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Pays-Bas-France : tomber le masque
L’équipe de France peut déjà se qualifier pour les huitièmes de finale de l’Euro, ce vendredi soir, en s’imposant – voire en se contentant d’un nul – contre les Pays-Bas, à Leipzig. Avec ou sans Kylian Mbappé, les Bleus devront montrer leur vrai visage, celui d’un favori qui sait comment avancer dans un grand tournoi.
Après avoir montré lundi, contre l’Autriche, qu’elle était capable de s’imposer comme une grande dans un contexte où l’actualité politique avait pris le dessus sur le foot, l’équipe de France se trouve face à une autre mission, cette fois : gagner son deuxième match de poule contre les Pays-Bas sans Kylian Mbappé. Ou peut-être avec lui, mais dans quel état ? Tout a été fait pour laisser planer le doute cette semaine, entre les nouvelles rassurantes, la présence du capitaine des Bleus à l’entraînement, ou encore la révélation de son masque bleu blanc rouge lors du quart d’heure ouvert à la presse, ce jeudi soir au stade de Leipzig, pour le plus grand bonheur des photographes.
Kylian Mbappé et son masque 🇫🇷 en plein exercice à l’entraînement avec les Bleus.#Euro2024 pic.twitter.com/EhAVBzkn3Z
— SO FOOT (@sofoot) June 20, 2024
« Ça évolue dans le bon sens, disait quelques minutes plus tôt Didier Deschamps. Pas raisonnable de le faire jouer ? Chacun aura sa propre raison, on va faire en sorte qu’il puisse être disponible. » Une titularisation de l’attaquant, qui n’a manqué que 2 des 29 dernières rencontres disputées par sa sélection, viendrait contrer de nombreux pronostics pessimistes. Adrien Rabiot lâchait cette semaine que l’absence du Kyks pourrait changer des choses chez l’adversaire – « notamment dans la manière de préparer le match » –, alimentant l’hypothèse crédible d’un poker menteur pour déstabiliser la préparation néerlandaise. Sa présence ou non changerait beaucoup de choses, Mbappé restant l’arme offensive principale des Bleus, même s’il est moins efficace ces derniers temps sous le maillot frappé du coq, et qu’il n’a encore jamais trouvé le chemin des filets dans un championnat d’Europe. Antoine Griezmann : « Ce sera à toute l’équipe de s’adapter. Dans le foot, il faut s’adapter à chaque match, c’est ce que j’aime. »
Pays-Bas les masques
L’objectif restera le même, ce vendredi soir, à Leipzig, dans un stade moderne enfermé dans l’ancien, dont les vestiges et les bâtiments d’entrée rappellent qu’on se trouve dans l’ex-RDA. Il y aura, comme toujours, une marée oranje en tribunes – celle-ci a déjà commencé à déferler dans la ville la veille. Sur le terrain, l’équipe de France va retrouver un rival qu’elle connaît bien. Historiquement, elle reste sur deux défaites contre les Pays-Bas à l’Euro depuis la qualification aux tirs au but en 1996 (3-2 en 2000, 4-1 en 2008), mais au présent, elle a gagné sept de ses huit derniers matchs contre les Néerlandais, dont les deux succès lors des qualifications (4-0 à la maison et 2-1 à Amsterdam). « Ce sera un adversaire différent, prévenait d’ailleurs DD. Les joueurs absents lors du dernier match seront là, et l’objectif des deux équipes, ce sera d’aller chercher la qualification. » Les Oranje ont tout de même le malheur d’être diminués au milieu, avec les forfaits de Marten de Roon, Teun Koopmeiners et Frenkie de Jong. Ce qui n’a pas empêché la victoire inaugurale contre la Pologne (2-1), ni les louanges chantées par Griezmann pour Ronald Koeman, qu’il a connu à Barcelone, et pour une équipe qui « maîtrise très bien son sujet ».
Le numéro 7 des Bleus le sait : il lui faudra « toucher plus de ballons » que face à l’Autriche. Cette équipe de France a déjà remporté un combat, et cela peut lui donner une première base solide pour continuer à avancer, car cela « aide à créer des liens quand on souffre et qu’on défend ensemble », souriait Griezmann. La marque de fabrique de Deschamps et d’une EDF qui sait comment écœurer le camp d’en face. Elle sait trop bien gérer le tempo d’une rencontre, les temps forts comme les temps faibles, et éteindre son adversaire pour gagner le rapport de force. « Quand on entre dans la compétition, on a un autre état d’esprit, développait Rabiot. On est focus, tous tournés vers le même objectif. On a des joueurs assez jeunes, mais très compétitifs, ils ont envie de gagner. Parfois, sur des amicaux, il peut y avoir moins d’engagement et d’intensité. » On ne découvre rien : la France a atteint la finale trois fois lors des quatre derniers grands tournois disputés, elle est maintenant trop redoutée pour avancer masqué.
Par Clément Gavard, à Leipzig