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  • Euro 2012 – Groupe A – Russie/République Tchèque

Pétard Jiráček

Par Régis Delanoë
Pétard Jiráček

Pour l’entrée en compétition de la République Tchèque dans cet Euro, on aurait pu vous parler de son gardien star Petr Čech, ou de son meneur aussi doué que fragile Tomáš Rosickỷ. Certes, on aurait pu. Mais on a décidé de vous parler du méconnu Petr Jiráček, devenu en une demi-saison un rouage essentiel de la sélection. Un énième élément révélé dans la nouvelle référence du football tchèque : le Viktoria Plzeň.

En football, on a beau suivre l’actualité avec passion, des informations nous échappent parfois. Ainsi le nom de Petr Jiráček vous est peut-être inconnu. Pas de panique, vous n’êtes pas le seul dans ce cas. Petr Jiráček est devenu l’un des éléments qui comptent, en sélection tchèque. Un gars promu, en l’espace d’un an à peine, de l’anonymat du championnat local à une place de titulaire pour l’Euro 2012 en passant par la découverte de la Ligue des champions, des rencontres de prestige face au Barça et au Milan, un transfert en Bundesliga et le statut de révélation au sein du pléthorique effectif de Wolfsburg. D’illustre inconnu, le voici qui déboule au rang de gars qui compte, observé avec attention par de grands clubs.

Génération Plzeň

Petr Jiráček est né en 1986 dans un petit village de Bohême, au nord de la Tchéquie, pas loin de la Pologne. Formé au modeste Banik Sokolov voisin, il y fait ses débuts pro en 2006, avant de partir au Viktoria Plzeň, pas très loin non plus, à une petite centaine de bornes à l’ouest de Prague. À l’époque, le club de Viktoria Plzeň n’est rien ou presque. À peine un candidat au ventre mou, qui a pour seul mérite d’avoir formé Petr Čech dans les nineties. Mais, en 2008, le club fondé en 1911 naît une seconde fois, avec l’arrivée sur le banc de Pavel Vrba. L’entraîneur, qui vient de se faire un nom chez le voisin slovaque en décrochant le titre de champion avec le MŠK Žilina, débarque dans la ville de la bière avec un recrutement gagnant : le défenseur David Limberskỷ, de retour dans son club de formation après d’infructueuses expériences à l’étranger, Pavel Horváth, le vétéran, qui termine une longue carrière l’ayant mené jusqu’au Japon, Daniel Kolář, l’espoir du Sparta, Jan Rezek, attaquant globe-trotter… et donc Petr Jiráček.

Jeu et cheveux généreux, le jeune flanker s’impose vite dans l’entrejeu du Viktoria, dans un rôle de bon à tout faire. Défendre en priorité, relancer aussi, voire se porter aux avant-postes si l’occasion se présente. Il faut une saison à Jiráček et ses nouveaux coéquipiers pour s’habituer à évoluer ensemble. À la fin de la saison 2010, Plzeň décroche une prometteuse 5e place et conquiert la Coupe de Tchéquie. Un an après, c’est la consécration, avec un titre de champion historique conquis devant le Sparta Prague. Dans la foulée, l’ami Petr et le Viktoria vont vivre une grande aventure en Ligue des champions, éliminant brillamment les Arméniens de Pyunik, les Norvégiens de Rosenborg et les Danois de Copenhague pour se hisser en phase de poules. Dans un groupe à deux vitesses, les Tchèques laissent le Barça et Milan se battre en tête et remportent le duel qui les oppose à l’autre « petit » , les Biélorusses de BATE Borissov, pour la troisième place. La bande à Vrba s’offre même le luxe d’accrocher in extremis le grand Milan, à domicile, lors de la dernière journée (2-2).

Successeur de Galásek

Le gaucher récupérateur profite de la vitrine de la C1 pour taper dans l’œil du Wolsburg, qui le récupère en décembre dernier pour quatre ans et demi, moyennant une indemnité de quatre millions d’euros. Tout de suite sollicité, le Nedvěd brun découvre la Bundesliga avec gourmandise, signant même un doublé contre Fribourg en février (3-2). Et comme si ça ne suffisait pas, il a intégré en parallèle la sélection tchèque, en compagnie d’une nouvelle génération de joueurs, dont pléthore d’anciens coéquipiers de Plzeň : Limberskỷ, Kolář, Rezek, mais aussi František Rajtoral, Milan Petržela, Vladimír Darida et Václav Pilař. Au sein de l’équipe nationale, Petr Jiráček n’a, une nouvelle fois, pas perdu de temps, s’imposant directement comme titulaire à la récupération, reprenant le rôle de gratteur de ballons abandonné en 2008 par Tomáš Galásek.

Le néo-international s’est même permis le luxe de marquer son premier but avec le maillot de la sélection, lors du barrage retour face au Monténégro, scellant définitivement la qualification pour la phase finale. Un but plein de talent et d’opportunisme, où il faufile son corps d’apparence pourtant pataude dans la défense adverse pour entrer dans la surface et gagner son duel face au gardien. Associé dans l’entrejeu au Bordelais Jaroslav Plašil, Petr Jiráček est un bleu sans peur ni reproche, qui est à son affaire en Polognukraine : « Mon but est d’aller aussi loin que possible, a-t-il déclaré les jours derniers. Il n’y a pas vraiment de favoris dans le groupe A, à part peut-être la Russie. Chaque détail peut faire la différence. » Pour le visualiser ce soir, à la télé, c’est simple : les longs cheveux bruns qui chaloupent au milieu du terrain, c’est lui.

« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »

Par Régis Delanoë

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