ACTU MERCATO
Petr Cech, attendu comme le messie
C'est officiel depuis lundi, Petr Čech gardera désormais les bois d'Arsenal. Un coup dur pour Ospina, mais un gros coup pour Wenger et surtout, un soulagement immense pour les supporters.
Dans la nuit de vendredi à samedi, David Ospina, en transe, écœure tous les attaquants argentins avant de s’incliner lors d’une séance de tirs au but rocambolesque. Et si l’arrêt réflexe du Colombien sur la tête de Messi lui vaut une belle comparaison avec Gordon Banks, dans le même temps, l’ensemble des médias britanniques annonce un accord total entre Arsenal, Chelsea, et Petr Čech pour le transfert du géant tchèque chez les Gunners. Une arrivée finalement officialisée ce lundi par les pensionnaires de l’Emirates Stadium, qui ont offert à l’ex-icône des Blues « un contrat longue durée » et évidemment, une place de numéro 1 dans les bois. Alors, David Ospina est-il le dindon de la farce ? Sorti du banc la saison passée après la performance douteuse de Szczęsny face à Southampton lors la 20e journée de championnat, le Colombien a grandement participé aux résultats positifs des Gunners et à la troisième place arrachée en fin de parcours, au terme d’une deuxième partie de saison brillante. Mais voilà, avec treize centimètres de moins que Čech, l’ancien Niçois possède des qualités évidentes sur sa ligne, mais connaît quelques trous d’air dans ses sorties, et notamment dans les airs. Un défaut qui peut s’avérer rédhibitoire en Premier League.
Un numéro 1, enfin
Surtout, l’arrivée de Petr Čech dans le Nord de la capitale est une nouvelle preuve du changement de stratégie décidé par Wenger et les actionnaires du club sur le mercato. Depuis qu’ils n’ont plus les mains liées par le remboursement de l’Emirates Stadium, les Gunners ont pris l’habitude de s’offrir au moins un élément de classe mondiale par été. Ainsi, après l’arrivée d’Özil il y a deux saisons, puis de Sánchez l’an passé, c’est donc le poste de gardien qui a été renforcé par un élément indiscutable. Un soulagement pour tous les supporters des Gunners, qui, depuis le départ de Jens Lehmann, attendent un portier de classe internationale comme le messie. En effet, plus qu’à n’importe quel autre poste, le rôle de gardien semble être celui avec lequel Wenger a tenté le plus de « coups » . Ainsi, il y aura donc eu Manuel Almunia, puis l’alternance entre Fabiański et Szczęsny, pour finalement donner les clés de numéro 1 à ce dernier avant qu’il ne se fasse sucrer définitivement sa place par Ospina. Un vrai casse-tête permanent. Or, c’est une évidence, le poste de gardien nécéssite une stabilité et une confiance permanente, quitte à débourser 15 millions d’euros pour un élément de 33 ans, à en croire les sommes annoncées par la presse britannique.
Jurisprudence Van der Sar
Si l’indemnité paraît un peu élevée, c’est que Čech aurait visiblement annoncé très tôt son désir de ne pas quitter Londres. Or, le seul club londonien qualifié pour la Ligue des champions en dehors de Chelsea est Arsenal, les Blues ne se sont donc pas privés pour tirer quelques euros de plus de la tirelire de leur rival. Mais voilà, au prix du marché actuel, l’arrivée du Tchèque a tout des airs d’un très gros coup. Élu meilleur gardien de Premier League il y a deux saisons, Čech a fait preuve d’un professionnalisme sans faille cette année, et a impressionné les rares fois où il a été aligné par Mourinho. Et comme le disait John Terry à Talksport : « Il leur fera gagner de 12 à 15 points par saison. » Pas négligeable, surtout pour une équipe comme Arsenal, pas souvent réputée pour la sérénité de son back-four. Notons tout de même que quelques critiques se sont élevées à l’annonce de ce transfert. La première veut que piocher dans le banc de son concurrent pour se renforcer serait un aveu de faiblesse, la seconde pointant plutôt l’âge avancé du portier casqué. À cette dernière, on opposera les jurisprudences Zoff, Kahn ou Van der Sar, portiers de génie à la longévité exceptionnelle. À Čech de démontrer qu’il a bu l’élixir de jouvence de Buffon, plutôt que celui de Casillas.
Par Paul Piquard