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Peguy ne fait plus le cochon

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Peguy ne fait plus le cochon

Peguy ! Peguy ! Le Parc des Princes résonne désormais d'une seule voix pour saluer chaque apparition de son joker de luxe. Mais il n'y a pas si longtemps que ça, c'était plutôt la bronca qui accompagnait chacune de ses sorties, voir même chaque ballon touché. Pourtant, Peguy Luyindula n'a rien changé de fondamental dans son jeu. Il fait tout comme avant, mais en mieux...

« On efface tout, et on repart à zéro ! » . Tel était le leitmotiv de Peguy Luyindula à l’orée de ce championnat. Après une saison noire pour lui et encore plus sombre pour le PSG, le divorce avec les supporters semblait bel et bien consommé. D’Auteuil à Boulogne, l’ancien Marseillais se faisait systématiquement conspuer à chaque occasion vendangée, et ne comptait même plus ses sorties houleuse sous les insultes du Kop. Dès lors, on peut comprendre un certain besoin de renouveau. À l’instar de son club, l’été 2008 fut consacré au changement pour Peguy. Un seul objectif, tout faire pour ne plus ressembler au fantôme qui hantait la pelouse du parc l’année passée. Nouvelle coupe de cheveux, nouveau numéro de maillot, et surtout nouvelles dispositions physiques. La métamorphose aurait pu être totale si le natif de Kinshasa avait poussé le vice jusqu’à utiliser son second prénom, histoire de définitivement changer d’identité. Makanda Luyindula, c’était pourtant plus classe. C’est vrai quoi, Zoumana Camara se fait bien appeler Papus.

Débarqué dans les valises de Paul le Guen à l’hiver 2007, Peguy a déjà tout connu au PSG, le très haut comme le très bas. Des débuts en fanfare, avec trois buts décisifs dans la course au maintien (Le Mans, Toulouse, puis Nantes), qui effacent définitivement son passage sur la Canebière des mémoires parisiennes. Mieux encore, il est même considéré d’entrée comme l’un des principaux artisans de la première opération sauvetage du radeau PSG. La seconde, elle, se passe légèrement moins bien. En manque flagrant de réussite dès le coup d’envoi de la saison, il perd très vite pied et semble définitivement abandonner toute forme de confiance en soi. Incapable d’appuyer une frappe ou de rivaliser à la course avec son défenseur, Luyindula erre durant la quasi-totalité de l’exercice, avant de retrouver la lumière en final des deux coupes nationales. Le pénalty de la victoire en coupe de la Ligue provoqué contre Lens et un match énorme contre l’OL en coupe de France, soit les prémices de son retour en grâce.

Au vrai, son aventure parisienne ressemble à un quasi-parfait condensé de sa carrière. Départ canon avec Strasbourg puis Lyon jusqu’à postuler en équipe de France, suivi d’un long moment d’égarement de Marseille à Levante en passant par Auxerre, avant de finalement refaire surface du côté de la porte de Saint-Cloud. Car aujourd’hui, parfaitement à l’aise dans son costard de super-sub, le chamois niortais de formation, est en passe de devenir le nouveau chouchou du Parc des Princes. Son jeu tout en feintes de corps, son sens du placement, ses appels de fouine dans le dos de la défense et ses passes potentiellement décisives font désormais fureur chez les ultras. Avec une condition physique retrouvée, sa nonchalance apparente devient une arme redoutable lorsqu’il s’agit de déposer son garde du corps d’un seul coup de rein. Quant à sa conduite de balle, Makanda ne dribble plus, il danse, il danse tous les soirs, avec la sphère.

Quoi de plus normal au fond pour cet ambianceur de vestiaire qui, aux dires de ses coéquipiers, se plait à les parodier. Sa spécialité ? L’accent africain. Sa principale victime ? Stéphane Sessegnon. Preuve ultime de ses talents de comique, Peguy Luyindula a même réussi à dérider Mateja Kezman – ce qui n’est vraiment pas donné à tout le monde. Lui qui conçoit l’humour comme « une forme d’intelligence et un mode de communication » doit prendre un malin plaisir à enflammer les tribunes après chacun de ses buts, et ainsi entendre son nom scandé par ceux qui le sifflaient il y a encore six mois de ça… Bref cette saison, Peguy rit – Paris aussi – et pourrait même envisager une reconversion dans le stand-up : « Je serais franchement capable de monter sur des planches, en tous cas d’essayer. Mais si personne ne rigole, j’arrête direct ! » .

Paul Bemer

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