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PES 2013 : Le test ultime
Chaque année, la fin du mois de septembre amène son clasico : le Ali-Foreman de la manette, PES contre FIFA. Alors que chaque année, depuis Pro Evolution Soccer 6, l’opinion publique se déchaîne sur l’opus de Konami, les fascistes de la console vont devoir mettre de l’eau dans leur vin. Oui, PES 2013 est plutôt réussi.
Soyons très clairs : depuis 2006 et la sortie de PES 6, grand classique et dernier opus jugé « plus que convenable » par la vox populi, la liberté de penser en matière de jeux de football ne cesse d’être remise en cause. Principaux fautifs, des disciples qui, des années après avoir appuyé sur triangle comme des tarés pour aller de leur surface de réparation à celle de leur adversaire, profite des progrès épatants d’EA Games pour diffuser – pour des raisons parfois valables – ce qu’ils pensent être la vérité. À l’orée de la sortie de PES 2013, être amoureux de Konami est devenu ringard, et c’est bien dommage. Car, conscients de leur importante chute de popularité, les Nippons se sont sorti les doigts pour nous offrir un opus globalement bien réussi. Nombreuses et positives, les évolutions qui concernent le gameplay ne cachent cependant pas les mauvais classiques du jeu.
On aime : les nouveautés et le gameplay agréable
– ENFIN ! Après deux, voire trois années d’une incompréhensible immobilité en matière d’innovation du gameplay, PES a bougé. Dans le bon sens du terme. Si la prise en main ne réserve pas l’habituelle impression de lenteur, grand classique lors de la prise en main d’un nouvel opus, le changement se fait vite sentir. Plus précis, les mouvements invitent plus à la création d’actions qu’à profiter de la flèche rouge de votre éternel Cristiano Ronaldo ou Messi, c’est au choix. Vos passes sur les ailes seront également l’occasion de profiter de la dynamic first touch, capacité du joueur à exploiter le ballon correctement en fonction de la situation. Plus étudié, le pressing ne se résume plus à une simple pression sur la touche croix, mais à un bon timing de celui-ci pour récupérer la balle.
– Loin du vocabulaire cru des jeux vidéos et des subtilités de ce nouvel opus, la sensation globale, elle, est excellente. Le jeu est fluide, les actions claires, les choix multiples et le côté « j’ai mes habitudes, je vais t’exécuter en faisant mes actions classiques comme si le Real Madrid était Ryu à Street Fighter » , a été un peu travaillé. Le « trois fois rond » , quoi qu’un peu plus efficace qu’à FIFA 13, n’amène pas un but à chaque fois et il faut être vraiment très costaud pour se claquer des rushs avec Messi ou Ronaldo. Car c’est bien là l’un des gros progrès de PES 13, les défenseurs ne sont plus des plots, et les gardiens ont enfin un niveau digne de ce nom. Un peu trop, même. Lors des premières balades sur les terrains virtuels, Casillas, Hart ou Neuer prennent vite des airs de murailles. Capables de tout sortir, ces portiers jouissent également du fait que, lors des premières parties, les frappes paraissent molles.
– En fait, on se rend vite compte qu’il ne faut pas avoir peur de la jauge de frappe et que PES 13 fait la part belle aux mines de vos attaquants préférés, quand ils auront réussi à se défaire des Kompany, Pepe ou Ramos, véritables tueurs dans ce nouvel opus. Vous l’aurez compris : construire, faire déjouer l’adversaire et défendre seront les maîtres mots cette année pour espérer bien figurer dans le mode « en ligne » assez réussi lui aussi, où les bugs sont rares, sauf quand votre adversaire a une ligne internet d’un autre temps, en 56k Wanadoo.
On n’aime pas : comme d’habitude…
– « Nossa, nossa » . Vous avez échappé à Call me maybe, mais à chaque fois que vous allumez votre playstation 3 ou votre xBox, vous allez devoir vous coltiner ce salaud de Michel Telo. Comme chaque année depuis sa création – désolé pour les fans des Kaiser Chiefs ou assimilés – la bande son de PES est mauvaise. Des sons emmerdants au possible qui entrent dans la tête pour la journée, de quoi regretter l’époque Fat Boy Slim où jouer à Fifa était une hérésie. Enfin, pour écouter de la bonne musique, on achètera NBA 2K13, une bombe.
– Les menus, eux, sont comme ceux d’un restaurant qui marche bien : ils ne changent pas. Manque de bol, depuis votre Winning Eleven craqué en japonais sur PS1, il n’a pas changé et il est moche. Peu graphique et peu agréable, il donnerait presque envie d’éteindre la console.
– Qu’il est loin, le temps des Orange 003 et de Thierry Henli. Cependant, les problèmes de licence persistent pour certains clubs. Bah ouais les gars, à l’époque, on s’en foutait de Man Blue. Plus maintenant.
– Les petits bugs qui deviennent des techniques pour impressionner les potes
– Deux tournois et une trentaine de matchs en ligne ont suffit à déceler la pépite de ce PES 13 – ou la faille, c’est selon. De loin, environ 25 mètres, avec votre arrière latéral, envoyez une mine. Le gardien est avancé et soit ça score, soit ça fait flipper votre adversaire qui se met à marquer Morel comme s’il était Aguëro. À noter que c’est sur une mine du même genre de Clichy que le vainqueur du tournoi-presse pour le lancement du jeu a ramassé une PS3.
– La passe en profondeur – le triangle, quoi –, meilleur geste inventé par les créateurs de jeux vidéos, est votre plus grande alliée. Plus efficace que jamais, surtout au centre de la défense, elle est extrêmement difficile à contrer, notamment sur tout un match. Insistez un peu avec un bon attaquant, un bon passeur et une belle dose de timing, vous aurez le droit à votre face-à-face.
– La défense à cinq est votre amie. Les jeux vidéo du 21e siècle ayant décidé de transformer les latéraux en Usain Bolt à crampons vissés, il serait de se priver de quelques montées rageuses…
Alors, on l’achète ou pas ?
– Comme toujours, le ringard finit par revenir à la mode. Ce nouvel opus de PES offre de vraies sensations footballistiques. PES 13 est également le premier depuis Pro Evolution Soccer 6 où l’on sent une évolution notable par rapport au précédent. Sur le plan du réalisme, de gros progrès ont été faits dans la réalisation des joueurs, beaucoup plus ressemblants, même si les puristes devront enlever des cheveux à Christophe Jallet. S’il n’a plus son retentissement d’antan, le bébé de Konami n’en demeure pas moins un jeu agréable que les fins stratèges et les Pirlo de la manette aimeront.
Note finale : 15,5/20
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La fiche complète de PES 2013 sur Jeuxvideo.fr
Par Swann Borsellino