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Pendant ce temps-là, à Manchester United…
Après le titre du voisin de City, Manchester United repart en guerre. Au front, Sir Alex a réussi à dégoter le samouraï Kagawa et le pré-pubère Powell. Le tout pour entourer le général en chef de cette Red Army, Wayne Rooney.
Repasser devant City
Sir Alex Ferguson est un menteur : « Jamais de mon vivant Manchester United ne finira derrière City » , avait-il prévenu. Le 15 mai dernier, dans un final hitchcockien qui a vu le rival de l’East Manchester remporter la couronne au buzzer, les Red Devils ont terminé la saison fanny. Une première depuis la saison 2004-2005. Autrement dit une éternité pour le peuple d’Old Trafford. Deux solutions pour oublier. L’alcool, plus particulièrement « le vin rouge » pour Ferguson. Ou un titre, voire plusieurs. Récupérer la Premier League, la vingtième, serait un beau pied de nez au voisin de City et à ses pétrodollars – même si la famille Glazer n’est pas forcément reconnue pour son indéfectible amour du maillot. Éventuellement, il serait de bon goût pour United de réussir à s’inscruster en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Pour faire oublier cette affreuse phase de poules de l’édition précédente où Portugais et Helvètes lui avaient grillé la politesse. Histoire de ne pas passer pour des « enfants » , n’est-ce pas Patrice.
Prime à la jeunesse
Carrington, le centre d’entraînement ultra-moderne de Man U, était le refuge des Neville, Giggs, Scholes & co. Une « maison de préretraite » pour les mauvais langues. Sir Alex s’est donc épris d’une envie de rajeunissement. Les deux premières recrues se nomment Kagawa et Powell. Le premier, double König von Deutschland avec le Borussia Dortmund, est un espoir – de par son âge – confirmé – si on en croit son curriculum vitae. Quant au second, bien que crack en devenir, il n’émoustille presque personne, sauf peut-être les irréductibles de YouTube. Le hic dans le recrutement mancunien, c’est la dette abyssale du club : 423 millions de livres, soit 527 millions d’euros. Tout de suite, l’enveloppe perd de son splendide. Pourtant, les scoots ne manquent pas d’idées, entre Baines, Moutinho et Lucas Moura. Et ce n’est pas la plus que probable vente de Dimitar Berbatov qui y changera quelque chose. Car, de l’avis même du sir écossais, « nous essayerons de trouver seulement une autre recrue » avant la fin du mercato. Les caisses sont vides, en gros.
Rooney et les autres
Stricto sensu, Wayne Rooney vient de réussir sa plus belle saison du point de vue statistique : 27 buts en Premier League (nouveau record personnel), 5 en Ligue des champions (il devient par-là même le joueur anglais le plus prolifique de l’histoire de la C1)… Bref, le natif de Liverpool s’est senti seul. Très seul. Malgré la belle complémentarité affichée avec Welbeck, les Chicharito et Berbatov ont fait défaut. Pour ce nouvel opus, Wazza s’est vu offrir un nouveau compère en la personne de Shinji Kagawa, chargé de foutre un peu le feu derrière lui. Enfin, pour alimenter Wayne en caviar(s), Sir Alex veut s’attacher les services d’un véritbale quarterback. Entre Moutinho et Lucas Moura, son cœur balance, tout comme son porte-monnaie. Quoi qu’il en soit, Paul Scholes devra encore boucher les trous du milieu, offrir des cafés crèmes… et régler l’addition. Tout ça commence dans deux jours face au modeste club des AmaZulu de Durban.
La 26e de Sir Alex
« On ne peut pas gagner à chaque fois. Les gens disent que nous sommes de formidables gagnants. Mais je pense surtout que nous sommes de formidables perdants. Vous savez pourquoi ? Parce qu’on fait en sorte que ça n’arrive pas trop souvent et adoptons un comportement adapté pour cela. » En décembre dernier, Sir Alex livrait les secrets de sa réussite. Et cette saison ne semble pas être la dernière. Le natif de Glasgow se verrait bien rester trois ans de plus au club : « Tant que la santé est là, que j’ai toujours la satisfaction de voir l’équipe faire de son mieux, je continue. La motivation ? Il y a de nouveaux joueurs qui sont arrivés au club, des jeunes comme Phil Jones, Chris Smalling, Ashley Young ou Danny Welbeck. Ils n’ont pas encore gagné le titre. » Un drame pour les Red Devils.
Par Robin Delorme