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Petit poucet bat petit bras

Par Swann Borsellino
Petit poucet bat petit bras

Au petit jeu de cache-cache qu'est la Coupe de France, le gros n'est pas toujours celui que l'on croit. La preuve avec un Olympique de Marseille qui a cru bon de rester en vacances ce dimanche soir.

Il est parfois plus facile de dévisager une motte de terre que de se regarder en face. Ça fait moins peur. Et puis elle n’a rien à foutre là, cette motte de terre. C’est pour cela qu’ils s’en prennent tous à elle, ces drôles de types. « À tous les coups, ces écolos de Grenoblois, ils l’ont foutu là pour que les centres de Dja Djédjé s’envolent. À moins que ça ne soit pour que Thauvin loupe ses gestes techniques. » Si leurs lèvres n’étaient pas gelées par le froid et leur bouches clouées par la honte, les Marseillais auraient pu la sortir, cette excuse-là. Sauf que des excuses, c’est à leurs supporters qu’ils doivent en présenter. Si les Isérois ont été tantôt vaillants, tantôt excellents, emmenés par un Tchenkoua de gala ou un Akrour qui a rendu fier son maire, Éric Piolle, et verts les Phocéens, personne n’est dupe quant à ce qu’il s’est passé au stade des Alpes ce dimanche. Car derrière chaque exploit retentissant se cache un malaise. Derrière l’idée romantique de l’adolescent David qui terrasse Goliath armé de sa seule lance sommeille une vérité froide qui n’est pas toujours bonne à dire : quand la logique n’est pas respectée, c’est aussi parce que le favori lui-même ne s’est pas respecté. En préférant les bougonneries au jeu, les vacances à la reprise et la marche à la course, les joueurs de Marcelo Bielsa ont faussé la donne.

Quid du fantasme quand il devient réalité ? Que se passe-t-il quand on a enfin ce que l’on a tellement voulu ? À en croire les visages grenoblois au lendemain de l’exploit, l’acte n’est pas moins délicieux que le rêve. Après tout, eux, les joueurs de quatrième division, se sont offert le scalp du leader de la Ligue 1. Il y a de quoi roter du Ruinart de bon matin, quand même. Sauf qu’à bien y réfléchir, les bulles avaient de quoi moins pétiller. Exceptionnel pour les Isérois, le scénario du match – être mené deux fois au score, égaliser à la dernière seconde, gagner aux tirs au but… – semble conter un exploit épique qui n’en est pas vraiment un. Oui, les Grenoblois méritent un grand coup de chapeau, mais les Marseillais, eux, méritent bien un coup de pied au cul tant ce dimanche soir, la logique semble en fait avoir été respectée. Oui, au petit jeu du cache-cache footballistique qu’est la Coupe de France, l’équipe de Ligue 1 n’est pas toujours celle que l’on croit. Pour résumer ce match, nul besoin de parler tableau noir ou pelouse à la gueule d’adolescent boutonneux. La raison principale (la seule ?) de la débâcle marseillaise est paradoxalement ce qui fait leur succès au quotidien en Ligue 1. Si les Phocéens sont en tête du championnat, c’est parce qu’ils sont les plus irréprochables sur le plan du mental, de l’engagement et de l’investissement. Une question de volonté, quoi. Et quand par instants, le corps n’a pas suivi l’esprit, les défaites à Monaco (1-0), Lyon (1-0) ou même Paris (2-0), faites de bonnes entâmes, d’occasions loupées, puis de coups de pompe, seront toujours plus acceptables que celle de ce dimanche. Au sortir de la rencontre, Marcelo Bielsa, parlait d’ailleurs d’une « défaite inexplicable » . Gageons que le technicien a, pour une fois, préféré garder sa langue dans sa poche au moment de revenir sur les raisons d’un résultat.

Peut-être pour ne pas accabler ses joueurs. Peut-être pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. Peut-être parce que Marcelo a plus souffert de cette faillite humaine que de certaines déconfitures sportives face à des concurrents directs pour le titre. Au stade des Alpes, ce n’était pas une CFA contre une Ligue 1, mais une équipe de foot contre des vacanciers au football fait de dribbles superflus plutôt que de passes appuyées. Un football où on regarde l’adversaire mettre la tête. Un football où on ne met pas le pied. Un non football, en fait. Oui, le « petit club » en veut plus, et parfois, ça redistribue les cartes. Mais quand le grand club n’en veut pas, il ne faut pas s’attendre à autre chose que cet « exploit » . Évidemment, le nom de Florian Thauvin, auteur d’un match tout en dribbles inutiles, occasions loupées, ponctué d’un tir au but loupé, est sur toutes les lèvres, mais il est inutile de mettre des noms sur ce qui est un naufrage collectif. Une partie faite de néant technique, avec un milieu qui se fait croquer physiquement, un gardien fantôme, des passes trop longues et des latéraux dignes des plus grandes heures d’Élie Baup sur le banc de l’OM. Un cauchemar qui ne doit cependant pas chasser les doux rêves que caressent de brillants Phocéens depuis le début de la saison. Un cauchemar qui doit simplement leur apprendre à ne pas regarder les mottes de terre, mais à regarder de l’avant, peu importe qui ose se pointer dans l’autre moitié de terrain.

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