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Peut-on sauver sa saison avec la Ligue Europa ?

Par Nicolas Jucha
Peut-on sauver sa saison avec la Ligue Europa ?

Marseille et Bordeaux ne sont pas au mieux en championnat. Et en Ligue Europa, ce n'est pas trop ça non plus. Mais mathématiquement, les deux écuries françaises peuvent encore sortir de leur poule, et qui sait, relancer ainsi une dynamique positive. Après Auxerre en 1993, Bordeaux en 1996 ou Lens en 2000, Phocéens et Aquitains vont-ils embellir leur saison avec la C3 ?

« Je garde deux grands souvenirs de cette saison : le match à Madrid contre le Real en Ligue des champions et cette finale de Coupe UEFA contre Valence. » Actuel directeur sportif du Red Star, Steve Marlet était prêté à l’Olympique de Marseille lors de la saison 2003-2004. Un exercice entamé avec beaucoup d’ambition, mais qui s’est alors rapidement transformé en chemin de croix avec le licenciement d’Alain Perrin et l’élimination en C1. « On avait deux gros clients avec le Real Madrid et le FC Porto, donc on avait été reversés en C3. » Et c’est dans cette « petite » sœur européenne que les hommes de José Anigo vont écrire les plus belles pages de l’année 2004 en tapant Liverpool et l’Inter Milan. Mais pour l’ancien international français, restait « plus un sentiment d’échec malgré le plaisir offert aux supporters » . Une déception, car là, « cela faisait bizarre de faire une finale européenne, mais de ne pas se qualifier pour l’Europe la saison suivante » . Car le bon élève européen se saborde sur la scène nationale, et l’OM finit à une décevante 8e place.

La nostalgie des matchs à élimination directe

De quoi donner le sentiment à Marlet d’avoir « tout vécu en matière d’émotions, mais de terminer sans rien » . Cette tendance à ne pas savourer complètement une épopée européenne, Daniel Dutuel la comprend mieux que quiconque, lui qui a vécu le schéma deux fois avec Auxerre (demi-finale 1993) et Bordeaux (finale 1996) : « Le championnat et l’Europe, ce sont deux choses différentes. Dans l’idéal, il faut réussir dans les deux, car sans un bon classement national, tu ne peux pas disputer une compétition continentale. » Et pour Steve Marlet, en 2004, la priorité de l’OM, « c’était la course à l’Europe » . En 2015, le sentiment que le championnat passe en priorité avant la Ligue Europa s’est encore accentué selon Dutuel : « Dans les années 90, le foot était moins médiatisé et les matchs européens étaient les seuls à être certains de passer à la télévision. Cela permettait de se montrer, de se faire un nom. Aujourd’hui, c’est moins le cas, il y a tellement de matchs à voir. C’est dommage qu’à cause de cela certains clubs ne jouent pas la Ligue Europa à fond, mais je pense que cela explique la nostalgie des matchs à élimination directe des années 90. La phase de poules actuelle intègre un calcul mathématique qui empêche les joueurs de se lâcher. » Un constat qui doit être relativisé selon Marlet, car « si on avait battu Valence en 2004, cela aurait été une saison réussie. Pour l’OM, seule une victoire aurait sauvé la saison, mais pour un club avec un passé moins riche, peut-être qu’une demi-finale aurait suffi » .

Dutuel : « Les supporters se souviendront essentiellement de l’épopée européenne »

Malgré la perte de prestige de la Ligue Europa en 2015, Daniel Dutuel estime pourtant que les clubs français en difficulté ont tout intérêt à la jouer. Ne serait-ce que pour « concerner tout leur effectif, essentiel pour tenir sur la durée de la saison » . L’ancien d’Auxerre estime même que pour l’OM, « l’Europe est un besoin » qui peut se transformer en coup de fouet salvateur « s’ils passent en seizièmes, car les compteurs sont remis à zéro et cela peut les transcender » . Franck Queudrue, qui a vécu l’épopée lensoise de l’an 2000 acquiesce : « On avait mal démarré la saison, mais le parcours européen nous avait permis de gagner en confiance et de terminer la saison en Ligue 1 très fort, notamment avec une victoire à Marseille. » Une saison démarrée laborieusement avec une place de relégable et le licenciement de Daniel Leclerq au début de l’automne, mais qui se termine à la cinquième place. Notamment parce que « de voir qu’on pouvait rivaliser avec l’Atlético Madrid ou le Celta Vigo, des habitués de l’Europe, on se disait qu’on était capables de battre nos adversaires en France » . Pour Marlet, la finale marseillaise a surtout « permis de sauver les meubles » , mais il admet qu’elle a aussi eu le mérite « de tenir les supporters en haleine jusqu’à la fin de saison » . Et l’histoire se souviendra essentiellement des exploits plus que des échecs, soutient Dutuel : « Si, au final, tu ne descends pas, les gens garderont un bon souvenir d’une saison avec une épopée européenne. Ils seront fiers du parcours et se souviendront essentiellement de ça. »

« Certains matchs te font repousser tes limites »

Mais pour l’ancien milieu de terrain, la Coupe d’Europe, même s’il ne s’agit pas de la prestigieuse Ligue des champions, embellit les saisons, car « tu joues des équipes que tu ne connais pas, et certains matchs te font repousser tes limites, comme Auxerre contre l’Ajax ou le Borussia en 1993 et Bordeaux contre Milan en 96 » . Avec souvent la satisfaction d’avoir infligé une leçon de vie à ses victimes, comme le Racing de 1999-2000 contre Kaiserslautern : « Les Allemands nous avaient pris de haut après leur victoire chez nous, ils avaient dit à Youri Djorkaeff après l’aller « Mais c’est quoi, tes Français, là ? », et au retour, on s’impose 4-1 avec un triplé de Joseph-Désiré Job, cela a été un tournant » , se souvient Queudrue. Une épopée européenne ne remplace pas forcément un titre de champion, « car cela récompense le travail de toute une saison, c’est unique » , estime Queudrue, mais elle génère des émotions que la routine des compétitions domestiques ne peut offrir : « Quand on pense à la saison 2000, personne ne mentionne notre cinquième place, seulement le parcours européen. Une deuxième ou troisième place ne vaut pas une telle aventure. C’est humainement fort pour les joueurs, mais aussi superbe à vivre pour les supporters, on voit autre chose, on vit des choses… » À Marseille, Bordeaux ou encore Monaco et Saint-Étienne de se motiver pour écrire une vraie page de leur histoire.

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