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Petite Europe, gros clients
Ce soir, ouverture officieuse de l'Europa League, avec l'entrée en lice de tous les gros poissons européens. Au bout de ce double tour : une qualification pour les phases de poules. Qui a dit « petite sœur de la C1 » ?
Les barrages de la Ligue des Champions ont lancé les hostilités. L’Europe rouvre ses portes, et les clubs européens s’y engouffrent. Si pour les matches disputés hier et mardi, l’enjeu est de taille puisqu’une place en C1 est au bout, ceux qui se tiennent ce soir valent aussi leur pesant d’or. Car le tour préliminaire de l’Europa League récompense le travail de toute année, en plus d’influer (positivement ou non) sur celle qui est en train de s’ouvrir. Se qualifier pour l’Europa League, c’est l’assurance d’une visibilité sur le plan international, la possibilité de glaner de l’expérience et d’aller décrocher un trophée qui reste prestigieux. Mais d’autre part, c’est aussi s’exposer au risque de jouer le jeudi soir, et de se retrouver rapidement à court physiquement. Un point négatif qui n’a jamais embêté le FC Porto, auteur d’un fantastique triplé l’an dernier. Cette saison, les Portistes se frottent à la C1, remettant donc leur couronne en jeu, avec la certitude de ne pas devenir leur propre successeur. Analyse sur les favoris de la compétition, les enjeux, les chocs et ceux qui vont être éliminés dès ce soir. Avant les matches retours.
Les favoris
Ils sont passés à deux doigts de la Ligue des Champions. Parfois à un point, parfois juste à la différence de buts. Ils ont brillé l’an dernier lors de la C1, et se retrouvent cette année au niveau inférieur. Quel que soit le chemin qui les a menés jusqu’ici, ils font partie des favoris pour cette troisième édition de l’Europa League. A commencer par Tottenham. Après les nuits folles de White Hart Lane l’an dernier, où ils ont notamment battu l’Inter puis éliminé le Milan AC, les Spurs se retrouvent en Europa League avec un statut de favoris. L’occasion pour Bale de démontrer qu’il n’est pas déjà cramé. Derrière, l’Atletico Madrid aura à cœur de prouver qu’il y a une vie après Agüero, tandis que les deux équipes romaines devront justifier leur statut de seuls représentants italiens. Attention aussi à Schalke, avec Raùl qui va, à 34 ans, découvrir que l’Europe, ce n’est pas seulement la C1, et au PSV Eindhoven, qui a perdu le titre lors de la dernière journée du championnat néerlandais.
Matches à suivre : Hearts-Tottenham / Slovan Bratislava-AS Roma / Lazio Rome-Rabotnicki / HJK Helsinki-Schalke 04 / Atletico Madrid-Vitoria Guimaraes / PSV Eindhoven-Ried
Les outsiders
En Europa League, il ne suffit pas d’être favori pour aller loin. La preuve, sur les deux dernières éditions, des équipes comme Fulham ou Braga se sont hissées jusqu’en finale. Sans parler des divers Middlesbrough, Getafe et autres Sporting les saisons précédentes. Il y a donc de la place pour les outsiders. Parmi eux, les équipes britanniques tiennent le haut du pavé, avec Fulham, finaliste en 2010, et aussi Stoke City, qui a tenu en échec Chelsea lors de l’ouverture de la Premier League. On peut également insérer les deux équipes de Glasgow, toujours désireuses de se défouler en Europe tant elles s’emmerdent en Écosse. Le finaliste vaincu de la saison dernière, Braga, retentera sa chance, tout comme le Dynamo Kiev de Schevchenko, qui aimerait bien achever sa carrière avec un joli trophée (avant l’apothéose de l’Euro). Et si l’alchimie se crée rapidement, on peut évidemment ajouter le PSG made in Qatar à cette liste d’outsiders. Après tout, l’an dernier, si Jean-Eude Maurice…
