- C1
- 8ème
- FC Barcelone/Bayer Leverkusen
Pedro dans le brouillard
Titulaire indiscutable du champion d’Espagne et d’Europe en titre, le FC Barcelone, Pedro Rodriguez traverse l’exercice 2012 d’une façon plus qu’inquiétante. Blessures, méforme, concurrence, le canarien pourrait même ne pas faire le voyage cet été en Pologne/Ukraine avec la Séleccion. A moins de redresser la barre, et ce dès ce soir…
Le 7 juillet 2010, la sélection espagnole rencontre la sélection allemande pour une place en finale de la première coupe du monde africaine. Vicente Del Bosque surprend tous les observateurs en plaçant un certain Pedro Rodriguez sur la feuille de match. 90 minutes plus tard, l’attaquant du FC Barcelone est élu homme du match et Joachim Low d’avouer qu’il aura été un véritable poison pour sa défense. Lors de la finale remportée face aux Pays-Bas, Pedro est de nouveau titulaire, il est alors au firmament de son potentiel. Deux ans auparavant, le petit ailier jouait en quatrième division sous les ordres d’un certain Josep Guardiola, au sein du Barça B.
Deux ans plus tard, son entraineur s’appelle toujours Guardiola, seule sa place a changé, elle se trouve désormais sur le banc. Et Pedro ne peut même pas plaider l’injustice tant son niveau de jeu actuel est à des années lumières de celui affiché il y a à peine quelques mois. Premier buteur de la dernière finale de C1 remportée par les Blaugranas face à Manchester United, l’attaquant est alors, tout bonnement indéboulonnable dans le système Guardiola, aux cotés de Messi et Villa. Artisan majeur des 13 trophées remportés sur les 16 compétitions jouées par le Pep Team jusqu’à aujourd’hui, Pedro Rodriguez est même rentré dans l’histoire du football, il est à ce jour le seul joueur à avoir marqué dans six compétitions de club différentes lors d’une même saison (2009-2010) : Championnat d’Espagne, Coupe d’Espagne, Ligue des Champions, Supercoupe d’Europe, Supercoupe d’Espagne et Coupe du Monde des clubs. Ambidextre, explosif et d’une adresse létale devant le but, Pedro affiche des statistiques monstrueuses pour un joueur de couloir, en 149 matchs disputés sous le maillot de Barcelone, il a inscrit 51 buts.
Profiter des absences de Villa, Afelllay et Sanchez
Mais depuis le début de la saison, quelque chose s’est cassé. Tant au sens figuré, qu’au sens propre. Le Canarien enchaîne les blessures à un rythme que ne renierait pas Louis Saha. Le 26 octobre dernier, face à Grenade, sa cheville gauche se tord, bilan 5 semaines d’arrêt. A peine remis, le 13 janvier à Osasuna, c’est au tour de sa cuisse gauche de lâcher pour 3 nouvelles semaines d’indisponibilité. « C’est vrai que ça fait des mois que je n’arrive pas à jouer un match entier. J’ai eu du mal à récupérer le rythme de la compétition, mais l’envie est là. Moi je veux jouer plus de minutes mais ça, c’est le coach qui le décidera. J’ai eu de nombreuses blessures. Aujourd’hui, je me sens fort » témoigne l’international espagnol. Avec sa dentition douteuse pour seul charisme, le petit attaquant (1m69) a aussi vu comment le transfert d’Alexis Sanchez lui prenait sa place, sur le terrain et dans le cœur des supporteurs. En crise de confiance, incapable de répéter les efforts, Pedro a même pu regarder les jeunes promesses, Tello et Cuenca, lui passer devant.
Une situation délicate, au point de voir le champion du monde perdre aussi sa place au sein de la sélection de Del Bosque, l’intéressé fait le point : « Le sélectionneur a décidé de prendre d’autres joueurs. On va voir comment tout ça va se mettre en place, il reste encore quelques mois, je suis tranquille, j’espère faire partie de la liste pour l’Euro. Je sais bien que ça va être très compliqué, quand on voit le niveau de jeu de l’équipe face au Venezuela, ça va être difficile pour Vicente (Del Bosque) de faire un choix » . Comme un symbole, ce sont les blessures qui pourraient bien relancer l’attaquant de 24 ans. Malmené par son voyage transatlantique pour jouer un amical avec son Chili, Alexis Sanchez s’est blessé à son tour le week-end dernier. Ajouté aux indisponibilités de David Villa et d’Ibrahim Afellay, l’option Pedro redevient l’une des seules garanties pour Guardiola à l’heure de composer son onze de départ expérimenté et fiable. L’occasion est trop belle pour le joueur formé à la Masia. D’autant plus que l’adversaire du soir, compte tenu de la physionomie du match aller (remporté 1-3 par le Barça en Allemagne), pourrait permettre à Pedro de remettre les choses à leurs places. Le billet pour l’Euro est à ce prix.
Par Frédéric Losada