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Pays de Galles, pourquoi ça marche ?

Par Nicolas Jucha, à Lille
5 minutes
Pays de Galles, pourquoi ça marche ?

Depuis lundi, on parle beaucoup du miracle islandais. Pourtant, la vraie surprise de l'Euro est peut-être galloise. Entre un public d'exception, un joueur clé de classe mondiale, des cadres au sommet de leur art et un entraîneur qui a la baraka, le pays de Galles a de nombreux arguments qui pourraient également servir face au Portugal.

Un public exemplaire

Comme les deux Irlande, comme l’Angleterre, comme l’Écosse, absente de l’Euro, le pays de Galles jouit du soutien d’un public haut de gamme. Déjà contre les Anglais à Bollaert, le peuple rouge avait tenu la dragée haute aux fans des Three Lions malgré une infériorité numérique flagrante. Avant de réagir brillamment face au but cruel et tardif de Daniel Sturridge, en applaudissant longuement son équipe. Contre la Belgique, les supporters gallois ont de nouveau fait bonne figure malgré la présence massive des Belges – proximité géographique avec Lille oblige – et ont à plusieurs reprises reçus les applaudissements nourris du stade pour leurs chants. Avec un tel soutien dans les tribunes, on peut comprendre que le pays de Galles ne lâche rien. Cette équipe a une âme, et en profite au maximum, car ce n’est pas son seul argument.

Chris Coleman, un entraîneur lucide

Sélectionneur depuis 2012, Chris Coleman est en train de réaliser le chef-d’œuvre de sa carrière d’entraîneur. « On rêve des soirées comme celle-là, c’est difficile à décrire » , admettait-il juste après le succès face aux Belges. Pour caresser ses rêves, le technicien de 45 ans, ancien international A, s’appuie sur un mélange de pragmatisme et d’ambition dans le jeu. Son équipe manque de talent ? Il opte pour une défense à trois centraux qui rend son collectif très difficile à bouger. Gareth Bale est son meilleur joueur et de loin ? Il l’associe à un vrai buteur et lui laisse une liberté maximale devant. Si on ajoute à cela une communication maîtrisée face à la presse, sans jamais mettre la pression à ses joueurs ni se présenter en victimes, le quadra parvient à tirer le meilleur de son groupe. Contre la Belgique, alors qu’elle était dominée par plus fort pendant le premier quart d’heure, son équipe a su se transcender plutôt que de s’effondrer. La preuve que les messages du manager passent. « Le défi, ce n’est pas les adversaires, mais nous-mêmes, le défi, c’est de ne pas avoir peur d’échouer. Il ne faut pas oublier tout ce que l’on a fait pour arriver jusqu’ici. Notre identité, notre vision, il faut rester fidèle à cela, car on ne peut pas entrer sur le terrain avec la certitude du résultat. Il faut seulement chercher à livrer une performance. »

Un collectif solide

Avant l’Euro, on résumait le pays de Galles à sa star Gareth Bale et éventuellement à son second top player Aaron Ramsey. Le second sera suspendu contre le Portugal – ce qui peut être l’une des clés du match – et a été l’un des gros bonhommes de l’Euro de par son volume de jeu et sa justesse dans les passes, quatre décisives depuis le début du tournoi. Le premier, en revanche, n’a pas forcément pesé sur tous les matchs : buteur contre la Slovaquie, l’Angleterre ou la Russie, à l’origine du but contre l’Irlande du Nord, il a fourni quelques belles courses et situations contre la Belgique. Mais n’a pas été le facteur X, celui qui a fait la différence. Une situation qui confirme la tendance qu’a su générer Chris Coleman avec son pays de Galles : il n’y a pas de Bale dépendance dans cette équipe, et la solution peut venir de n’importe quel autre joueur. Des latéraux Neil Taylor – buteur en phase de poules – et Chris Gunter, le passeur pour Sam Vokes, des attaquants de pointe ou même des centraux, Williams égalisant dans ce quart de finale contre la Belgique quand les Dragons étaient dans le dur. « Bale, ce n’est pas la star qui inhibe les autres, c’est le grand frère qui tire le groupe vers le haut » , expliquait Sam, un supporter gallois dans un métro le ramenant dans le centre ville de Lille après l’exploit contre les Diables rouges. « C’est plus qu’une équipe, c’est une famille, ils sont unis, et cela les rend très difficile à battre. Nous les supporters, on est vraiment fiers d’eux. »

Ashley Williams, un capitaine courage

Il n’est pas forcément le joueur le plus clinquant de l’Euro. Mais à bientôt 32 ans, Ashley Williams est en passe d’être l’un des héros de cet Euro 2016. Contre la Belgique, c’est lui qui a remis son équipe sur les rails d’une tête rageuse à la demi-heure de jeu. Certes, Radja Nainggolan l’a aidé en lâchant complètement son marquage. Mais c’était dans l’air que le défenseur central de Swansea et capitaine des Dragons était dans un grand jour. Dès les premiers instants du match, quand l’équipe de Chris Coleman souffrait et enchaînait les cartons jaunes, c’est lui qui est allé se frotter à l’arbitre pour se plaindre des trop nombreuses fautes sifflées. C’est ensuite lui qui est s’est imposé en duel aérien sur de nombreux corners, générant un grand doute dans la défense belge sur les coups de pied arrêtés. Il aurait même pu claquer un second but en fin de match. Une équipe a besoin de talents, elle a aussi besoin de tauliers. Marc Wilmots pointait notamment la jeunesse et le manque d’expérience de sa défense comme l’une des raisons de la défaite. En clair, il aurait bien aimé avoir un Williams sous la main ce vendredi…

Aaron Ramsey, un métronome gourmand

Il a délivré quatre passes décisives depuis le début du tournoi, et surtout, a livré des prestations abouties sur les cinq matchs de son équipe pendant cette phase finale. « Il a été exceptionnel tout au long du tournoi, c’est l’un des meilleurs joueurs de la compétition » , s’est enflammé Coleman à propos de son milieu une fois la qualification pour les demi-finale en poche. Si le pays de Galles est dans le dernier carré, c’est aussi parce qu’il a pu compter sur un vrai patron dans le cœur du jeu, capable de gratter des ballons et de les rendre proprement. Souci pour les Dragons, le Gunner sera suspendu en demi-finale pour accumulation de cartons. Ce que Coleman accepte avec philosophie : « Il fallait tout faire pour passer ce tour, si certains devaient être suspendus pour passer, il fallait le faire. Aaron et Ben Davies ont fait ce qu’il devait faire. » À charge à leurs équipiers de leur offrir un match de plus à disputer le 10 juillet.

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