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Petr Cech, monument man

Par Nicolas Jucha
Petr Cech, monument man

Incontestable numéro 1 pendant une décennie, Petr Čech a découvert la vie de doublure de Thibault Courtois à Chelsea en début de saison. Une situation compliquée pour un joueur qui a tout gagné à Londres sans jamais faillir. Remplaçant certes, mais monument dans l'histoire des Blues. Et peut-être titulaire dimanche contre Tottenham en finale de League Cup.

« Petr a débuté la compétition, mais c’est Thibaut Courtois qui a joué les demi-finales contre Liverpool en sortant deux gros matchs. Donc dimanche, José Mourinho va avoir un choix difficile, mais il sait que, quel que soit son choix, il aura un monstre dans le but. » Entraîneur des gardiens de Chelsea depuis 2007, Christophe Lollichon connaît bien Petr Čech. C’est d’ailleurs le géant tchèque, qu’il a entraîné au Stade rennais, qui lui avait annoncé par SMS la volonté de Chelsea de le recruter dans son staff. Aujourd’hui, Lollichon est aux premières loges pour observer la nouvelle vie de Čech, celle de numéro 2 derrière le Belge Courtois. « C’est une situation difficile pour un garçon qui, à 32 ans, est toujours au top de sa forme et qui, depuis 12-13 ans, est toujours titulaire dans les clubs dans lesquels il passe. » Surtout pour un joueur élu meilleur gardien de Premier League la saison passée et qui a tout gagné avec les Blues : Ligue des champions (2012), Ligue Europa (2013), plusieurs championnats, la FA Cup, la League Cup et même un titre de joueur de l’année à Chelsea en 2011.

Čech, le coéquipier modèle

Mais voilà, en début de saison, José Mourinho décide de rapatrier Thibaut Courtois, parti s’aguerrir en prêt à l’Atlético Madrid pendant deux ans. « Une décision qui appartient totalement à José, mais qui était difficile à prendre par rapport à tout le respect qu’il a pour Petr » , précise Lollichon. À Chelsea, on a bien conscience du privilège que représente la présence de deux des meilleurs gardiens mondiaux dans l’effectif. Mis sur la touche alors qu’il a toujours été irréprochable, celui qui joue avec un casque de protection depuis 2006 et un violent choc à la tête répond de la meilleure des manières, en devenant le coéquipier modèle, toujours aussi exigeant à l’entraînement et toujours prêt quand on fait appel à lui. « Son attitude le grandit. Il a géré la situation en grand professionnel avec tout le respect qu’il a pour le club de Chelsea, tout le respect qu’il a pour un jeune gardien qui vient de lui prendre sa place. Le grand public découvre une autre facette de Petr Čech, mais, pour nous, ce n’est pas une surprise. C’est un grand monsieur avec une éducation et des valeurs, qui ne fait pas de son cas personnel une situation problématique pour le club qui l’emploie. » Pour preuve, en 13 matchs disputés toutes compétitions confondues depuis le début de la saison, Čech a rendu 7 clean sheets, notamment contre Arsenal, Swansea ou encore Everton. Et dans le vestiaire, il reste l’un des points de repère, l’un de ceux que l’on écoute, qui analyse le match et recadre, encourage, rassure.

L’Euro 2016, le grand objectif

Il faut dire que Petr Čech a beau avoir été habitué à ce que tout lui réussisse, il n’en sait pas moins affronter l’adversité. En atteste sa capacité à revenir encore plus fort après son match raté contre la Turquie lors de la phase de poules de l’Euro 2008, quand avec deux toiles monumentales, il précipite l’élimination de la République tchèque. « J’étais aux États-Unis ce jour-là, et je me suis arrêté pour faire de l’essence. Le match était retransmis dans la station, donc j’ai pris 1h15 pour faire mon plein. Le soir même, j’étais au téléphone avec Petr, sur ces actions, il avait voulu trop bien faire, s’était trop mis dans l’anticipation, ce qui peut parfois être dangereux » , se souvient Lollichon, protecteur : « N’importe qui peut avoir un jour de moins bien. Pour lui, c’est arrivé un jour très important, mais cela prouve que même Petr Čech est humain. » Si le joueur a su revenir plus fort de cette mésaventure, c’est parce qu’il sait « se servir de ses difficultés au lieu de les subir » . Aujourd’hui, le gardien tchèque se met au service de son club en évitant tout état d’âme ou crise d’égo. Un choix collectif qui répond également à ses intérêts personnels : éviter toute régression, briller dans le maximum de matchs qu’il pourra disputer d’ici juin afin d’être au top pour la sélection tchèque en vue de l’Euro, mais aussi pour un éventuel nouveau club cet été.

Une décennie de succès

Si rien n’est jamais écrit à l’avance en football, d’après Lollichon, « il est difficile pour l’un des meilleurs gardiens du monde d’accepter d’être numéro 2 » . Surpris qu’aucun grand club n’ait encore approché le joueur, le technicien français voit l’ancien portier de Rennes se maintenir à son plus haut niveau « encore quatre ans minimum » même si ce dernier – un passionné de batterie dont le niveau est reconnu dans l’univers musical – pourrait d’ici quelques années avoir envie de passer à autre chose. Quelle que soit la date à laquelle il fixera sa retraite, Petr Čech a déjà marqué l’histoire et le poste de gardien de but. À l’été 2002, lors d’un entraînement du Stade rennais, il avait fait dire à Philippe Bergeroo de ne pas le mettre aux cages pour l’exercice de frappes au but « afin de ne pas miner le moral des attaquants » . La France venait de le découvrir à l’Euro espoir, quand il avait à lui seul fait gagner la finale aux Tchèques contre les Bleuets de Raymond Domenech. À Chelsea, il est pour beaucoup dans la moisson de titres glanés par les Londoniens depuis son arrivée à l’été 2004. Au point qu’il ne soit pas saugrenu, malgré son nouveau statut de remplaçant, de penser à lui ériger une statue. Christophe Lollichon : « C’est une légende comme Lampard, Terry, Drogba ou Zola dans d’autres registres. À son poste, il n’y a que Peter Bonetti, avec 700 matchs pour Chelsea dans les années 60-70, qui rivalise. Pour l’époque moderne, ce sera Čech la référence, surtout qu’ici il sera remémoré comme quelqu’un ayant toujours pensé au club avant de penser à lui. Je ne sais pas s’ils vont lui ériger une statue, mais ce qui est certain, c’est que Petr Čech est un monument. »

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