- C1
- Quarts
- Dortmund-City (1-2)
Phil Foden, du cru et du cran à Manchester City
Déjà buteur à l'aller, Phil Foden a remis le couvert ce mercredi soir contre le Borussia Dortmund au terme d’un match retour qui avait pourtant bien mal commencé pour Manchester City. Une victoire acquise grâce à son produit maison, qui régale sur la scène européenne.
Complètement accro aux gauchers, Pep Guardiola avait encore décidé d’en aligner trois autour de Kevin De Bruyne ce mercredi soir. Bernardo Silva, moins tranchant qu’à l’accoutumée. Riyad Mahrez, buteur sur penalty. Et Phil Foden, sauveur de son équipe à l’aller dans les toutes dernières minutes du match, puis à nouveau décisif au retour. Reste que City a montré une certaine fébrilité, surtout au vu du niveau déployé par un Borussia Dortmund diminué et fatigué. Bien loin de la sérénité affichée en Premier League tout au long de la saison, donc. Et ce, malgré la défaite à Leeds ce week-end alors que l’équipe de Marcelo Bielsa a évolué à dix pendant 45 minutes.
Pourtant, l’essentiel Phil Foden n’a que très peu goûté aux joutes du royaume ces dernières semaines, ne jouant que dix-huit minutes lors des trois dernières rencontres de Premier League. Qu’importe : City reste toujours solide leader et le gosse de vingt ans peut sortir les muscles sur la scène européenne, où il n’a plus quitté le onze titulaire depuis le premier match de poules contre le FC Porto. Surtout, il vient de soulager sa formation à deux reprises et impressionne par son leadership pas tout à fait inédit, puisque Foden est plutôt du genre rassembleur. Des qualités utiles aux Skyblues, abonnés aux déceptions continentales depuis des années. Ça tombe bien : en demies, les Citizens de Pep Guardiola en auront besoin en allant croiser le fer avec le PSG.
Bullshit Haaland
En rejoignant le dernier carré de la Ligue des champions, Manchester City a mis fin à cinq saisons de déconvenues annuelles. À l’époque, c’est Manuel Pellegrini qui coachait les Skyblues et il avait fallu l’intervention du Real Madrid pour qu’ils n’atteignent pas la finale. Un rêve éveillé également pour Guardiola, qui n’a jamais atteint les demies depuis son arrivée en Angleterre en 2016. Logique donc que Foden soit parti célébrer son pion en frottant son crâne contre celui du Catalan, dithyrambique sur la marge de progression de son milieu de poche polyvalent. Titularisé seulement quatorze fois en Premier League cette saison, le gaucher a toute la confiance de Guardiola. Lequel l’a fait grimper dans le groupe pro en 2016 pour un match de Ligue des champions, alors qu’il n’était âgé que de seize piges.
Superbe complicité entre Pep Guardiola et Phil Foden ?Intégration parfaite du joueur dans le monde pro par son coach, ça paie (une fois de plus) aujourd’hui. pic.twitter.com/IfgDLffEFv
— Emile Gillet (@Emile_Gillet) April 14, 2021
Depuis, Foden a bien grandi. Guardiola sait ce que représente le Mancunien aux yeux des supporters, encore davantage après les quarts de finale contre le BvB. En effet, celui qui a été formé au club a City dans le sang et ne prend pas part (encore) aux nombreuses rumeurs de transferts qui agitent l’effectif chaque été. Un symbole qui se distingue de ses camarades de vestiaires, souvent achetés à coups de millions pour des résultats pas franchement toujours convaincants. À vingt ans, soit le même âge que la machine à buts Erling Haaland étrangement silencieuse contre City, Foden est actuellement le meilleur allié de Kevin De Bruyne sur le front de l’attaque de Pep. Sa capacité à prendre ses responsabilités fait ainsi de lui un joueur redoutable et redouté, en atteste son énorme volume de jeu et ses deux buts décisifs contre le Borussia. D’ailleurs, Foden est devenu le deuxième joueur de moins de 21 balais à marquer lors des deux matchs d’un quart de finale de C1. Depuis un certain… Kylian Mbappé, à qui il a donné rendez-vous en demies après la qualification en Allemagne. Génie ou wonderkid, il faudra choisir.
Par Maxime Renaudet