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Pedro Miguel Pauleta vu par les autres
L'aigle des Açores a marqué l'histoire du PSG mais aussi celle du championnat de France. Coéquipiers de toujours ou adversaires d'un soir partagent ici leurs souvenirs.
Mario Yepes : « La première chose qui me frappe chez Pedro, c’est qu’il cadre toujours ses tirs. Il se rend les choses faciles. Dans le foot, il y a beaucoup d’attaquants avec des qualités, mais qui ne cadrent pas assez. Sur dix frappes, Pedro en mettait neuf dans le cadre. »
Pascal Feindouno : « Quand il a signé à Bordeaux en 2000, j’avoue que je ne le connaissais pas du tout. Mais dès le premier entraînement, il cadrait tout. But sur but. Lors de notre premier match face à Nantes, il met un triplé. À ce moment, je me dis : « On a trouvé l’attaquant qu’on cherchait.« »
Édouard Cissé : « C’est un mec qui, avec deux occasions dans un match, va te planter un doublé. »
Éric Carrière : « Pauleta était discret. Il n’était pas énorme dans le jeu comme peut l’être Ibra. Mais ce qui était impressionnant, c’était vraiment cette capacité à produire le geste juste. Il nous a punis sur presque chacune de ses occasions. »
Jérémy Clément : « Il attire les ballons, c’est impressionnant. C’est un très grand joueur et surtout un redoutable buteur, qui aura marqué le PSG et toute la France. »
Vahid Halilhodžić : « C’est l’un des meilleurs. Il est différent de Shabani Nonda, qui est plus passeur et joue plus en force. Pedro, c’est un buteur, à la fois agressif et imprévisible. »
Fabien Barthez : « Qui m’a fait le plus souffrir ? Pauleta et Ronaldo. En sélection, ça allait à peu près, mais en club, c’était une autre histoire. »
Jérémie Janot : « Pauleta m’a bien cassé les couilles, quand même. Avec lui, c’était des beaux duels, je lui avais même demandé son maillot, parce que c’était vraiment un grand joueur. Des fois, tu te disais : « Bon, ce soir, ça va, il m’a foutu la paix » , et 30 secondes après, il t’en plantait un. Il ne lui en fallait pas beaucoup. »
Guy Lacombe : « On jouait contre Lille au Parc, en quart de finale de la Coupe de France. Ce jour-là, j’ai dit but avant qu’il ne marque. Je le savais ! (…) C’est la seule star que j’ai entraînée au PSG. Pedro fait partie de cette race de buteurs d’exception. »
Frédéric Déhu : « Ce que je retiens de ce but, c’est d’abord cet angle difficile, et ensuite la facilité d’un joueur de sa classe de tenter quelque chose dans cette situation-là. Au sortir de son crochet, on se dit : « Il va pas tenter ça quand même ? » et en fin de compte si (rires). Ça se joue en une fraction de seconde entre l’exécution et la finalité. Ce but est magnifique, un des plus beaux que j’ai vus, c’est sûr. »
Marco Caneira : « La question est de savoir comment le marquer. Et il n’y a pas de réponse. »
Zoumana Camara : « Tout le monde parle beaucoup de son adresse, mais pour moi, ce sont ses déplacements qui font la différence. »
Mehdi Meniri : « Il se plaçait toujours comme il faut et avait une grande intelligence de jeu. Une seconde d’inattention avec lui et c’était ficelle. »
Souleymane Diawara : « Pauleta. c’était vraiment le renard des surfaces. tu croyais qu’il ne faisait rien, mais il était toujours là, à faire des appels dans le dos, à bouger constamment. Il était vraiment chiant à prendre. »
Nicolas Laspalles : « Pauleta n’était pas le plus pesant. En revanche, avec cette intelligence, ces déplacements, ce positionnement toujours à la limite du hors-jeu et cette adresse… Quel buteur ! »
