- Allemagne
- Retraite internationale de Philipp Lahm
Philipp passe Lahm à gauche
Après 10 ans sous le maillot de la Nationalmannschaft, le meilleur latéral du monde a décidé de dire stop. Philipp Lahm s'arrête donc au zénith de sa carrière avec la sélection. Une décision courageuse, à l'image du capitaine de l'équipe d'Allemagne.
À quoi reconnaît-on les grands ? Quand ils font face à l’adversité, et qu’ils sont couronnés de succès. À quoi reconnaît-on les très grands ? Quand ils sont couronnés de succès, et qu’ils décident de s’arrêter au zénith, faisant fi de l’adversité. Philipp Lahm fait partie de cette seconde catégorie. Après 113 sélections, 5 buts sous le maillot de la Nationalmannschaft et après avoir enfin soulevé le trophée qu’il convoitait tant, le capitaine de la Bavière et de l’Allemagne a décidé de dire stop. « Lundi, j’ai dit à Jogi Löw que je voulais arrêter la sélection. C’est une décision que j’avais mûrie l’an dernier » .
On ne sait pas s’il aurait vraiment arrêté si l’Allemagne n’avait pas été sacrée championne du monde, mais aujourd’hui, les faits sont là : Philipp Lahm décide d’arrêter au moment où il est au sommet avec la Mannschaft. Une décision qui rappelle celle de Gerd Müller en 1974. Après que la RFA a gagné le Mondial à domicile, le Bomber décide de prendre sa retraite internationale, après 68 buts en 62 matchs en sélection, mais surtout 14 pions en Coupe du monde. Classe. S’arrêter au top, un truc d’Allemands, visiblement : en 2013, Jupp Heynckes réalise le triplé avec le Bayern avant de tirer sa révérence. Le monde entier lui fait des pieds et des mains, mais lui décide de rester planqué du côté de Mönchengladbach à jouer avec ses chiens.
Philipp Lahm fait donc partie des plus grands. Mais, en même temps, comment pouvait-il en être autrement ? Le gars est un modèle de régularité, encore plus que ne peut l’être la légende Javier Zanetti, c’est dire. Toujours au top, Philipp a été élu dans le onze type des trois Coupes du monde auxquelles il a participé. Qu’il joue à gauche, à droite ou au milieu, il est intraitable. Quand il a le ballon, il le protège de tout son petit (1,70m) corps. Quand il ne l’a pas, il se démarque sans cesse pour qu’on le lui donne et ajuster un centre parfait. Ses dédoublements avec Ribéry et Robben ont rendu dingues des dizaines de défenses. Son football n’est pas flamboyant, mais il est l’un des plus efficaces. Et puis, si l’Allemagne a depuis des années des problèmes de défense, c’est parce que Philipp est trop fort. On parle là du meilleur latéral du monde, qui aura mis du temps à s’imposer comme tel (merci aux spectaculaires Brésiliens type Robert Charles, Maicon ou Dani Alves) mais qui aujourd’hui écrase tout le monde du haut de son mètre 70. C’est donc avec tristesse que l’Allemagne a appris que le meilleur joueur de ces dix dernières années ne jouera plus pour le maillot frappé de l’Aigle. Mais dans quelques années, elle se souviendra avec fierté que l’homme de la quatrième étoile est entré au Panthéon des « Ehrenspielführer » avec classe. Aux côtés des Fritz Walter, Uwe Seeler, Franz Beckenbauer et autres Lothar Matthäus.
Par Ali Farhat