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Pays de Galles : le réveil des Dragons
En se défaisant de l'Ukraine ce dimanche (1-0), le pays de Galles s'est offert le droit de participer à la Coupe du monde, une première depuis 1958. La génération dorée qui porte les Dragons depuis une bonne décennie a enfin réussi ce qu'on attendait d'eux : qualifier les Gallois pour le Mondial.
Le 9 octobre 2017, Cardiff s’éteint. Alors que le pays de Galles reçoit l’Irlande à l’occasion de la dernière journée des éliminatoires pour le Mondial 2018, les locaux ont toutes les cartes en main pour finir deuxièmes du groupe D, derrière la Serbie, et filer en barrages. Mais, privés de Gareth Bale blessé au mollet, les Dragons finissent crucifiés par James McClean, profitant d’une bévue du capitaine Jonathan Williams. Cruel tant ils avaient dominé la partie. Récent demi-finaliste de l’Euro en France, le pays de Galles loupait donc, pour la 15e fois consécutive, la qualification pour la Coupe du monde. Ce jour-là, Wayne Hennessey, Ben Davies, Joe Allen et Aaron Ramsey sont titulaires. Ce sont les seuls participants de cette désillusion qui, près de cinq ans plus tard, offrent aujourd’hui aux Gallois leur premier Mondial depuis 1958.
Hennessey grand cru
Avec Chris Gunter, titulaire en 2017 et remplaçant ce dimanche, Gallois le plus capé de l’histoire (108 sélections), et Gareth Bale, c’était sûrement la dernière chance pour cette génération dorée de représenter les couleurs de leur pays dans une Coupe du monde. À l’exception, peut-être, de Ben Davies, seulement âgé de 29 ans. En tout cas, c’était bien la dernière pour Hennessey, 35 ans, à qui les Gallois devraient construire une statue devant le Cardiff City Stadium. Le portier de Burnley, qui n’a pas pu éviter la relégation en Championship de son équipe cette saison, n’était pas vraiment le maillon fort de la sélection. En même temps, l’ancien de Crystal Palace n’a joué que deux matchs de Premier League cette année, pour deux défaites, et une rencontre de Coupe de la Ligue, gagnée aux tirs au but en août 2021.
Pour ce qui était seulement son cinquième match en 2022, Hennessey a sorti la performance de sa vie, réalisant neuf arrêts, dont une parade extraordinaire dans les dernières minutes sur une tête de Dovbyk. L’attaquant du SK Dnipro-1 n’est pas le seul à s’être cassé les dents sur le dernier rempart de Cardiff. C’est toute l’Ukraine qui s’est heurtée à la prestation fantastique du gardien, qui avait perdu sa place en équipe nationale depuis l’avènement de Danny Ward, qui officie à Leicester. Surtout que si Hennessey a été titularisé, « c’est uniquement parce qu’il a joué en demi-finales et qu’il ne nous a pas laissé tomber. Il aurait été dur de le lâcher. Je pense qu’il a atteint un niveau incroyable ce soir », commentait Rob Page, le sélectionneur, après la rencontre. Le portier a aussi réussi l’exploit de braquer les projecteurs sur lui alors que Gareth Bale est à l’origine du premier but, tandis que son coup franc était détourné par Yarmolenko dans ses propres buts.
Bale au centre
L’enjeu était grand pour la star galloise, qui laissait planer le doute quant à son avenir avant la rencontre. Alors qu’il a officiellement annoncé qu’il ne continuera pas au Real Madrid mercredi dernier, la possibilité de la retraite en cas de défaite du pays de Galles était forte. « Est-ce que ma retraite sera repoussée ? Pour un petit moment », a-t-il ironisé après le succès contre l’Ukraine. Le footballeur-golfeur, et sa bande de copains, sera chargé d’accompagner un groupe rajeuni, qui ne manque pas de talent. Neco Williams, Ethan Ampadu, tous deux 21 ans, ainsi que Joe Rodon et Daniel James (24 ans), représentent le futur des Dragons. Il faudra bien se mettre au diapason de « Land of my Fathers » , déjà le meilleur hymne qui retentira au Qatar l’automne prochain. Espérons que l’on puisse l’entendre le plus longtemps possible.
Par Léo Tourbe