous les matchs et marquer à chaque fois. » Surtout quand on lui fait remarquer qu’à son âge, il fait mieux que son idole Ronaldo : « J’avais son poster dans ma chambre quand j’étais petit, lorsqu’il évoluait au Real Madrid. Sur les épaules en revanche, j’avais le maillot de l’équipe de France floqué Zidane. » Forcément un bon choix d’influences, que Piątek a désormais envie de justifier sur le pré : « Je joue tous les matchs avec l’optique de marquer au moins un but. Et ce sera la même chose dimanche, face à Sassuolo. » La Botte est prévenue.
Par Andrea Chazy