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- Real Madrid-Manchester City (3-1)
Pep le maudit
Renversés par la folie madrilène, ce mercredi en demi-finales retour de Ligue des champions (3-1 AP), Pep Guardiola et Manchester City se sont vu refuser, contre toute attente, l’accès au Stade de France. Une nouvelle sérieuse déconvenue pour l’entraîneur des Citizens, qui n’a plus connu l’ivresse d’un titre en C1 depuis 2011. Et qui, une fois encore, porte une part de responsabilité dans cet échec.
On ne se lasse jamais de mettre en avant les récents et récurrents déboires du PSG, expert ès éliminations improbables en Ligue des champions. Dans un autre registre, Pep Guardiola s’est lui aussi bâti une étonnante réputation de loser sur la scène européenne. Vainqueur de la plus prestigieuse des compétitions continentales en 2009 et 2011 à la tête du grand Barça, le technicien catalan n’a, depuis, plus soulevé la coupe aux grandes oreilles. Ni sur le banc du Bayern Munich ni aux commandes de Manchester City, qui a pourtant aligné les millions pour lui offrir les joueurs de son choix et avec lequel il a collectionné les trophées nationaux. Sauf qu’en C1, rien à faire, ça ne veut pas. Le dernier affront en date s’est produit au Bernabéu, mercredi soir, au terme d’un match qui fera date. Victorieux de la première manche (4-3), les Skyblues ont longtemps été en position de force. Ils ont même pris les devants à vingt minutes de la fin, grâce à Riyad Mahrez, avant d’être submergés par un Real Madrid survolté, qui a comblé son retard dans le temps additionnel et a fait la différence en prolongation.
6 – Pep Guardiola a été éliminé à 6 reprises en demi-finales de Ligue des champions (2010 et 2012 avec Barcelone, 2014, 2015 et 2016 avec le Bayern, 2022 avec Manchester City), plus haut total pour un entraîneur en compagnie de José Mourinho. Séisme. #RMAMCI pic.twitter.com/pagjEDpJor
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Un coaching en question
Qui pouvait prévoir un tel scénario ? Personne, à l’évidence. Le Real a retrouvé son mojo in extremis, et une grande part d’irrationnel a fait le reste. Considérer que Guardiola n’est en rien responsable de cette terrible désillusion serait toutefois bien malvenu. Certes, l’ancien milieu barcelonais n’a pas tenté de coup de poker, comme l’an passé contre Chelsea en finale (0-1), ni de schéma tactique farfelu, comme face à Lyon lors du Final 8 lisboète (3-1). Son coaching n’a néanmoins guère été payant, et on pourrait même penser qu’il a plombé son équipe dans les derniers instants. S’il était logique de remplacer Kyle Walker, complètement rincé à force de faire l’essuie-glace devant l’intenable Vinícius Júnior, on peine en revanche à comprendre pourquoi, par exemple, Riyad Mahrez a cédé sa place à Fernandinho. Sans son maître feu follet algérien, City s’est avéré beaucoup moins menaçant. Et on ne peut pas dire que Raheem Sterling, entré en dernier recours pendant la prolongation pour tenter de sauver les meubles, ait brillé par sa clairvoyance.
Pep Guardiola désabusé, mais qui félicite son adversaire avec élégance après #RMAMCI ?️▶️ https://t.co/IH2nOcYw4F pic.twitter.com/VmViEQP57o
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Contrôle défaillant
Quand l’on met en parallèle les choix du manager mancunien et ceux de Carlo Ancelotti, dont l’impact sur la physionomie du match a été déterminant (Rodrygo auteur d’un doublé, Eduardo Camavinga bluffant dans l’entrejeu), la différence est flagrante. « On était qualifiés pour la finale, on menait 1-0, on avait le match sous contrôle. Eux, ils ont commencé à jouer plus haut, et ils ont réussi à marquer », a rembobiné Guardiola au micro de Canal+. Lui souhaitait voir ses joueurs contrôler leur adversaire et gérer leur avance, ce qui explique sans doute en grande partie son coaching prudent. Une attitude pas vraiment en adéquation avec l’ADN des Citizensqui, en Premier League, prennent souvent un malin plaisir à appuyer sur l’accélérateur jusqu’au bout. Au tour précédent, déjà, les partenaires d’Aymeric Laporte étaient passés – sans que l’on ne sache trop pourquoi – en mode contrôle, lors de la manche retour face à un Atlético pourtant peu dangereux. Ça n’avait pas été franchement brillant, mais c’était passé (1-0, 0-0). Mercredi, ça a loupé. Et en septembre, Pep repartira de la case départ, avec l’espoir de briser cette fichue malédiction qui le poursuit en Ligue des champions.
Par Raphaël Brosse