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Pays-Bas-Danemark : Eriksen, le retour de Christian d’or
Christian Eriksen était attendu. Il n'a pas déçu. Le meneur de jeu danois a joué 51 minutes à Amsterdam ce samedi, neuf mois après un malaise cardiaque qui avait glacé le Parken de Copenhague. Et comme il était d'humeur festive, il a même planté un but au débutant oranje Mark Flekken. Une soirée conjuguée au presque-parfait, en attendant ses retrouvailles avec le public danois mardi.
La dernière fois que Christian Eriksen avait mis le pied sur la pelouse de la Johan Cruyff Arena, il l’avait quittée euphorique, en ayant bien pris soin d’enlacer Lucas Moura, héros de la qualification pour la finale de la Ligue des champions. Ce samedi soir, c’est avec ce même sourire qu’il a salué les 55 000 personnes venues garnir l’antre de l’Ajax. À une différence près : cette fois, tous les regards étaient braqués sur lui à l’occasion de ses retrouvailles avec la sélection. Le 12 juin dernier, le numéro 10 danois avait frôlé le pire, foudroyé par un malaise cardiaque. « J’étais mort pendant cinq minutes », avait-il expliqué plus tard. Heureusement, son cœur bat toujours. Pour l’amour de la vie, et du ballon rond.
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— la chaîne L’Équipe (@lachainelequipe) March 26, 2022
Erik’zen
La rencontre n’avait même pas commencé que tout le monde y pensait. L’écran géant du stade était là pour le rappeler : absent des échéances internationales de septembre, octobre et novembre, Christian Eriksen a réintégré les Rød-Hvide en ce mois de mars et, compte tenu de ce qu’il a traversé, impossible de ne pas le saluer. Le jeune trentenaire a honoré sa 110e cape, neuf mois après la 109e, restée dans les mémoires pour de mauvaises raisons. Depuis, le jeune trentenaire vit avec un défibrillateur automatique dans la poitrine. Comme Daley Blind, qui était face à lui ce samedi, et avec qui Eriksen a beaucoup échangé.
Une fois remis sur pied, le droitier passé par Tottenham s’est entraîné en Suisse puis à Amsterdam, où l’Ajax lui a tendu la main, avant de s’engager avec Brentford. Le club londonien lui a permis de renouer avec l’intensité de la compétition contre Newcastle le 26 février, puis d’enchaîner deux titularisations en l’espace d’une semaine, face à Norwich et Burnley. Ce samedi, la sélection demi-finaliste de l’Euro a passé la première période à subir les déferlantes de la marée oranje, se contentant de seulement deux frappes sur le but de Mark Flekken. Elle a toutefois montré un visage plus entreprenant et davantage d’intentions lors du deuxième acte. Andreas Skov Olsen, entré à la place de Yussuf Poulsen, n’y est certainement pas étranger. Christian Eriksen non plus.
Pas de retard pour le Qatar
Eriksen est entré en action à la pause pour échanger quelques passes et répéter ses gammes. Une poignée de main avec le quatrième arbitre, une dernière gorgée d’eau, et le numéro 10 est allé prendre place sur le pré. Sous les applaudissements de Louis van Gaal et de l’ensemble de la Johan Cruyff Arena, un stade où le Danois était chez lui jusqu’en 2013, quand il portait le maillot de l’Ajax. Il n’y a visiblement pas perdu ses repères, puisque moins de deux minutes lui ont suffi pour envoyer le ballon en pleine lucarne. Une tape dans la main du passeur Skov Olsen, le poing serré, mais pas d’émotion particulière qui se remarque à l’œil nu. Eriksen a fait son match, se payant même le luxe de scotcher Flekken sur une frappe merveilleuse, repoussée par le poteau, à l’entrée du dernier quart d’heure. Comme pour rappeler que son malaise est derrière lui, et qu’il faut passer à autre chose.
« Maintenant, je suis redevenu footballeur, donc cela doit être normalisé, expliquait-il au média danois BT. Cela viendra avec le temps. Plus je jouerai de matchs, moins on en parlera. Je le vois aussi dans mon club. Il suffit de s’y habituer, et les gens ont juste besoin de savoir que tout va bien. Ensuite, on peut avancer. » Devant, justement, se profile la réception de la Serbie au Parken de Copenhague, là où le drame s’était produit en juin dernier. L’occasion de clore définitivement ce chapitre, pour se tourner vers le suivant, qui s’annonce particulièrement excitant. Début janvier, alors qu’il était encore sans club, le Danois avait fait part de son intention de jouer la prochaine Coupe du monde. Cela pouvait paraître fou. Aujourd’hui, à huit mois de la compétition, ça l’est déjà beaucoup moins.
Par Quentin Ballue