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Pays-Bas : Nana Land

Par Adrien Candau et Julien Duez, aux Pays-Bas
Pays-Bas : Nana Land

Inexistante sur la carte du football mondial il y a à peine plus d’une décennie, l’équipe nationale néerlandaise féminine ne s'arrête plus de casser des tronches depuis quelques années, en attestent sa victoire à l’Euro 2017 et sa finale de Coupe du monde deux ans plus tard. Avant de décrocher l’or olympique cet été ? Récit d'une longue montée en puissance et d’un succès quasi programmé qui s’est dessiné dans l’anonymat des années 1980.

Au royaume des Orange, son melon n’a jamais cessé de détonner. En 1991, au moment de prendre en main l’équipe A de l’Ajax, il se raconte que Louis van Gaal avait décoché cette punchline : «  Bravo, vous avez fait signer le meilleur coach du monde !  » Trente ans plus tard, même celui qui a emmené les Pays-Bas en demi-finales du Mondial 2014 a dû dégonfler son boulard au moment de remettre le trophée FIFA de meilleur entraîneur de foot féminin de l’année 2020 à sa compatriote, Sarina Wiegman. « Meilleure coach du monde… Voilà bien un titre que je n’ai jamais gagné ! » s’est félicité le technicien batave, en serrant la pince de son homologue, au début du mois de juillet dernier. Wiegman a, quant à elle, brièvement savouré la récompense décernée avant de recentrer les débats : « Bien entendu, ceci a une valeur particulière, mais j’espère bien avoir l’occasion de fêter un autre titre dans quelques semaines. » Comprendre : une médaille d’or aux JO de Tokyo. Pour la sélectionneuse, sur le point de rejoindre le banc d’autres Lionnes, celles d’Angleterre, en septembre prochain, cette breloque constituerait un départ en apothéose. Pour son pays, dont elle est aux commandes depuis cinq ans, le titre olympique viendrait couronner un travail long de plusieurs décennies et qui se matérialise désormais par un mélange de succès sportifs et de popularité record.

Bert au grand cœur

Les glorieuses perspectives actuelles des Oranje Leeuwinnen (les Lionnes orange en VF) offrent un contraste saisissant avec le vide intersidéral dans lequel gravite le foot féminin néerlandais à la fin des années 1970. Dix ans et des poussières après leur premier match officiel (perdu 4-0 contre la France en avril 1971), l’équipe nationale n’a pas de sélectionneur attitré. C’est donc un certain Bert van Lingen qui se voit confier la tâche ingrate d’en prendre les rênes, en parallèle de son poste d’adjoint de Rinus Michels chez les garçons. Impressionné par les efforts et les sacrifices consentis par ses joueuses, évidemment toutes amatrices, Van Lingen se met rapidement à vouloir secouer le cocotier pour que ces dernières obtiennent le respect qui leur est dû. Pas évident : avec les 60 000 florins (27 000 euros) annuels que consent à lâcher la fédération néerlandaise (KNVB), il est difficile d’organiser des déplacements à l’étranger et donc de progresser.

Van Lingen décide alors de mener sa petite révolution dans son coin, en commettant un quasi-sacrilège : jouer des matchs contre des hommes. Iconoclaste, mais efficace : les amicaux se succèdent, les filles ne gagnent pas forcément, mais elles s’améliorent. Quand la KNVB a vent de cette transgression, elle réagit avec diplomatie : Van Lingen a le droit de continuer, mais discrètement, et sans que cela ne coûte trop d’argent. Qu’importe : les joueuses sont bien trop heureuses de pouvoir taper le cuir, même sur des terrains pourris. Parmi elles, une certaine Vera Pauw, qui deviendra la première Néerlandaise à passer professionnelle, pendant un an, à Modène, alors pionnier de la discipline. Pauw deviendra aussi l’épouse de Van Lingen et reprendra son flambeau au sein de la fédération au milieu des années 1980.

Nous avons mené une longue enquête auprès de tous les acteurs impliqués pour savoir ce qu’il était possible de faire pour changer les choses. Et finalement, nous avons obtenu qu’au sein du football amateur, filles et garçons puissent jouer ensemble jusqu’en U19.

