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Pendant ce temps-là aux Pays-Bas – S01E04
On le sait depuis plusieurs mois : pas de Pays-Bas à l’Euro, pas de marée hollandaise aux quatre coins de la France – sauf dans les campings méditerranéens, bien sûr. Ce qui n’empêche pas l’actu foot du pays de battre son plein, mais aussi de permettre aux canards, d’habitude à l’Oranje, de se concentrer sur des sujets un peu plus graves que de simples histoires de ballon rond.
Après ces huitièmes de finale et l’incroyable victoire de l’Islande sur l’Angleterre, le Néerlandais est sûr d’une chose. Ou plutôt deux. D’abord, l’Angleterre n’aurait jamais dû être à l’Euro parce que le Brexit toussa toussa. Ensuite, que les Oranje auraient pu (dû ?) être à la place des Anglais à l’Euro 2016, acceptant sans souci de se voir éliminés en huitièmes de finale comme eux par cette équipe d’Islande qui porte décidément très bien le costume d’épouvantail. C’est en tout cas ce que pense Dennie, venu enchaîner les Heineken en bouteille et mater le match avec son dogue au café Het Binnerpretje d’Amsterdam : « Sérieux, quand on voit le niveau, on se dit qu’on aurait pu faire mieux que les Anglais. Bon, on aurait sans doute perdu, mais c’est pas une raison. Cassez-vous les Anglais ! » D’autres, plus modérés, comme le journaliste du Volkskrant Willem Vissers, se disent qu’il vaut finalement « mieux se faire sortir par l’Islande en phase qualificative que devant le monde entier » .
Je kunt beter in de voorronde van #IJsland verliezen dan voor de ogen van de wereld op #EURO2016. #bakjetroosttweet
— Willem Vissers (@vkwillemvissers) June 27, 2016
D’autres, enfin, se raccrochent comme ils peuvent à cet Euro avec des anciens joueurs de leur équipe de cœur… Pas vrai, Feyenoord France ?
Pellè, Pellè, Pellè !
— Feyenoord France (@FeyenoordFrance) June 27, 2016
Bruma à Wolfsburg, Janssen pas encore à Tottenham
De toute façon, en matière de foot, on s’emmerde ferme au pays de Spinoza, au point de faire les headlines avec le premier entraînement dirigé par Peter Bosz à la tête de l’Ajax. Wow. Du reste, Marten Stekelenburg devrait être la première signature de Koeman à Everton, Vincent Janssen veut définitivement aller à Tottenham, mais pas avant que l’AZ récupère ses 20 millions. Pour l’instant, les Spurs ont mis « seulement » 14 millions sur la table. Indigne de la part d’une poule aux œufs d’or de Premier League, d’autant plus venant de la part de mecs qui avaient signé Roberto Soldado pour 26 millions de livres pré-Brexit. Parce qu’ils ne peuvent pas signer Janssen, Wolfsburg auront néanmoins leur Batave de service pour remplacer un Bas Dost qu’on dit en partance (et qui refuse tout retour en Eredivisie) : Jeffrey Bruma pour 15 millions d’euros. Pour le remplacer, le PSV se dispute avec l’Ajax la venue d’un autre défenseur central qui parle néerlandais, Nicolas Lombaerts, qui réussit pour le moment un bon Euro et se verrait bien revenir un peu plus à l’ouest que Saint-Pétersbourg.
Un entraîneur de tennis professionnel assassin ?
Bien entendu, le Brexit est dans toutes les revues de presse hollandaises possibles et imaginables. D’un côté, ceux qui se demandent ce que le départ de David Cameron va provoquer en Grande-Bretagne ; de l’autre, l’émergence de la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon dans le marasme politique ambiant. Autre événement qui rythme les unes bataves, cette étrange affaire criminelle dans laquelle on accuse l’entraîneur du joueur de tennis professionnel Robin Haase, Mark de Jong, d’avoir assassiné l’homme d’affaires Koen Everink pour éponger ses dettes. Enfin, les Pays-Bas ont officialisé le passage de la naturalisation néerlandaise de cinq à sept ans – conséquence de la crise des migrants ? – et tentent de briguer un poste au sein du Conseil de sécurité de l’Union européenne. Si certains veulent se barrer, à l’Euro comme à l’UE, les Pays-Bas ont définitivement envie de revenir dans le game.
Par Matthieu Rostac, à Amsterdam