Matches à suivre : FC Thun-Stoke City / Dnipro Dnipropetrovsk-Fulham / Maribor-Glasgow Rangers / FC Sion-Celtic Glasgow / Litex Lovech-Dynamo Kiev / Braga-Young Boys / Differdange-PSG
Le vrai choc et le choc caché
Qui dit barrages, dit élimination directe. Or, dès ce tour préliminaire, un, voire plusieurs, potentiel(s) gros client(s) va(vont) quitter la compétition. C’est la loi du tirage au sort. Ainsi, ce barrage estival offre un alléchant Hanovre-FC Séville, le 4ème de Bundesliga face au 5ème de Liga. Une rencontre entre deux équipes qui auraient espéré participer à la Ligue des Champions (surtout Hanovre, longtemps dans le trio de tête) mais qui doivent se contenter de l’Europa League. Et, pour l’une des deux, de rien. En parallèle, un autre club espagnol est menacé. L’Athletic Bilbao, 6ème l’an dernier, va devoir se frotter aux Turcs de Trabzonspor. Trabzonspor, c’est ce club qui a été en tête du championnat turc jusqu’à la 30ème journée, et qui a finalement laissé le titre à Fenerbahçe à cause d’une moins bonne différence de buts. Une équipe qui, en plus, s’est fait sortir du tour préliminaire de la Ligue des Champions, et qui n’a pas l’intention de se faire avoir encore une fois.
Matches à suivre : Hanovre-FC Séville / Trabzonspor-Athletic Bilbao
La curiosité
Il y a eu Châteauroux en 2004. Puis Guingamp en 2009. Cette saison, c’est au tour de Birmingham et de l’Alania Vladikavkaz de recevoir l’étiquette des petits poucets. Non pas pour le prestige des deux clubs, mais parce qu’elles vont être les deux formations à évoluer en deuxième division. L’an passé, l’équipe de Birmingham atteint la finale de la League Cup, après avoir sorti Aston Villa et West Ham. En finale, les Blues battent Arsenal, en inscrivant le but vainqueur à la toute dernière minute. Quelques semaines plus tard, le club est relégué en D2 au terme de la dernière journée de Premier League. L’Alania, club de D2 russe, a quant à lui atteint la finale de la Coupe de Russie l’an passé, s’inclinant face au CSKA Moscou. La formation moscovite étant déjà qualifiée pour la C1, c’est l’équipe d’Ossétie du Nord qui décroche son ticket pour l’Europa League. Le Nacional Madeira et Besiktas, leurs futurs adversaires, en rient d’avance. Jaune ?
Matches à suivre : Nacional Madeira-Birmingham / Besiktas-Alania Vladikavkaz
Les équipes improbables
L’Europa League, c’est évidemment le meilleur moyen de découvrir des équipes incroyables, avec des blases imprononçables. Et souvent, ces noms à six syllabes sont synonymes de bourbier. Demandez donc à la Juve, piégée l’an dernier dans la neige de Poznan. Cette saison, il faudra suivre les Ukrainiens du Vorskla Poltava, adversaire du Dinamo Bucarest, la sympathique équipe norvégienne d’Aalesunds ou encore les Danois de Nordsjælland, un régal pour les commentateurs. Un petit penchant également pour l’AEK Larnaca, un club chypriote dont le nom sent bon la mafia et qui a pour secrétaire technique Jordi Cruijff. Enfin, le chouchou reste le Gaz Metan Medias (tombeur de Mayence), formation roumaine vouée aux atomes et aux molécules. Méthane, formule brute CH4, cours de chimie en première S : si l’Europa League peut se mettre au service de l’enseignement…
Matches à suivre : Rosenborg-AEK Larnaca / Vorskla Poltava-Dinamo Bucarest / Nordsjaelland-Sporting Lisbonne / Ekranas-Hapoel Tel Aviv / Aalesunds-AZ Alkmaar / Gaz Metan Medias-Austria Vienne
Eric Maggiori
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