La mémoire dans la Pauw

Le pilier central de son action ? Développer intensément la pratique du football mixte aux Pays-Bas : « Ça a été l’élément déclencheur de la progression des filles, explique l’intéressée. Nous avons mené une longue enquête auprès de tous les acteurs impliqués pour savoir ce qu’il était possible de faire pour changer les choses. Et finalement, nous avons obtenu qu’au sein du football amateur, filles et garçons puissent jouer ensemble jusqu’en U19. Résultat ? Aux Pays-Bas, on parle désormais de championnats de jeunes et plus de championnats de garçons. » Pour trouver cette clé de voûte de la marche en avant du foot féminin batave, Pauw est allée puiser dans son propre parcours. À treize ans, elle a dû bénéficier d’une dérogation de la fédération pour intégrer une équipe féminine senior, faute de pouvoir prendre une licence dans la même équipe que ses deux frères jumeaux et de trouver un club pour les filles de son âge. « Ce qui a été déterminant, ça a aussi été de créer des championnats par catégorie d’âge, pour que des filles de 15 ans ne jouent pas avec des filles de 12 ans par exemple. Dans le football masculin, c’est impensable, mais chez les filles, à l’époque, tout le monde s’en foutait. » Là encore, Vera sait de quoi elle parle : pendant sa première année en club, l’une de ses équipières était déjà mère de famille. Elle entrait à peine dans la puberté.

Et si les filles qui le souhaitent peuvent toujours pratiquer au sein d’une compétition 100% féminine, Vera Pauw théorise, elle, que la supposée différence physique entre ados filles et garçons n’est qu’une vaste supercherie : « Les filles ont un développement physique et psychologique plus avancé, eu égard au fait qu’elles démarrent leur puberté plus tôt, chaque entraîneur le sait. En catégorie U14, on a même constaté que 93% des filles qui jouent en mixte occupent un poste axial. Parce que ce sont elles qui font le jeu, c’est lié ! » Pour sublimer les meilleurs talents, Pauw convainc aussi la fédération de lancer les CTO (Centrum voor Topsport en Onderwijs), des centres de formation d’excellence basés à Amsterdam et Eindhoven. Dans ces équivalents bataves de Clairefontaine, les jeunes filles sélectionnées affinent leur bagage technique et physique en affrontant régulièrement des équipes masculines. « Pour résumer ma philosophie, je dirais que la qualité a toujours primé sur la quantité, résume Vera Pauw. Plutôt que de se concentrer sur un nombre de licenciées à atteindre, nous avons fait en sorte d’offrir une excellente formation aux meilleures joueuses. »

Une fois que les joueuses quittaient les compétitions de jeunes pour le niveau senior, 100% féminin, leur niveau régressait puisqu’elles passaient de cinq à deux sessions d’entraînement par semaine.

Un dernier baroud d’honneur

Un peu moins de 40 ans après les premiers coups de pioche plantés par Bert van Lingen, la réussite est enfin au rendez-vous. De quoi parler de « succès planifié », dixit son épouse. « Les joueuses de la génération actuelle sont toutes passées par le football mixte. C’est une des raisons principales pour lesquelles nous avons été championnes d’Europe en 2017 », sourit Vera Pauw, qui a elle-même été sélectionneuse nationale entre 2004 et 2010 et qui parachèvera son œuvre en 2007, en pilotant la création de l’Eredivisie féminine. Un impératif pour le foot féminin néerlandais, considérablement en retard par rapport à ses voisins européens. À titre de comparaison, la France bénéficiait d’un championnat national depuis 1992. « Une fois que les joueuses quittaient les compétitions de jeunes pour le niveau senior, 100% féminin, leur niveau régressait puisqu’elles passaient de cinq à deux sessions d’entraînement par semaine. L’Eredivisie est née pour pallier le problème, avec le projet de travailler tous ensemble, rappelle Vera Pauw. Les joueuses s’entraînaient toutes au même rythme, afin de maintenir une harmonie au sein de la compétition. Et à la fin de chaque saison, nous répartissions les talents des CTO au sein des différentes équipes, de telle sorte que le titre se jouait jusqu’à la dernière journée. »

Quatorze ans après sa création, l’Eredivisie féminine recueille pourtant autant de critiques que de louanges. Quand certains retiennent les faibles audiences (à peine quelques centaines de spectateurs par match en moyenne), les énormes disparités de niveau entre les participants (Twente et l’Ajax ont remporté à eux deux les huit dernières éditions du championnat) et le manque de moyens de la compétition, d’autres soulignent que l’équipe nationale ne s’est jamais aussi bien portée depuis la création de celle-ci. « C’est évident que le championnat nous a aidés à structurer notre formation », déroule ainsi l’ex-internationale Kirsten van de Ven, championne avec Twente en 2016 et désormais responsable du football féminin au sein de la KNVB. « Pour preuve, 21 des 23 joueuses qui ont gagné l’Euro 2017 avaient déjà joué en Eredivisie. »

Les salaires mensuels oscillent entre 500 et 1000 euros, tout cela est plus de l’ordre du semi-professionnel qu’autre chose.

