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Peguy Luyindula : « À Dijon, il faut oser, tenter des choses »

Propos recueillis par Alexis Billebault
7 minutes
Peguy Luyindula : « À Dijon, il faut oser, tenter des choses »

Arrivé l’été dernier en qualité de conseiller stratégique d’Olivier Delcourt, le président du DFCO, Peguy Luyindula (40 ans), a été nommé directeur sportif du club bourguignon. L’ancien attaquant international français (6 sélections, 1 but), passé par Marseille, Lyon et le Paris-SG, sera notamment très impliqué dans le recrutement. Depuis New York, et en attendant de revenir à Dijon, Luyindula donne déjà quelques indications.

Quand espérez-vous rentrer à Dijon ?Dès que possible. En raison de l’épidémie de coronavirus, j’étais confiné à New York, où je réside. Mais pendant ce temps, j’ai beaucoup échangé avec Olivier Delcourt, j’ai eu des entretiens individuels avec les joueurs, on continue de travailler sur le recrutement. Je serai très bientôt à Dijon, où je vais m’installer.

Avant votre nomination, plusieurs noms avaient circulé : Éric Carrière, Hérita Ilunga, Habib Beye…Oui, j’ai lu tout cela. Des rumeurs, il y en a forcément toujours. Je ne sais pas trop d’où elles venaient, mais celle concernant Habib Beye m’a fait rire. Habib et moi avons des liens familiaux très étroits, mais cette rumeur est sortie alors qu’il venait de prolonger son contrat avec Canal+, où il fait partie des meilleurs consultants.

Étiez-vous candidat à ce poste ?Cette décision de me nommer directeur sportif est celle d’Olivier Delcourt. Il m’avait fait venir l’année dernière, dans un rôle de conseiller stratégique, afin que je puisse apporter au DFCO mon expérience. J’ai été joueur professionnel, j’ai un réseau, beaucoup de contacts. Le président m’a observé. Je me suis investi, j’ai travaillé, j’ai beaucoup échangé avec lui, comme avec Olivier Cloarec, le directeur général, mais aussi avec Stéphane Jobard, l’entraîneur, et les joueurs. Les choses ont bien fonctionné, et Olivier Delcourt, avec qui j’ai noué une très bonne relation, a estimé que j’étais capable d’assumer ce rôle de directeur sportif. J’ai bien évidemment accepté, car c’est un travail très intéressant, avec beaucoup de prérogatives.

Lesquelles ?Je vais consacrer beaucoup de temps à l’équipe professionnelle, qui est la vitrine du club. Je vais être chargé de dessiner les contours de la politique sportive du DFCO, pour les pros, mais également les féminines et le centre de formation. Pendant un an, j’ai découvert le club, la ville – qui est vraiment très belle –, j’ai observé, échangé… Je devais aussi me faire accepter. Aujourd’hui, il y a face à nous plusieurs objectifs. La saison de Ligue 1 a été définitivement arrêtée en raison de l’épidémie de coronavirus. Ce qui a permis au DFCO de se maintenir en Ligue 1, alors que le début de championnat s’était révélé très compliqué.

La première des urgences, c’est de bâtir un effectif en vue de la saison prochaine. Sébastien Larcier, le responsable de la cellule de recrutement, a rejoint Angers pour y devenir le nouveau directeur sportif…Sébastien a fait du très bon travail au DFCO, pendant toutes ces années, en recrutant des joueurs en France, y compris dans les divisions inférieures, mais aussi à l’étranger. On pouvait ne pas être d’accord sur tout, mais il y avait entre lui et moi beaucoup de respect, et contrairement à ce que j’ai entendu, nos relations n’étaient pas du tout mauvaises. On a appris à se connaître, on devait continuer à travailler ensemble, ce qui ne me posait vraiment aucun problème, mais il a eu une belle proposition pour aller à Angers, et je suis très content pour lui. Aujourd’hui, il n’est pas prévu de le remplacer. Les deux autres personnes qui composaient la cellule de recrutement, Loïc Chalier et Jean-Patrick Morel, vont continuer leur mission. On va enrichir cette cellule. J’aurai bien sûr un rôle important à jouer, puisque finalement, je trancherai, en harmonie avec le coach. J’ai appris à connaître Stéphane Jobard cette saison, nous avons discuté, et je peux vous dire que notre relation est bonne. Il y aura des échanges sur le recrutement, il nous dira quels sont ses besoins, et finalement, lui et moi déciderons. Évidemment, cela fait un certain temps que nous travaillons sur le profil de l’effectif de la saison prochaine.

