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Peter Bonetti, légende de Chelsea décédée à 78 ans
International anglais et légende de Chelsea avec qui il a disputé 729 matchs, Peter Bonetti s'est éteint ce dimanche soir après 78 années de football et de gentillesse. Surnommé « le Chat » et monstrueux sur sa ligne, le gardien de but britannique faisait l'unanimité dans les cages comme en dehors.
Il s’agit d’un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître, et même les rares vidéos de mauvaise qualité ont du mal à modifier l’aphorisme. Alors, s’il n’est pas possible de voir Peter Bonetti à l’œuvre des décennies plus tard, il ne reste plus qu’à lui consacrer des lignes. Au lendemain de son décès, il est encore temps.
All of us at Chelsea Football Club are deeply saddened to announce the passing of our brilliant former goalkeeper, Peter Bonetti, who made an incredible 729 appearances for the Blues…
— Chelsea FC – #StayHomeSaveLives (@ChelseaFC) April 12, 2020
Ce dimanche, alors que le week-end prenait fin, Chelsea a ainsi officialisé la disparition de son ancien joueur qui s’est éteint des suites d’une longue maladie après avoir soufflé sa 78e bougie en septembre dernier. Avec, bien entendu, regret puisqu’il s’agissait d’une figure ayant évolué à 729 reprises sous le maillot des Blues (deuxième meilleur score, derrière Ron Harris). « Bien plus qu’une figure, c’était une véritable légende, remet Christophe Lollichon, actuel responsable des gardiens du club londonien. 730 matchs pour un club, c’est assez phénoménal. Un véritable Chelseaman ! »
Gardien, entraîneur, ambassadeur et… fan de Čech
Gardien de Chelsea entre 1960 et 1979 – entrecoupé d’une courte pige aux Stars de Saint-Louis (États-Unis) –, Bonetti aura remporté quelques trophées : une Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes en 1971, une Coupe d’Angleterre en 1970 et une Coupe de la Ligue en 1965. Largement suffisant pour entrer dans le cœur de l’entité, qu’il a continué de fréquenter malgré une fin de carrière passée à Dundee United (Écosse), puis au Woking FC.
« Jusqu’à très récemment, c’est-à-dire 2018 ou 2019, il était encore là à toutes les rencontres. Il incarnait une sorte d’ambassadeur du club, à domicile parce qu’il ne pouvait plus vraiment voyager à son âge. Il répondait présent dans les salons les jours de match pour accueillir les invités, pour parler avec les supporters… Il était connu de tout le monde, de toute façon, note Lollichon, avec qui il a longtemps discuté de Petr Čech au centre d’entraînement et qui lui donnait des informations sur les jeunes portiers qui poussaient derrière. Il a enchaîné tellement d’années successives… Sa personnalité et son vécu ont fait qu’il vivait à Londres, le club n’a donc jamais hésité à faire appel à lui une fois qu’il a raccroché les crampons. »
Mondial 1966, Gordon Banks et gants en laine
Mais quel genre de dernier rempart était Bonetti, au juste ? Son surnom, le « chat » , et sa petite taille (1,77 mètre) suffisent pour répondre à la question. « Il s’agissait d’un gardien pas très grand, mais très agile et doté d’excellents réflexes. Extrêmement vif et réactif, quoi, corrobore Lollichon. À l’époque où il jouait, le gardien restait très proche de ses cages. C’était également une période où on n’investissait pas forcément sur les gardiens, mais vu son professionnalisme et ses capacités sur sa ligne, il a pu rester très longtemps à Chelsea. » Un Chelsea qui le qualifie sur ses réseaux sociaux de « l’un des plus grands joueurs de son histoire », de « gardien superstar des années 1960 et 1970 » ou encore de portier « techniquement innovant et incroyablement courageux ». Des qualités qui l’ont amené en sélection entre 1966 et 1970, Coupe du monde 1966 glanée à la clé. Sept capes, seulement ? À cause de Gordon Banks (qu’il a remplacé au Mondial 1970 lors du quart de finale perdu et individuellement raté contre l’Allemagne de l’Ouest, sa dernière apparition avec sa nation), principalement. « Il a eu la malchance de tomber en même temps que lui, ce n’était pas le meilleur moment pour être gardien anglais ! » sourit l’entraîneur.
One of Chelsea Football Club’s greatest ever players. Rest in peace, Peter ‘the Cat’ Bonetti. ? pic.twitter.com/OM48Dq2BXW
— Chelsea FC – #StayHomeSaveLives (@ChelseaFC) April 12, 2020
En dehors des pelouses, le monsieur faisait également l’unanimité. Lollichon parle par exemple d’une « très belle personne, absolument charmante. D’une humilité fantastique, d’une gentillesse remarquable », et pour qui il témoigne « un grand respect ». S’il disposait déjà d’un modèle de gants à son nom quand il protégeait les filets des Blues alors que le marketing n’était pas ce qu’il est devenu, l’ancien coach des gardiens de Chelsea ou d’Angleterre savait néanmoins rigoler des équipements de l’époque qui ne l’ont pas toujours aidé à montrer l’étendue de son talent. « Je lui disais parfois que ça n’avait pas dû être facile de jouer avec ces gants-là, parce c’étaient des gants en laine qui ne servaient qu’à protéger les doigts du froid ! » rigole Lollichon. En envoyant de nombreuses pensées, comme tous les fans et les dirigeants, au Cat définitivement envolé.
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