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Peillac Express : sur les routes du Morbihan

Par Alexandre Le Bris, à Peillac (Morbihan)
Peillac Express : sur les routes du Morbihan

Déjà connue du Vrai Foot Day pour avoir remporté le Prix Panini en 2020, la Jeanne d’Arc Peillac (56) a remis ça ce samedi. Au menu, un Peillac Express qui a emmené 15 binômes sillonner les routes du Morbihan en stop avec pour but d’arriver à l’heure pour le coup d’envoi du match du club. Et comme à la JAP, on ne fait jamais les choses à moitié, le club a organisé un triple concert qui a attiré plus de 600 personnes le soir même. Des bonnes sœurs, un groupe de rock breton et les nombreuses rencontres d’autostop : voilà le programme d'une journée qui s’est étirée d'une aurore à l'autre.

Il est huit heures du matin, soleil levant, sur le parking du stade du Cormier à Peillac : pas de Stéphane Rotenberg en vue. Pour remplacer le célèbre animateur de l’émission d’aventure de M6, c’est Baptiste, Antoine et Anthony qui se coltinent l’organisation de ce projet Peillac Express, qui se veut être un condensé de tout ce que le jeu a de mieux à offrir. « Une quinzaine de binômes, composés d’actuels et d’anciens du club, séparés en deux équipes rouge et bleu, seront déposés le matin dans un endroit inconnu à plusieurs kilomètres de la commune, peut-on lire dans le mail de présentation, sur le ton d’un programme TV. Leur but ? Rentrer le plus rapidement possible pour disputer un match de football entre les deux équipes à 15h pétantes ! Leurs moyens ? Leurs jambes et leurs pouces. Mais attention, plusieurs étapes obligatoires et un parcours semé d’embûches les attendront sur leur route ! »

À l’origine, on souhaitait affronter l’équipe galloise de Saint-Clears, village avec lequel Peillac est jumelé. Le club était chaud, mais pas leur Ligue.

Et quand Baptiste annonce des embûches, soyez sûrs qu’il sait de quoi il parle. Depuis un an, il bûche sur cette journée prévue dans le cadre du Vrai Foot Day. Sauf que ce 24 septembre a d’abord été une succession d’imprévus, de refus et d’un plan B. « À l’origine, on souhaitait affronter l’équipe galloise de Saint-Clears, village avec lequel Peillac est jumelé. Le club était chaud, mais pas leur Ligue », rembobine l’organisateur principal. En parallèle, la JA avait engagé des frais pour organiser un concert dans la salle jouxtant le terrain du Cormier. Les groupes Plantec, The Bloyet Borthers et Bastringue Général doivent enflammer la soirée à partir de 20 heures alors pas question d’annuler. Le VFD est reporté au mois de mars ? Pas grave, cette journée sera la leur : fin juillet, le projet Peillac Express est lancé. Et bonifié avec quelques bonnes idées. Comme celle de pouvoir marquer des buts pour son équipe avant même le coup d’envoi. Via les épreuves entre deux étapes. Mais pas que. Les selfies ciblés peuvent être prolifiques.

Première mousse à 9h30 pour P’tit Claude et Pakito

Retour au parking du stade : tout le monde est au rendez-vous. « On a fini la soirée à 1 heure hier, mais ce n’est rien pour nous. C’est comme si on était allé se balader », lance un participant. En maillot bleu ou rouge aux couleurs du club et en fonction de son équipe pour le match de 15 heures, tous sont en ronde pour mieux écouter les consignes distillées. Dans l’assemblée composée de 15 binômes, de belles histoires comme celle des Coudrais père & fils, Anthony et Thomas, adversaires du jour. On y trouve aussi Kader et Francky avec leurs bretelles fluo qui sont venus pour la compète : avec eux, des pancartes pour indiquer leur direction à leurs futurs conducteurs. D’autres ont également fait un effort, vestimentaire cette fois-ci. Pakito et P’tit Claude sont acclamés à leur arrivée, ils portent chacun un marcel avec inscrit « Peillac Express » et un bob du tour de France, Cochonou pour l’un et Škoda pour l’autre.