Exil forcé

Reste que le championnat batave est encore loin d’avoir passé le cap de la professionnalisation pure et dure : « Dans notre club, seules deux joueuses vivent du football à temps plein, confirme Froukje Hofma, présidente pendant cinq ans du SC Heerenveen. Les salaires mensuels oscillent entre 500 et 1000 euros, tout cela est plus de l’ordre du semi-professionnel qu’autre chose. » Avant la pandémie de Covid-19, comme ses sept coreligionnaires, Heerenveen recevait chaque année 50 000 euros de subvention de la KNVB. Le reste des 400 000 euros du budget se trouvait grâce à un coup de pouce municipal, quelques sponsors privés et une obole versée par la section masculine. Un cas loin d’être unique et qui se ressent en équipe nationale : lors du Mondial 2019, seules six des 23 Lionnes finalistes évoluaient au pays. Aujourd’hui encore, toutes les stars de l’équipe, de l’avant-centre Vivianne Miedema (Arsenal), aux ailières Lieke Martens (FC Barcelone) et Shanice van de Sanden (Wolfsbourg) en passant par la numéro 10 Daniëlle van de Donk (tout juste transférée à l’OL), jouent à l’étranger. « Si tu es néerlandaise et que tu veux vraiment vivre du football tout en continuant de t’améliorer, tu dois partir à l’étranger, c’est la seule possibilité », résume la journaliste Annemarie Postma, auteure de deux livres de référence sur les Lionnes orange, qu’elle suit au quotidien depuis une dizaine d’années.

« Pendant les huit ans où j’ai joué à Twente, je travaillais en parallèle dans une fondation pendant dix-neuf heures par semaine », confirme Anouk Dekker, qui évolue désormais à Braga après avoir porté les couleurs de Montpellier pendant cinq saisons. « Jouer en France, c’est une offre que je ne pouvais pas refuser, rembobine-t-elle. On s’entraîne tous les jours, les infrastructures sont bonnes, le salaire est meilleur, tout est professionnel. Aux Pays-Bas, il n’y a que l’Ajax, Twente et le PSV qui peuvent proposer des conditions de travail correctes, c’est dommage. » De quoi faire de l’Eredivisie une rampe de lancement, plutôt qu’une ligue structurée, à même de concurrencer ses équivalents français, allemand, anglais ou suédois. « Au départ, c’est vrai que c’était plutôt bien organisé, confirme Annemarie Postma. Mais depuis quelques années, tout le monde fait son propre truc, sans vraie ligne directrice. Par exemple, l’Ajax a une équipe pro féminine, mais pas d’équipes de jeunes. Et à Feyenoord, c’est l’inverse. »

Une situation qui désespère Vera Pauw. « Les clubs devraient se poser la question de savoir pourquoi les choses ont viré comme ça, parce qu’au départ, ce n’était pas le cas, souffle-t-elle. Les joueuses n’avaient pas de statut professionnel, mais toutes les conditions autour d’elles l’étaient. La fédération payait pour tout. Ce dont les clubs devaient s’occuper, c’était du staff médical, des infrastructures et des tenues. » Lasse des divergences qui l’opposent à la KNVB, l’ange gardien du football féminin batave claque la porte en 2010 et file distiller son expérience en Russie et en Afrique du Sud, avant de prendre la tête de l’équipe nationale féminine irlandaise en 2019.

Je pense que mélanger filles et garçons depuis tant d’années a beaucoup aidé. Mais il y a aussi une autre composante à prendre en compte : aux Pays-Bas, même les plus petits villages ont une équipe. Quand tu es une fille, tu n’as pas à chercher très loin.

