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Pendant ce temps-là, à Chelsea…
Actuellement, Terry et compagnie décuvent de leur victoire en Ligue des champions. Roman Abramovitch, lui, fait péter son compte en banque pendant que Roberto Di Matteo apprend l’anglais à Eden Hazard en attendant Oscar. Les grands travaux ont commencé.
Tout rafler, une utopie ?
« Nous avons obtenu des succès formidables la saison dernière qui ont marqué l’histoire. Notre but est de continuer sur notre lancée. » Quelques heures après une prolongation de deux ans à la tête des Blues, Roberto Di Matteo se la joue Guillaume le Conquérant. À sa décharge, l’ex-intérimaire italien a réalisé le rêve de son big boss. Neuf saisons durant, Roman Abramovitch a dépensé sans compter dans la quête de son Graal (on parle d’une somme avoisinant les 2 milliards d’euros, tout de même). Le 20 mai dernier, quelques secondes après minuit, la chimère devient réalité. Un penalty de Didier Drogba, deux grandes oreilles entre les mains de Terry et Lampard, et Roman qui enlace sa progéniture dans sa loge de l’Allianz Arena : cette fois, c’est sûr, Chelsea remporte la Ligue des champions.
La petite sucrerie qu’est la Cup passerait presque inaperçue. Car quand Roberto le « Suisse » évoque cette « lancée » , c’est que le Board des Blues souhaite tout rafler. « Nous allons tout faire pour être la première équipe à remporter coup sur coup deux Champions League. C’est sans aucun doute le challenge le plus excitant qu’il soit » , avoue Petr Čech dans une interview de pré-saison à la BBC. L’ultime fantasme de l’oligarque russe reste encore d’allier cette C1 à la couronne nationale. Une belle utopie.
Dépenser pour y arriver
Pour tenter d’assouvir ce dit fantasme, Chelski procède donc à un ravalement de façade estival. Les Éléphants Drogba (à Shanghai) et Kalou (à Lille, étrange hein) ont déjà trouvé points de chute, pendant que les Bosingwa et autres Malouda sont priés d’aller voir ailleurs si l’euro y est plus fort. Les Blues veulent du jeune, du clinquant. Alors bim ! Dès le 4 juin, le communiqué tombe sur le site officiel du club : « Chelsea est fier d’annoncer que nous sommes parvenus à un accord avec Lille pour le transfert d’Eden Hazard » . Pour une transaction de 40 millions d’euros et un contrat de 90 millions sur cinq ans, la banlieue huppée de Londres tient son nouveau joyau. Ce mercredi, rebelote avec un nouveau communiqué : « Le Chelsea Football Club est enchanté d’annoncer la signature du joueur brésilien Oscar » .
À Londres avec la sélection auriverde pour les JO, la pépite de l’Internacional ne quittera donc pas les bords de la Tamise la trêve olympique passée. Un vol retour annulé contre près de 32 millions de pièces. Cinéma toujours avec Hulk. Après le refus essuyé avec Cavani, la flèche du FC Porto serait en tête de liste pour dynamiter les couloirs de Stamford Bridge. Un chèque de près de 50 millions d’euros devrait bientôt atterrir sur le bureau de Pinto da Costa. Prend ça la crise.
L’obligation du « beau jeu »
Cette nouvelle armada, aussi sexy soit-elle sur le papier, annonce donc un vent de changement sur le West-London. Alors, exit le catenaccio vainqueur de la Champion’s, bonjour le football champagne ? En somme, c’est la volonté du tsar Roman Abramovitch. Un jeu plus léché tout en continuant à gagner. Un combo optimiste mais loin d’être utopiste. Avec ce nouvel effectif XXL, Di Matteo pourrait se permettre d’aligner un cinq de devant Mata-Hazard-Oscar-Torres-Marin (23 ans lui aussi, en provenance du Werder Brême). Le problème reste encore de connaître les positions de chacun.
C’est d’ailleurs ce que reconnaissait le coach des Blues à la sortie du nul 1-1 face au QSG au sujet d’Eden Hazard : « Il peut jouer à gauche, meneur de jeu, voire attaquant. Il est très polyvalent. Cela dépendra aussi des options que nous avons. Lorsque nous aurons l’effectif au complet, nous en saurons un peu plus » . Le voilà le hic. Le « Suisse » n’a pas encore décidé comment faire tourner tout ce beau monde : 4-4-2, 4-3-3 ou 4-2-3-1 ? Difficile de savoir. Surtout que les Mata, Oscar ou encore Sturridge, sont actuellement engagés aux Jeux Olympiques… En soi, rien que des problèmes de riches.
Di Matteo, flop ou confirmation ?
Le gros point d’interrogation, c’est lui. Propulsé sur le devant de la scène après le licenciement d’AVB, Roberto Di Matteo se voit offrir un cadeau empoisonné. Et il le sait bien. Ses premiers mots sonnent d’ailleurs comme une ode à la simplicité : « rapporter de la passion » , « rassembler les joueurs » . Dès son dépucelage sur le banc des Blues, le message a semble-t-il été reçu cinq sur cinq. Au bout d’un match retour de dingo face à Naples, Chelsea se qualifie in extremis pour les quarts de la Ligue des champions. Pour la suite que l’on connaît… Adepte d’un football béton (le Barça et le Bayern savent encore à quoi s’en tenir), le natif de la douce ville de Schaffhouse a pourtant reçu une éducation du ballon rond où se mêlent le maître tacticien Sacchi et l’apôtre du tout pour l’attaque Zeman.
Le 13 juin, Roman offre donc un contrat de deux ans à Roberto. « Bien qu’il ait mis la barre très haute pendant le peu de temps où il a été en charge de l’équipe, nous savons que Roberto est l’homme qu’il faut pour mener Chelsea vers de nouveaux succès » , confie même Ron Gourlay, le directeur général des Blues. Une confiance toute relative puisque le rêve du multimilliardaire de propriétaire reste d’asseoir Pep Guardiola sur son banc. Jurisprudence Kombouaré oblige.
Par Robin Delorme