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Pelé, Cafu, Hulk, Edu, Zizinho, Kaká… Noms et surnoms des footballeurs brésiliens (Partie 1)

Chérif Ghemmour
Pelé, Cafu, Hulk, Edu, Zizinho, Kaká… Noms et surnoms des footballeurs brésiliens (Partie 1)

La singularité du football brésilien tient à la fois à ses joueurs de légende, mais aussi à leurs noms et leurs surnoms. C'est le fruit de l'inventivité patronymique d'un peuple qui a aussi fait de ses Brasileiros des footballeurs bien à part. Sofoot.com vous fait donc découvrir, en cinq parties, l'origine des noms, prénoms, surnoms et sobriquets (les apelidos) qui identifient les artistes du futebol

Les drôles de noms de 1958…
Lors de la Coupe du monde 1958, la Seleção vainqueur de l’épreuve avait subjugué la planète foot par le talent de ses artistes footballeurs. Mais ce qui avait interpellé aussi les amateurs de foot de l’époque, ce furent les noms très « originaux » , à la limite de l’infantile, de ces merveilleux joueurs tropicaux. Autant le capitaine Bellini (Hideraldo Luis Bellini) portait un nom de famille usuel, autant ses coéquipiers étaient affublés de « noms » dont on se doutait bien qu’ils ne figuraient pas tels quels à l’état civil : Vava, Didi, Pelé, Pepe, Zito, Oreco, Dida, Gilmar ! Tout au plus, pouvait-on croire que Monsieur Garrincha portait un nom familial authentique… Tout faux, encore une fois ! Car le nom « Garrincha » était aussi, comme ceux cités plus avant, un apelido. Au Brésil, un « apelido » , c’est un surnom ou un sobriquet, généralement sympathique et affectueux. Un peu comme chez nous : « Gégé » (pour Gérard), « la Dèche » (pour Didier Deschamps) ou « Zizou » (pour Zinedine Zidane).

L’apelido est un trait typique de l’inventivité langagière du peuple brésilien. Une verve créatrice qui transcende cette société, des classes populaires jusqu’au sommet de l’État, quand on sait qu’un certain Luiz Inácio da Silva, plus connu sous son surnom « Lula » , fut président de la République (2003-2011) ! « Lula » est un bel exemple d’apelido : c’est le diminutif affectueux de Luiz, son prénom. On reviendra d’autres fois sur les facteurs historiques et sociaux qui expliquent cette pratique culturelle attribuant, par les apelidos, une « identité » de complément à la plupart des citoyens brésiliens (et citoyennes brésiliennes !). Et il se trouve que les footballeurs de ce pays sont justement sujets aux inventions patronymiques qui confinent à un véritable art poétique populaire.

OK pour Cafu, mais pas pour Platoche !

Quelques réflexions diverses avant d’entrer dans le vif du sujet. On trouve aussi quelques apelidos de pure invention parmi les footballeurs portugais, tels Juca, Quim, Petit, Maniche (Nuno Ricardo de Oliveira Ribeiro), Nani (Luís Carlos Almeida da Cunha) et chez certains joueurs angolais (Jamba, Loco, Kali, Love, au Mondial 2006). En Espagne aussi, avec Xavi (Xavier Hernández i Creus). Hors du monde hispano-lusophone, des grands joueurs ont aussi eu parfois un surnom très populaire : « Becks » pour Beckham, « Gazza » pour Gascoigne, « Wazza » pour Rooney, « Canto » pour Cantona, « Platoche » pour Platini, « Zizou » pour Zidane, « Batigol » pour Battistuta… Mais à la différence du Brésil, ces sobriquets sont usités dans une sphère proche des joueurs (amis, supporters et journalistes), mais absolument pas dans la sphère officielle : on peut attribuer une récompense individuelle à « Cafu » (de son vrai nom Marcos Evangelista de Moraes) en l’appelant sans problème par son apelido. Mais certainement pas à Platini en lui donnant du « Platoche » ! Ce serait inconvenant. Michel lui-même ne l’accepterait pas. Même si la récompense lui était offerte par un très bon pote comme « Gigi » (Giresse)… Une exception notable, toutefois en France : Raymond Kopa. « Kopa » a toujours été son nom officiel, alors qu’il s’appelait en fait Raymond Kopaszewski !