« Ce sera votre binôme de la première étape », nous annonce le maître du jeu. On l’avait senti venir. L’aventure démarre à Cournon, bourgade éloignée de treize kilomètres du terrain de Saint-Nicolas-du-Tertre, première arrivée d’étape. Largués dans un bourg en travaux, l’aventure commence à pied pour rattraper « la grande route ». Le temps de demander des explications sur les surnoms du binôme. Pakito ? « C’est un délire du collège qui est resté, seule ma mère m’appelle Alexis », se marre le premier. Et P’tit Claude ? « Mon papa s’appelle Claude et c’est une figure locale, c’était un pistard fut une époque », explique celui dont le prénom pour l’état civil est Julien. Les voilà alors déposés à mi-chemin par un touriste qui passait par là. La recherche d’un nouveau transport pour la deuxième partie du trajet s’avère moins longue et plus agréable que prévu. Dans un bar, une brave dame accepte de les y amener, à condition qu’elle puisse finir son café. Juste le temps de s’enfiler un demi et le duo embarque jusqu’à être déposé en terre promise.

Ensileuse, bonnes sœurs et mutinerie

En attendant le reste des équipages, les témoignages sont plus fous les uns que les autres. Certains ont déjà pris de l’avance pour le match de l’après-midi : en montant à l’arrière d’un pick-up, en prenant la pose dans une ensileuse ou en embarquant dans une 2CV, ils ajoutent chacun un but à leur équipe. Deux bières plus tard, les avant-derniers arrivent avec un homme rencontré au bar et qui en avait sûrement fait l’ouverture. Une baguette à la main, les gaillards l’invitent à boire un coup avec l’ensemble du groupe. Sur l’exercice de slalom, Anthony joue l’arbitre et prend peur quand François s’élance sur la pelouse recouverte de la rosée matinale. « Eh te blesse pas ! Tu dois finir ma baraque », lance-t-il à son maçon.

On va devoir supprimer une étape, les gars !

La deuxième étape doit amener les troupes à Malestroit, à 14 kilomètres de là. On embarque cette fois-ci avec les « papys » de la bande, Benoît (54 ans) et Anthony (46 ans). Après un peu d’attente au bord de la route principale, une mamie exauce les vœux du duo, charmée par les bonnes bouilles de nos deux autostoppeurs. Benoît est l’ancien président du club et désormais adjoint aux sports de la ville. « C’est lui qu’on va voir quand le club a besoin de quelque chose », sourit un joueur de la JAP. Quant à Anthony, il est le genre de personne qui fait vivre et survivre le football amateur. Ancien joueur puis membre du staff de l’équipe A, il cumule les casquettes de responsable du groupement des jeunes, d’arbitre et de soigneur. À l’approche de l’arrivée, les vieux briscards peaufinent leur technique afin d’approcher le monastère des Augustines et réussir à marquer un but en prenant une photo avec l’une des sœurs. Bingo, ils obtiennent leur cliché avec Sœur Jeanne-Aimée et sont à deux doigts de faire signer une licence à Sœur Anne-Marie qui ne cesse de crier son amour pour le football.

Alors que les organisateurs attendaient tout le monde au stade pour le casse-croûte, une mutinerie collective se met en place : les jeunes s’installent au bar, vite rejoints par la trentaine d’autres personnes. « On va devoir supprimer une étape les gars », regrette déjà Baptiste, qui a bien compris que son troupeau n’allait pas quitter les lieux de sitôt. Deux bonnes tournées rassasient le groupe, qui se met à pousser la chansonnette à l’intérieur du bar avant de partir : « Mais non, mais non, la JA n’est pas morte ! » Mais elle commence à avoir faim. Avec une heure de retard sur le plan de route initial, les Peillacois prennent le chemin du stade où des glacières les attendent. Le rouge et le bleu traditionnels laissent leur place au jaune et blanc, accompagnés de pain pâté, chips et fromage.