Laurent Fournier : « C’est un malin des surfaces, un filou. Il est toujours à l’affût du ballon qui traîne, d’une mauvaise relance ou d’une erreur du gardien. Il sent le foot. »
Nuno Gomes : « Il a le don de se trouver au bon endroit au bon moment. Son jeu s’appuie sur un placement intelligent et sur son efficacité devant la cage. »
Othniel Dossevi : « Pauleta est un finisseur. Il faut le laisser rôder dans la surface et attendre qu’il fasse le dernier geste. Le problème, c’est qu’à Paris, il n’y a personne pour lui donner cette dernière passe. Il y a de bons petits joueurs, mais pas de grands joueurs exceptionnels. »
L’égoïsmePedro Pauleta : « Un buteur qui n’est pas individualiste, selon moi, n’est pas un vrai buteur. Ce n’est pas par hasard si c’est généralement lui qui tire les penaltys et la plupart des coups francs. Cela veut dire que tu aimes frapper au but, que tu aimes le but… Mais tu ne peux pas être égoïste au point de placer ton ego devant le club. Je ne l’ai jamais fait et tous ceux avec lesquels j’ai joué savaient que sur le terrain, ma priorité était de marquer avant tout pour le club. J’ai toujours voulu le meilleur pour Paris… »
Lilian Laslandes : « Certains attaquants peuvent se permettre d’être égoïstes. Comme Pedro Pauleta par exemple. Quand je jouais avec lui, j’ai compris que j’allais me mettre à son service et il m’a toujours remercié pour ça. Moi, je prenais les miettes et le servais parce qu’il nous faisait gagner les matchs. Ce n’était pas une star et c’était la clé. Il aimantait le ballon. »
Jérôme Rothen : « Pauleta, c’était un joueur énorme, mais c’était difficile pour le second attaquant qui jouait avec lui, car il était obnubilé par le but. Il n’y avait pas de fausses pistes, c’était pas le genre à faire un appel au premier poteau pour que Pierre-Alain Frau soit servi au 2e. »
Sammy Traoré : « Je crois qu’il faut arrêter un petit peu avec la « Pauleta dépendance ». Sur le deuxième but, par exemple, Cristian Rodríguez fait un énorme travail avant de servir Pedro. Le PSG, c’est avant tout une équipe. »
L’humilitéSylvain Armand : « Pedro n’est pas réservé, c’est juste que ce n’est pas un gars bling-bling. »
Mamadou Sakho : « Pedro est quelqu’un de modeste et qui parle toujours au bon moment. Quelqu’un de respectueux qui a tout donné pour le club. Je pense que dans quelques années, je réaliserai que j’ai commencé ma carrière aux côtés d’un grand Monsieur comme lui. »
Pedro Pauleta : « Pour moi, l’équipe est au-dessus de tous les joueurs. Le PSG sera plus fort si tout le monde comprend ça. Je pense qu’un joueur, et d’autant plus le capitaine du PSG, doit rester derrière son équipe même s’il ne joue pas. Cela ne signifie pas que je ne veux pas être titulaire, au contraire. Mais le coach décide et il faut respecter ses choix. Je travaille tous les jours pour jouer le week-end et je procéderai ainsi jusqu’au bout de mon contrat. »
Laurent Ruquier : « Je le connais, ce discours. C’est pas moi, on est un collectif. C’est pas moi, c’est l’autre. Ta gueule ! Non, mais c’est vrai, il y en a marre de ça. Soyez pas modeste comme ça. »
Le travailPascal Feindouno : « Je n’avais que dix-neuf ans quand il est arrivé à Bordeaux. Il a été pour moi un modèle de professionnalisme. »
Mamadou Sakho : « C’est un très gros bosseur. Il a beaucoup aidé les jeunes, à sa façon, à s’intégrer dans le groupe. Il ne parlait pas beaucoup, mais il nous montrait son sérieux tous les jours à l’entraînement. C’était de petits détails, mais pour nous, les jeunes, c’était un exemple à suivre. »