Comme un fait exprès, il se trouve que l’équipe nationale du Brésil collectionne aussi pas mal de surnoms bien connus, comme la Seleção (la Sélection), Canarinho (petit Canari), la Verde-Amarela ou les Auriverde (les Jaune et Vert), ou même les Pentacampeões (les quintuple champions du monde). Pour la petite histoire, sachez que pour son premier match international, en 1914, figurait dans la Seleção un grand attaquant à l’apelido demeuré célèbre, Formiga (la fourmi). Le registre animalier a toujours beaucoup inspiré la création d’apelidos dédiés aux footballeurs : Edson Cegonha (la cigogne), Claudio Pitbull, Eduardo Ratinho (le petit rat), Pavao (le paon), Aranha (l’araignée). La nourriture aussi : Cocada (sucre de coco), Eduardo Arroz (le riz), Ademir Sopa (la soupe), Triguinho (le blé). Idem avec des noms d’objets : Viola (guitare), Balao (ballon), Tesourinha (petits ciseaux), Alfinete (l’aiguille), Valdir Papel (le papier)… L’imagination est sans borne comme on le verra également pour d’autres apelidos plus célèbres.

Rareté des noms de familles classiques…

Dans la partie 2 de notre enquête, on s’attardera sur l’usage très extensif des prénoms floqués sur le maillot jaune d’or brésilien. Ce ne sont pas des apelidos de pure invention (tels Pelé, Kaká, Grafite), mais ils se substituent toutefois aux noms de famille. Ceci dit, il faut rappeler que beaucoup de joueurs déclinent une identité nominale semblable aux footballeurs du reste du monde. Ainsi, Leão, Taffarel, Rivelino, Zagallo, Falcão, Beletti ou Barbosa (l’infortuné gardien de 1950) sont d’authentiques noms de famille (Roberto Rivelino, Emerson Leão) et non des prénoms ou des surnoms d’invention. Mais ces purs noms de famille « uninominaux » (tel Falcão) sont très minoritaires dans le foot brésilien… C’est aussi le cas des noms composés (prénom + nom de famille), minoritaires eux aussi mais plus fréquents, tels César Sampaio, Junior Baïano, Djalma Santos (Djalma Pereira Dias dos Santos), Thiago Silva (Thiago Emiliano da Silva), Luiz Gustavo, Daniel Alves, Michel Bastos, Gilberto Silva ou Nilton Santos (Nílton Reis dos Santos).

Le cas de Nilton Santos, immense arrière gauche des succès mondiaux de 1958 et 1962, est particulièrement intéressant. Car si ce grand joueur portait un prénom + nom classique, il était quand même surnommé « l’Encyclopédie » , allusion à son vaste savoir technico-tactique. Là aussi, on retrouve une inventivité langagière typiquement brésilienne qui accole au nom usuel classique (Santos) un sobriquet d’invention ( « l’Encyclopédie » ). Pareille manie des noms + surnoms existe aussi beaucoup dans le foot mondial (David Ginola, El Magnifico), et notamment dans le football sud-américain. Et pas seulement en Argentine où la pratique est très usitée, tels Diego Maradona (El Pibe de Oro), Lionel Messi (La Pulga, la puce), Lucho González (El Commandante), mais aussi chez les Colombiens comme Radamel Falcao (El Tigre, le Tigre), ou chez les Chiliens comme Yvan Zamorano (l’Hélicoptère), etc.

« La Belgique vit dans un monde de déception »

Chérif Ghemmour

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