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Pep-Kun, idylle enfin totale ?
Pas toujours sur la même longueur d'onde par le passé, Pep Guardiola et Sergio Agüero semblent désormais ravis l'un de l'autre. En témoigne la confiance de l'entraîneur adressée cette saison à son attaquant, titulaire indiscutable à la pointe de l'équipe mancunienne, qui le lui rend bien.
La douceur des premiers baisers, une flamme qui s’allume pour nourrir un feu ardent, une passion si rarement entretenue par la suite, une impression d’addiction totale, une niaiserie joyeuse à rendre ridicule le plus sombre des personnages… En général, les histoires d’amour commencent sur des chapeaux de roues, les deux parties se promettant fidélité et longévité sentimentale pour l’éternité. Avant de s’essouffler et de s’achever, avec le temps, dans la pauvreté des seuls souvenirs.
Voilà pour le schéma classique. Mais heureusement, il existe d’autres parcours menant à une relation, qui peut tout à fait s’enclencher à la suite d’une engueulade ou de désaccords autour d’un verre au sujet d’un débat de comptoir. Celle observée actuellement entre Pep Guardiola et Sergio Agüero pourrait être classée dans cette catégorie. Car avant de s’apparenter à une entente bien plus que cordiale, les rapports entre les deux hommes ont mis du temps à se rapprocher d’un idéal.
Entame froide
Quand il débarque à Manchester en 2016, l’entraîneur catalan trouve dans son effectif un joli garçon qui comptabilise cinquante buts sur les deux dernières saisons de Premier League. Une valeur sûre, quoi. Pourtant, l’Espagnol ne tarde pas à tirer les oreilles de son attaquant, lui reprochant son manque de mobilité, de disponibilité et de rigueur tactique. « Ce n’est pas suffisant d’attendre de recevoir la balle de la part de ses coéquipiers, il doit effectuer le premier pressing et être constamment en mouvement pour nous aider, dénonce alors Guardiola. Vous ne pouvez pas être brillant lorsque vous disparaissez une fois le ballon perdu. C’est impossible. »
Sonné, Agüero découvre alors un nouveau statut pour lui : celui qui l’oblige à se battre pour garder sa place de titulaire, sous peine de regarder les filets trembler sur le banc. Surtout que Gabriel Jesus, arrivé en début d’année 2017 et qui ne connaît pas de temps d’adaptation, semble avoir les faveurs du boss. Le strikertermine tout de même 2016-2017 avec vingt pions dans les poches en championnat (25 titularisations, qui s’expliquent par une grosse blessure du Brésilien), mais de nombreux médias parlent de rupture avec les Citizens et d’un départ imminent.
Séduction pas évidente
L’exercice suivant voit la même scène se répéter, même si Guardiola ne critique plus Agüero en public (qualifiant même l’avant-centre de « légende » quand il atteint la barre des cent goals inscrits à l’Etihad Stadium) et déclare ne pas souhaiter le vendre : l’Argentin et Jesus se relaient en pointe au gré des pépins physiques de l’un ou de l’autre, évoluant très rarement ensemble pour des questions également tactiques propres à leur coach. Résultat : 27 présences dans le onze (C1 + PL confondues) et 25 réalisations pour le bonhomme, dont la capacité à se montrer décisif reste intacte.
Puis vient la saison post-Mondial. À trente ans, le Sud-Américain est dans la force de l’âge et a peut-être appris à comprendre son chef. Ses consignes. Ses demandes. Sa réflexion footballistique. Toujours est-il que la confiance semble de mise, l’ancien de Barcelone ayant aligné l’ex de l’Atlético lors de toutes les journées de championnat (contre seulement deux pour son concurrent). Et ça fait mal, puisque le Kun a déjà planté à cinq reprises (seuls Eden Hazard et Harry Kane font mieux avec une unité supplémentaire). Sans compter son doublé durant le Community Shield.
Conclusion réussie
« Depuis que je suis ici, je ne l’ai jamais vu comme ça. L’esprit avec lequel il est revenu de vacances, après le Mondial… Waouh ! Il est dans une forme incroyable, a carrément jugé Guardiola sur Sky Sport après le triplé du protagoniste contre Huddersfield agrémenté d’une passe décisive. Avec ou sans le ballon, il est en forme, intelligent. Et il n’a bien sûr pas perdu son talent pour marquer. La passe est excellente, mais la finition est folle. » Qu’importe qu’Agüero soit vu en train de fumer la chicha, Pep ne s’intéresse désormais plus qu’au terrain.
Pep on Sergio Agüero smoking shisha: « I didn’t speak with him, it doesn’t bother me. »
— City Watch (@City_Watch) 31 août 2018
Du coup, le natif de Quilmes, qui disait vouloir rentrer au pays à 31 piges, a finalement prolongé son contrat jusqu’en 2021. Attention : le buteur pourrait être remplaçant ce mardi en Ligue des champions face à Hoffenheim. Mais cette fois, ce ne serait que pour le reposer. Afin que l’histoire d’amour ne s’essouffle pas.
? @aguerosergiokun… new contract… enough said! #mancity pic.twitter.com/J8v60LUEPQ
— Manchester City (@ManCity) 21 septembre 2018
Par Florian Cadu