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Pendant ce temps-là, à Arsenal…
Comme d’habitude, les Gunners sont à la recherche d’un titre. Comme d’habitude, leur franchise player vole vers d’autres cieux. Comme d’habitude, les ouailles de tonton Arsène vont envoyer « du beau jeu »… Bref, un été comme les autres dans le North London.
Au secours, un trophée !
Les années passent, les souvenirs restent… Ce dicton, aussi populaire et facile soit-il, ne revèle que trop bien la syncope dont est victime Arsenal. Pour chercher la dernière trace d’un trophée sur l’étagère des Gunners, mieux vaut s’équiper d’une peau de chamois. Histoire de dépoussiérer le meuble comme il se doit. Bref, depuis 2005 et une victoire en finale de la Cup, le peuple du North London n’a plus rien à se mettre sous la dent – ah si, trois Emirates Cup pour autant de tournois d’Amsterdam. Quitte à se répéter, l’objectif est donc de s’offrir une breloque (en or). Et vite, très vite ! Une vulgaire Carling Cup ferait même l’affaire. « Le problème, c’est qu’ils (les joueurs, ndlr) n’ont plus de motivation, ils se disent que l’histoire va se répéter, invariablement. Arsenal était une équipe de prétendants, maintenant ce sont de simples participants » , nous expliquait Emmanuel Petit, un ex de la maison, au lendemain de l’humiliation de San Siro. Difficile, encore aujourd’hui, de lui donner tort…
Au revoir capitaine
« Je ne prolongerai pas à Arsenal. » Bim ! Le pot de départ n’est pas encore fixé que la date de péremption est actée. Avant le 31 août, minuit, Robin van Persie ne sera plus un canonnier. Son talent d’artificier, il le vendra aux plus offrants. Enfin, aux plus attractifs. Pourtant, le board d’Arsenal était prévenu des exigences de RvP. Comble du comble, c’est par le biais d’un ancien de la maison passé chez l’ennemi – non, pas Samir Nasri – que la sonnette d’alarme a été tirée. « C’est très compliqué de trouver dans le monde des joueurs de la qualité de Van Persie, à qui il reste seulement un an de contrat. C’est un gros risque parce qu’ils ont déjà perdu Samir Nasri et Cesc Fàbregas l’année dernière » , analysait en mai dernier le grand Patrick Vieira. Un bis repetita tellement habituel qu’il en devient désolant. Rayon arrivées, l’Emirates s’apprête à baptiser Podolski et Giroud. Et Niang, aussi. Mais si, vous savez, le Caennais de 17 ans.
Un alliage entre tiqui-taka et boring Arsenal ?
Emmanuel Petit, toujours : « Il faudrait des mecs avec un bagage technique, évidemment, mais aussi un fort caractère. Une bande de mecs qui refuse la défaite. Qui redonne confiance au reste de l’équipe. » En une phrase, l’ancienne plus belle crinière de Premier League (n’en déplaise à David Seaman) condense toutes les lacunes d’Arsenal. Du beau jeu, mais pour quoi ? Pour planter un 5-3 à Chelsea, quelques semaines après avoir subi la foudre à Manchester et un joli 8-2 dans la besace ? Pour se la jouer Barça, sans les lignes au palmarès ? La solution, si elle existe, serait un savant alliage entre le tiqui-taka catalan et le fighting spirit en vigueur outre-Manche. Parce que Stoke City n’est pas Almería, un retour à la solidité – dureté ? – du « boring Arsenal » pourrait s’avérer bénéfique. Histoire de troquer l’acné juvénile contre du poil au menton. Reste à savoir si les Baby Gunners sont capables de sortir d’une puberté qui s’étire depuis près de sept printemps.
Arsène et son contraire
Pour opérer une telle mutation, encore faut-il que le membre honoraire de l’ordre de l’Empire britannique en ait l’envie. « Je suis victime des joueurs qui ne donnent pas le meilleur pour leur club » , se lamentait Arsène Wenger, suite aux velléités de départ de son faiseur de miracle hollandais. Pas sûr que ce repli sur soi soit la meilleure des défenses. Bien qu’individualiste au possible, tout un chacun pourra admettre que l’homme aux 132 pions avec les Gunners, alias Van Persie, a donné de sa personne au club. Et par la même occasion à Tonton Wenger. Alors, l’Alsacien se doit de faire un choix. Perdre un peu de son romantisme – encore faut-il savoir duquel on parle – pour gagner en rationalisme. Autrement dit, s’attacher les services de vieux loups aguerris pour entourer son armée de petits soldats. Car la patience des Gooners a ses limites. Quoique, cela fait déjà sept étés que le refrain ne change pas. Alors, pourquoi ce millésime 2012-2013 serait-il si différent ?
Par Robin Delorme