La conquête du style

Reste que les Pays-Bas ont entre-temps su se doter d’un réservoir de joueuses conséquent. Quand la France et ses 67 millions d’habitants comptent 185 000 licenciées (soit 8,4% des 2,2 millions de joueurs inscrits à la FFF), les Pays-Bas et leurs 17 millions d’âmes en revendiquent un peu plus de 160 000 (soit 15,2% !), dispatchées dans 2500 clubs. « Aujourd’hui, près d’un footballeur licencié à la KNVB sur sept est une joueuse, se réjouit Kirsten van de Ven. Je pense que mélanger filles et garçons depuis tant d’années a beaucoup aidé. Mais il y a aussi une autre composante à prendre en compte : aux Pays-Bas, même les plus petits villages ont une équipe. Quand tu es une fille, tu n’as pas à chercher très loin. » Un ensemble de facteurs qui participent à propulser l’équipe nationale en demi-finales de l’Euro 2009, son premier coup d’éclat dans une grande compétition. De quoi enfin mettre en branle la machine médiatique : « Pour la première fois, la télévision nationale a diffusé les quarts et les demies, se souvient Annemarie Postma. Ça a été un vrai tournant. »

Sur le terrain, la sélection se fait pourtant encore dézinguer par les spécialistes. La faute à un plan de jeu défensif et minimaliste, raccord avec les capacités de l’équipe, mais pas du tout néerlandais dans l’esprit. Dans un pays où l’on ne déconne pas du tout avec le style de jeu, c’est rédhibitoire. « À l’Euro 2009, on avait été très critiquées pour ça, mais à l’époque, on n’avait pas encore les moyens techniques de jouer à la néerlandaise », se rappelle Kirsten van de Ven, qui décrochera pourtant le bronze pour la première participation des Pays-Bas dans un tournoi majeur. « Tout était encore hyper basique techniquement, illustre Rocky Hehakaija, actuelle speakerine des Leeuwinnen et ex-internationale espoir. En gros, ça balançait devant et ça sprintait. Par la suite, ils ont plus travaillé sur le jeu offensif et la possession. Je pense que ça a aidé le public néerlandais à soutenir plus massivement les Lionnes. » S’il n’a pas brillé par ses résultats sportifs pendant les cinq ans qu’a duré son mandat, Roger Reijners, successeur de Vera Pauw sur le banc oranje, opérera pourtant une transition progressive vers un football plus chatoyant : « Avec lui, on a travaillé le jeu au sol, on a commencé à jouer moins direct, à y aller plus doucement et à « laisser le ballon faire le travail », comme il nous disait », explique Van de Ven, qui a disputé un Euro et un Mondial sous les ordres du bonhomme.

L’équipe a atteint son pic de qualité avec des joueuses comme Lieke Martens et Vivianne Miedema qui étaient arrivées à maturité.

Wiegman of the year

Il faut cependant attendre janvier 2017 et le retour d’une femme aux commandes pour voir le projet des Lionnes orange arriver à son apogée. Un temps assistante de Roger Reijners, puis sélectionneuse intérimaire, l’ancienne internationale Sarina Wiegman connaît bien son sujet au moment de devenir l’architecte du premier titre majeur des Leeuwinnen, remporté sur le sol national qui plus est. Un point de rupture dans le rapport qu’ont de nombreux Néerlandais avec le foot féminin : l’équipe gobe tout sur son passage, terminant meilleure attaque de la compétition avec dix-huit pions dans la musette et le scalp de poids lourds, comme l’Angleterre en demies et le Danemark en finale. « 2017, ça a été un truc vraiment spécial, parce qu’un paquet de facteurs se sont alignés au bon moment, analyse Annemarie Postma. D’une part, l’équipe a atteint son pic de qualité avec des joueuses comme Lieke Martens et Vivianne Miedema qui étaient arrivées à maturité. D’autre part, l’équipe masculine était bidon à l’époque, et il n’y avait pas d’autres compétitions sportives majeures cet été-là. Et quand tu es néerlandais et fan de football, tu as envie de voir ton pays jouer au ballon. »

L’ensemble fonctionne même dans des proportions inespérées, à en croire Rocky Hehakaija : « Au début de l’Euro, j’animais des fan zones de 5000 personnes. Pour la finale, on était 30 000, c’était dingue ! » « C’est presque devenu une hype. Cet été-là, tout le monde s’est quelque part approprié l’équipe féminine, abonde Postma, en se remémorant les images de supporters qui sautaient dans l’eau pour féliciter les joueuses lors de leur parade post-victoire sur les canaux d’Utrecht. Pourquoi ? Je ne crois pas que les Pays-Bas soient un pays beaucoup plus progressiste que la France par exemple, du moins quand il s’agit de football. Mais disons que la couleur orange provoque chez nous un truc particulier. »