La JA Peillac, ce Vrai Foot Club

Les têtes pensantes du projet sont à table et peuvent tartiner leurs nouvelles ambitions. Depuis cinq ans, Adrien Salmon (31 ans) est le président du club, soutenu depuis le début de la saison par Romain Guiheneuf (26 ans). Ce dernier témoigne de la nouvelle âme insufflée. « On a voulu donner une nouvelle image de Peillac, un aspect plus familial. Sur le terrain, ça a amené un vrai changement d’état d’esprit, on est 25 à chaque entraînement, on a signé 22 recrues cet été. Il y a une véritable osmose qui se crée. » En dehors du terrain, les idées fusent. À l’image de la participation de la JAP au Vrai Foot Day 2020 où son exposition des 80 ans d’histoire du club avait été récompensée par le Prix Panini. Ils se sont également démenés pour organiser un tournoi de beach-soccer au stade en juin dernier. Un élan confirmé par cette nouvelle participation au VFD, doublé d’un concert de grande envergure : les organisateurs attendent 900 personnes. Ce samedi soir, tous les membres du club ont été affectés à la billetterie, à la buvette, à la sécurité ou encore au parking. C’est l’ensemble d’un club qui s’est mis au diapason pour recevoir, entre autres, Plantec, groupe de rock breton originaire de Peillac qui a eu un succès international dans la décennie 2010.

On se croit vraiment à Pékin Express à chaque fois qu’on dépasse quelqu’un.

Mais avant cela, il reste une dernière liaison à assurer pour les participants. Celle qui doit les amener à Peillac, afin de jouer la rencontre qui débutera à 15 heures entre les Rouges et les Bleus. Pour Kader et Francky, ce début de stop prend des allures de calvaire. À 14h45, ils sont toujours sous un bon crachin au milieu d’une route où le passage est rare. Miraculeusement, un vieil homme les recueille dans sa voiture et leur promet de les amener jusqu’au stade. Alors que le binôme partait bon dernier, il croise plusieurs concurrents à peine plus avancés qu’eux… à pied. « On se croit vraiment à Pékin Express à chaque fois qu’on dépasse quelqu’un », lâche Franky. À l’heure du coup d’envoi, le duo à bretelle est encore loin du stade. Pas grave, il se fixe l’objectif deuxième mi-temps. À peine les coups de 15h sonnés, les téléphones vibrent dans la voiture pour annoncer que les Bleus ont déjà mis deux buts en deux minutes.

Quinze partout avant les tirs au but

Arrivé au stade du Cormier, tout est plus clair. Alors que le match a démarré à dix partout en rapport avec les bonus de la matinée, les Rouges n’étaient que six joueurs à être arrivés au coup d’envoi et, sans gardien, ils ont vite pris la marée face aux neuf Bleus. L’arrivée de Kader, en roulade et sans passer par le banc de touche, a remis l’équipe dans le bon sens. Les bonus « pas de hors-jeu pendant quinze minutes » , la carte penalty ou encore le malus « jouer avec les mains dans le dos » viennent pimenter le match. À quinze partout, l’arbitre siffle la fin de la rencontre. Après une interminable séance de tirs au but marquée par des ratés légendaires, les Bleus l’emportent finalement 14-13.

Le plus dur était passé pour les participants du Peillac Express, autorisés à aller se réhydrater avant le début des concerts. Les 100 futs de bières prévus laissaient présager une folle soirée bretonne dans la salle du Cormier, qui a finalement rassemblé 650 personnes. Une réussite pour les organisateurs, couronnée par la demande de Plantec : « Ils veulent que le club organise le concert pour les 20 ans de leur groupe l’année prochaine », nous confie Baptiste le lendemain. Une belle reconnaissance pour toutes les parties prenantes de ce Peillac Express prolongé, qui s’est étiré jusqu’au lundi, à 4 heures du matin. Pour clôturer le week-end, l’équipe A s’est qualifiée en Coupe de Bretagne aux tirs au but après avoir pourtant été menée 0-2 pendant le match. Encore une raison de mettre les pouces en l’air.

En direct : Glasgow Rangers - Lyon (1-3)

Par Alexandre Le Bris, à Peillac (Morbihan)

Photos ALB.

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