Jérôme Alonzo : « Un grand pro. À l’entraînement, il ne rigolait pas. Il n’hésitait pas à me fracasser à trois mètres, car il voulait recréer la situation de match. »
Le leadershipPedro Pauleta : « Jouer à Paris est plus dur qu’ailleurs. En venant ici, il faut se préparer, être plus fort mentalement, car il y a une énorme pression, souvent des tensions autour du club. Pas un jour ne passe sans qu’un débat ne surgisse. »
Bernard Mendy : « C’était un leader. À sa manière, calme, classe. Il n’avait pas besoin de gueuler pour nous remotiver. »
David Jemmali : « Il ne parlait pas beaucoup dans les médias, mais sur le terrain, c’était un super relais. Avec sa hargne et son envie, il arrivait toujours à entraîner tout le monde avec lui. »
Guy Lacombe : « C’était un homme droit, un très bon capitaine. Une personne humble, réservée, avec beaucoup d’empathie. »
Mevlüt Erding : « Même si je n’oublie pas Bianchi, Weah, etc, c’est sur les traces de Pedro que j’aimerais marcher. Pauleta, c’est un joueur exceptionnel. Sa carrière est exemplaire comme celle de Drogba, mon autre modèle. »
Paul Le Guen : « Pauleta était un joueur très spécial. C’est presque impossible de lui trouver un remplaçant, parce que c’était un joueur hors normes. Nous ne garderons que des bons souvenirs de lui. »
Sylvain Armand : « C’était un formidable joueur, sans doute le meilleur avec lequel j’ai évolué. Quand il est parti, on l’a tous ressenti. Certes, son remplaçant Guillaume Hoarau a fait du bon travail, mais sur la longueur, Pedro nous manquait. »
L’élégancePedro Pauleta : « Zlatan, tu es quelqu’un que j’admire beaucoup, alors j’aimerais te féliciter. Je suis content qu’un joueur comme toi s’apprête à me dépasser. Tous les records sont faits pour être battus. J’ai eu la chance en mon temps de battre celui de Dominique Rocheteau (100 buts), et je savais qu’un jour quelqu’un me dépasserait. Je suis ravi que ce soit toi, un des trois meilleurs joueurs au monde actuellement. Je n’ai pas mal au cœur, même si j’ai aimé détenir ce record pendant huit ans. Cristiano Ronaldo a déjà battu mon record en sélection, aujourd’hui c’est à ton tour au PSG, c’est un plaisir d’être dépassé par des joueurs de cette qualité ! » La fidélité
Pedro Pauleta : « M. Aulas est un menteur, il sait très bien que c’est lui qui a formulé l’offre et a contacté mon représentant. Je n’ai jamais eu besoin d’appeler un club, encore plus lorsque j’étais dans un club comme le PSG. Si encore on parlait du Real Madrid ou de Barcelone, là oui, mais appeler Lyon pour aller y jouer… Ça ne faisait pas partie de mes envies. (…) Il y a eu des moments où Arsenal, Lyon à plusieurs reprises et Marseille se sont manifestés. Mais après avoir joué à Paris, je n’avais envie que d’une chose, c’était d’y terminer ma carrière. »
Alain Cayzac : « Il est très fort, il a la classe, il a marqué le PSG pendant cinq années. Il n’est pas question que ça se termine mal, contrairement à ce que j’ai pu lire. »
Pedro Pauleta : « Je dis toujours que j’étais dans un grand club, mais pas toujours dans la meilleure équipe. Aujourd’hui, cela fait quelques années que Paris a une équipe digne de son club. »
Pedro Pauleta : « J’ai toujours aimé ce club et ses supporters. Ils ont toujours été derrière l’équipe. Il existe un lien très fort entre nous. C’est le plus important pour moi. Je les remercie de cette confiance et je continuerai à défendre le PSG jusqu’au dernier jour de ma vie. C’est un club spécial et c’est aussi pour ça que je l’aime. »
Propos compilés par Christophe Gleizes et Yohan Rumor