Pour toi, public

C’est précisément ce truc en plus qui aurait poussé plus de 15 000 supporters néerlandais à se pointer à Valenciennes deux ans plus tard pour assister au deuxième match de poule de leur sélection lors du Mondial français. Un Mondial où les Bataves n’ont cessé de faire le show, aussi bien en tribunes que dans les rues du Havre, de Reims ou de Lyon, où les Lionnes finissent par tomber en finale face aux États-Unis. De quoi aller jusqu’à titiller la curiosité du New-York Times, qui consacrait alors un article entier au public oranje, affirmant que « les Néerlandais se sont révélés être la foule la plus nombreuse, la plus bruyante, la plus excitante et la plus enthousiasmante d’une Coupe du monde féminine qui a attiré un nombre inégal de spectateurs à travers la France. » « Ce truc de s’habiller en orange de la tête au pied, de porter des chapeaux débiles et de faire la fête sans discontinuer avant et après le match, ça fait partie intégrante de la culture néerlandaise », confirme Van de Ven.

Certaines personnes un peu vieux jeu ont critiqué notre public, en disant que c’étaient des supporters volatiles qui cherchaient seulement à se divertir, plutôt que regarder du foot.

Un succès populaire évident, qui divisera pourtant les opinions au pays. « Certaines personnes un peu vieux jeu ont critiqué notre public, en disant que c’étaient des supporters volatiles qui cherchaient seulement à se divertir, plutôt que regarder du foot », explicite Rocky Hehakaija. Pas un hasard, alors que la fédération néerlandaise a – semble-t-il – réussi son pari d’orienter sa communication vers un public moins spécialiste, mais plus familial et féminin : « Depuis 2017, les joueuses ont leur propre maillot, beaucoup plus seyant, car adapté à leur morphologie, reprend Annemarie Postma. La fédération a aussi changé leur logo, en remplaçant le lion avec sa grande crinière par une lionne. Après l’Euro, ils sont allés plus loin. Ils se sont vraiment posé la question : « Ok, quelle identité on veut donner à l’équipe féminine ? » » De fait, les Lionnes orange ont maintenant leurs propres réseaux sociaux, sur lesquels elles entretiennent un rapport avec les fans qui se veut moins distancié : « Ils font beaucoup de questions-réponses avec les joueuses, de vidéos pour montrer leur proximité avec le public, c’est limite un peu enfantin parfois. Je ne suis pas forcément fan, mais ça fonctionne », juge Annemarie Postma.

La formation des joueuses incombe désormais aux clubs. Alors que nous avions mis en place des structures d’excellence, avec des coachs spécialement formés pour cela, ils sont maintenant remplacés par des bénévoles ou des entraîneurs sans expérience.

House of cards

Si la popularité de la sélection semble acquise, le football féminin batave ne nage pourtant pas encore dans un océan de certitudes. Les CTO, ces fameux centres d’excellence, ont fermé leurs portes en 2017, la fédération considérant que les clubs d’Eredivisie ont désormais les moyens et les structures nécessaires pour assurer à leurs joueuses une formation de qualité. Une grave erreur sur le long terme, à en croire Vera Pauw : « La formation des joueuses incombe désormais aux clubs. Alors que nous avions mis en place des structures d’excellence, avec des coachs spécialement formés pour cela, ils sont maintenant remplacés par des bénévoles ou des entraîneurs sans expérience. Ça fait mal, parce que je vois 25 ans de travail partir en fumée… Je ne crois pas que la génération de demain pourra aspirer au même succès que celle d’aujourd’hui. » À la question de savoir si dans les années à venir, le foot féminin néerlandais s’écroulera comme un château de cartes ou restera au top du hip-hop mondial, Sarina Wiegman, malgré son départ programmé, choisit de continuer de zieuter vers le haut : « Est-ce qu’on sera favorites pour l’Euro [reprogrammé en 2022, NDLR] ? Eh bien, quand vous êtes tenantes du titre et terminez finalistes de la Coupe du monde, les attentes sont grandes. Et ça nous va très bien. On est parvenues au sommet mondial et maintenant, on veut y rester. »

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Par Adrien Candau et Julien Duez, aux Pays-Bas

Tous propos recueillis par AC et JD

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