Nous tenons absolument à conserver Mounir Chouiar. On sait que des clubs s’intéressent à lui, mais notre volonté, c’est qu’il reste une saison de plus.

Le mercato 2019-2020 s’était révélé particulièrement animé. Qu’en sera-t-il cette année ?Ce ne sera pas la révolution. Il y aura des mouvements, bien sûr. On sait déjà que Florent Balmont a décidé de mettre un terme à une magnifique carrière, et il faudra le remplacer. On discute avec Frédéric Sammaritano, qui est en fin de contrat. Le groupe dont nous disposons est de qualité, mais on doit l’améliorer. C’est pour cela que nous tenons absolument à conserver Mounir Chouiar. On sait que des clubs s’intéressent à lui, mais notre volonté, c’est qu’il reste une saison de plus. C’est un joueur en qui nous croyons beaucoup, il a réalisé des choses très intéressantes. On discute aussi avec la Juventus pour lever l’option d’achat de Stephy Mavididi (approché par Montpellier, N.D.L.R.).

Votre présence pourrait-elle favoriser les arrivées de certains joueurs ?Peut-être. J’ai un réseau, beaucoup de connaissances dans le milieu. Si on peut attirer des joueurs qui n’auraient pas forcément imaginé venir au DFCO, on le fera, si cela répond à une exigence sportive. Et si c’est compatible avec nos finances. Dijon a un des plus petits budgets de Ligue 1, même s’il va évoluer, avec l’augmentation des droits télé. Le club a une bonne image, il est bien géré, va disputer une cinquième saison consécutive en L1, il y a depuis des années une tradition de beau jeu, et la ville est très agréable. On devra aussi tenir compte, pour recruter, de l’aspect financier. Il y aura un budget, il faudra faire avec et s’y tenir. On va continuer à travailler sur les différents championnats, en France comme à l’étranger.

La livraison du nouveau centre de formation, d’ici quelques mois, est également très attendue…Oui, bien sûr. Un club comme Dijon doit bénéficier d’un tel outil, et bien l’utiliser. Ce centre de formation sera beaucoup plus fonctionnel, et l’objectif sera de former des joueurs qui pourront évoluer plus tard dans l’équipe professionnelle. Le club continue à se structurer, et la formation est forcement un projet essentiel.

Je pense que si on veut avancer, si on veut grandir, il faut changer des choses. Pas tout, bien sûr. Mais j’ai toujours considéré que les habitudes, ce n’est pas forcément bon.

Votre nouvelle mission pourrait-elle aboutir sur de profonds changements au sein du club ?Je suis encore quelqu’un de nouveau dans ce club. J’ai des idées, et je pense que si on veut avancer, si on veut grandir, il faut changer des choses. Pas tout, bien sûr. Mais j’ai toujours considéré que les habitudes, ce n’est pas forcément bon. J’ai évolué dans de grands clubs comme Marseille, Lyon ou le Paris Saint-Germain. L’OM que j’ai connu n’est plus le même aujourd’hui. C’est la même chose pour l’OL, le PSG et d’autres. Il faut oser, tenter des choses. Certaines marcheront, d’autres pas.

Durant cette période si particulière, le football français n’a pas vraiment donné une image très reluisante…Je ne veux pas juger. D’abord, le gouvernement a décidé l’arrêt des championnats, pour des raisons sanitaires. Tout le monde a son avis, chacun veut défendre ses intérêts, car cette décision a de multiples conséquences économiques sur les finances des clubs. Bien sûr, il aurait été préférable que le foot français se montre plus uni, mais dans tous les pays où les compétitions sont à l’arrêt et ne sont pas certaines de reprendre, il y a des polémiques, des avis différents. En revanche, il y a quelque chose d’assez frappant. Quand le football donne une image un peu négative, tout le monde en parle, et cela fait les gros titres. Mais quand il y a de belles initiatives, comme on l’a vu récemment lors de la crise sanitaire, quand, par exemple, le DFCO a versé de l’argent au CHU de Dijon et à celui de Besançon (200 000 € au total, N.D.L.R.), cela fait quelques lignes et tout le monde trouve ça normal… Le négatif a toujours une plus grande résonance que le positif, et c’est dommage.

Dans cet article :
National : La chute des gros, la rébellion des mals-classés
Dans cet article :

Propos recueillis par Alexis Billebault

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