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Pedro Rebocho : « Si j’ai l’occasion d’aller à Nantes, je serais ravi »
Après un passage contrasté de quelques mois en Turquie en raison des problèmes financiers de Beşiktaş qui l'ont privé de football, Pedro Rebocho est de retour en France et en quête d'un nouveau défi. Offensif et direct, le latéral gauche l'annonce : il compte bien redevenir aussi percutant que son rap. Chez les Canaris... ou ailleurs.
Pedro, tu es connu pour aimer le rap et en faire à tes heures perdues. As-tu profité du confinement, passé à Istanbul, pour écrire ?Pas beaucoup, en réalité. Je n’étais pas très inspiré pour l’écriture, à ce moment-là. J’ai davantage profité de ce temps pour faire de la cuisine avec ma copine, jouer avec mes chiens ou avancer sur des projets de design sur l’informatique.
Il y a des moments où tu es particulièrement inspiré, pour poser tes textes ?Oui. En général, c’est quand ça se passe bien niveau football. Lorsque ce n’est pas le top pour moi sur le terrain, j’ai plus de mal à trouver des paroles.
À quel âge as-tu commencé ?Je m’y suis vraiment intéressé vers seize ou dix-sept ans, puis j’ai sorti mon premier morceau à dix-neuf. Aujourd’hui, c’est une partie de moi. Un véritable hobby auquel je me consacre quand j’ai un peu de temps, mais il faut savoir trouver le bon moment, car je suis joueur professionnel avant tout et le foot est ma priorité. Et puis, les deux choses n’ont rien à voir.
De quoi parles-tu dans ta musique, globalement ?Souvent, c’est sur ma vie et ce qu’il se passe autour de moi… Je raconte ma vie, tout simplement. Selon le sentiment que j’ai, ça peut être négatif ou positif. J’ai dit que j’avais des difficultés à écrire quand ça allait moins bien côté foot, mais j’ai quand même sorti des choses quand j’étais blessé en 2016. C’était une période compliquée, et j’ai fait un morceau là-dessus. J’ai trouvé dans la musique un moyen de partager mes sentiments, quoi. Ça n’a pas été le cas pendant le confinement, durant lequel j’ai commencé une chanson, mais je n’ai pas réussi à la terminer. Il y a quelques mots, mais elle n’est pas complète.
Tu le sous-entends toi-même : à la suite de ton prêt à Beşiktaş en provenance de Guingamp, ton passage en Turquie ne s’est pas super bien passé. Pourquoi n’as-tu pas plus joué, là-bas ?En fait, la première partie de saison s’est plutôt bien déroulée. J’ai disputé une quinzaine de matchs, notamment en Ligue Europa. Après, à partir de janvier, il y a eu un petit souci : dans mon contrat, une clause stipulait que Beşiktaş devait m’acheter automatiquement si je participais à au moins 45 minutes de vingt rencontres. Sauf que le club avait des soucis financiers, nos salaires étaient d’ailleurs payés en retard. Donc avant mon 17e match, en coupe, l’entraîneur adjoint qui parlait anglais m’a expliqué qu’il n’y avait pas l’argent pour m’acheter et qu’il fallait des négociations avec Guingamp pour supprimer cette clause. Dans le cas contraire, je ne pouvais plus jouer. Donc il a été honnête avec moi, en me transmettant le message de sa direction. L’En Avant, qui a été intelligent et qui savait que c’était très important pour moi de jouer, a accepté de revoir la clause, mais ça a pris un gros mois. Et le virus est arrivé, on a stoppé le championnat…
Tu retires quand même du positif de cette expérience ?Oui, j’ai connu de bons moments ! La ville est belle, le club est bon et les supporters sont chauds. Sans parler du stade… J’aurais pu y rester, m’y voir pendant quatre ans comme le contrat le suggérait. Mais à partir du moment où je ne jouais pas à cause de cette clause, ça ne pouvait pas rouler. Désormais, je cherche une nouvelle opportunité.
Tu es donc clair, là-dessus : tu souhaites un nouveau défi, et tu ne te vois pas à Guingamp en Ligue 2 ?Pour être sincère, mon envie est effectivement de trouver un nouveau défi. Je connais mes qualités, et je pense vraiment avoir le niveau pour les premières divisions européennes. Je ne dénigre absolument pas la deuxième division, mais je suis ambitieux : je veux continuer à évoluer, à grandir et je veux démontrer que ma bonne saison 2018-2019 n’était pas due au hasard. En France que je connais très bien, ou ailleurs. Je suis bien sûr ouvert aux autres pays : Espagne, Angleterre, Italie…
Ces dernières semaines, un intérêt de Nantes a fortement été évoqué. Ça te plairait, de défendre les couleurs des Canaris ?Oui, clairement. Je connais Nantes, et j’ai des potes qui y sont. Ludovic Blas, Marcus Coco, Denis Petrić… Donc je sais que c’est un club sérieux et en plus, des Portugais y sont passés. Sérgio Conceição, par exemple. Si j’ai l’occasion d’y aller un jour, j’en serai ravi. Mais ça ne dépend pas uniquement de moi, et je ne peux pas dire qu’il existe actuellement des discussions concrètes.
L’avantage, c’est que tu resterais officiellement dans la région ! Même si certains considèrent que Nantes n’est pas vraiment en Bretagne… À quand un rap en langue bretonne, toi qui as rapidement et parfaitement appris à parler français ?En vérité, j’aime beaucoup la Bretagne. Pas le temps, en revanche ! Il pleut un peu trop, à mon goût. Pour ce qui concerne la langue, je connais un peu. Parce que j’habitais à côté d’une crêperie, où le restaurateur parlait parfois en breton. Et franchement, j’avais du mal à comprendre. Donc le rap breton, ce n’est pas pour tout de suite !
Propos recueillis par Florian Cadu