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Griezmann, la boussole des Bleus

Par Clément Gavard, à Leipzig

Son capitaine est Kylian Mbappé, mais cette équipe de France est aussi celle d’Antoine Griezmann. À 33 ans, le numéro 7 est un dénominateur commun des six grandes compétitions sous Didier Deschamps, et les Bleus le savent : pour aller loin, ils auront besoin d’un grand Grizou.

Griezmann, la boussole des Bleus

Dans le monde de l’équipe de France où Kylian Mbappé prend naturellement beaucoup de place, on aurait presque oublié qu’il n’est pas le seul à avoir saigné, ce lundi contre l’Autriche. Un peu plus tôt dans la rencontre, Antoine Griezmann s’était ouvert la tête après avoir percuté un panneau publicitaire, puis son bandage a rapidement foutu le camp, et le nez cassé de l’attaquant a focalisé toutes les inquiétudes. Les questions sont les mêmes depuis trois jours : comment les Bleus peuvent-ils jouer sans leur numéro 10 ? Qui pour le remplacer ? Cette équipe est-elle aussi forte sans lui ? Quel autre joueur est capable de marquer ou faire marquer ? Mbappé le démontre depuis qu’il est arrivé en sélection : il est essentiel à l’équipe de France. Il est le principal danger pour les défenses adverses, il est le deuxième homme dans l’histoire à avoir planté un triplé en finale de Coupe du monde. Il le rappelle pourtant lui-même, il ne peut pas gagner seul. La dernière décennie bleue raconte aussi ceci : la France de Didier Deschamps ne peut pas aller loin sans un grand Griezmann.

Cohabiter avec Mbappé

Le virtuose de l’Atlético de Madrid est un des derniers dénominateurs communs des six grands tournois de l’ère DD (avec Olivier Giroud), puisque Raphaël Varane et Hugo Lloris ont pris leur retraite, et que Paul Pogba s’est perdu dans les affaires extrasportives. Pour réussir une compétition, l’EDF a besoin de son Grizou. En 2016, 2018 et 2022, les trois fois où la France s’est hissée jusqu’en finale, Griezmann avait été déterminant, à chaque fois dans un costume plus ou moins différent. « Quand Antoine arrive en Bleu, ce n’est clairement pas l’équipe de France d’aujourd’hui, où tout le monde vient avec la banane, expliquait justement Mbappé à Ouest-France. J’étais jeune, mais je regardais déjà bien le foot. Il a grandement participé à la reconstruction de cette équipe, en étant extrêmement important dans plusieurs grandes compétitions. »

Le seul véritable fiasco des Bleus version Deschamps, à l’Euro 2021, est arrivé à un moment où Griezmann n’était à l’aise ni sur le terrain (l’époque Barça), ni dans le groupe, où il se disait qu’il vivait mal son déclassement face à la star ultime Mbappé. En 2018, il avait pourtant accepté de lui laisser la lumière en Russie, tout en conservant son importance dans le système de la Dèche. « Au départ, notre relation était un peu dans le flou. Je suis arrivé en sélection comme un ouragan, lui était la star de l’équipe. Il a fallu le temps de trouver nos places et de respecter l’espace de l’autre. Il y a parfois eu des incompréhensions, confiait aussi Mbappé. Mais avec le temps, l’expérience et la sagesse, chacun a trouvé son rôle. Antoine est un super mec pour le collectif. » Le choix de l’ex-Parisien pour le capitanat l’année dernière a pu raviver quelques frustrations chez Griezmann, mais il semble avoir tourné la page. C’est en tout cas ce que répète Deschamps (et lui-même) quand la question est posée sur la table.

Au départ, notre relation était un peu dans le flou. Je suis arrivé en sélection comme un ouragan, lui était la star de l’équipe. Il a fallu le temps de trouver nos places et de respecter l’espace de l’autre.

Kyks à propos de sa relation avec Antoine Griezmann

Le cerveau des opérations

Le secret de la vie de groupe restant toujours bien gardé, il reste ce que l’on peut voir durant les matchs et entendre lors des conférences de presse. Adrien Rabiot, ce mercredi : « Antoine, je le trouve bien. Je pense qu’il va monter crescendo au fur et à mesure, il peut amener plus, notamment si on compare à 2022 où il était en feu. C’est un peu comme pour toute l’équipe, il a besoin d’enchaîner. » Traduction : ce n’est pas encore le Griezmann majeur, celui des grandes compétitions. Face à l’Autriche, dans un match où les Bleus ont privilégié les côtés à l’axe, le taulier de 33 ans a touché seulement 47 ballons, disputant quasiment l’intégralité du match (comme face au Canada une semaine plus tôt, alors qu’il en avait par exemple touché 88 sur ses 70 minutes contre l’Australie, en ouverture du Mondial 2022). « J’avais cette sensation qu’on n’avait pas besoin de moi aussi bas, s’est-il justifié. C’est vrai que ce n’est pas un match où je me suis trouvé très bon. » Sa position un peu plus haute sur le terrain qu’au Qatar, où il s’était quasiment imposé comme un milieu relayeur de classe mondiale, ne « change pas grand-chose » de l’aveu de plusieurs de ses coéquipiers.

Antoine Griezmann a marqué 3 buts, dont 2 penaltys, lors de ses 30 dernières apparitions avec les Bleus.

« Il a un rôle important, insistait Deschamps au début de la préparation. Plus il touche le ballon, mieux c’est. S’il est dans la surface, ça voudra dire qu’on est en position haute, donc tant mieux. Il le fait naturellement, de toute façon. » Il en a remis une couche à la veille de cette deuxième danse : « C’est important qu’il ait une plus grande influence dans notre jeu. »Le Colchonero n’est en tout cas plus le même joueur que celui qui avait terminé meilleur artilleur de l’Euro 2016 en France (6 buts), il s’est réinventé, sans cesse, s’éloignant toujours un peu plus du costume de buteur qu’il continue pourtant d’enfiler régulièrement avec l’Atlético (24 pions en 48 apparitions cette saison). « Ici, je suis plus à la construction », a-t-il rappelé. Chez les Bleus, Griezmann (129 sélections, 44 réalisations) n’a plus marqué depuis 7 rencontres et son dernier but dans le jeu remonte à la 2e minute d’une victoire contre… les Pays-Bas, en mars 2023 (3 pions sur ses 30 derniers matchs en équipe de France, dont 2 penaltys). À l’inverse de Mbappé, le numéro 7 français n’a plus besoin de marquer pour briller ou se distinguer. « C’est un peu le cerveau de l’équipe, disait Marcus Thuram dans Téléfoot. C’est le métronome, celui qui fait vivre et anime le onze offensivement comme défensivement. C’est notre maître à jouer. » Celui dont la France aura besoin pour voir plus loin.

Le récap du jour : Le jour d’après

Par Clément Gavard, à Leipzig

Tous propos recueillis par CG, sauf mentions

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