- France
- Ligue 1
- 17e journée
- Marseille/Metz (3-1)
Payet éclaire Marseille dans le brouillard
Vainqueur de Metz (3-1) au cours d'un match qu'il a eu du mal à maîtriser, l'Olympique de Marseille reprend la place de leader à son dauphin parisien. Payet, encore étincelant, a une nouvelle fois été le grand artisan de ce succès.
A. Gignac (42′), A. Ayew (54′), D. Payet (92′) pour Marseille , F. Malouda (46′) pour Metz.
Lorsque le tableau affiche le nom d’André Ayew, il ne fait guère de doute que le Ghanéen vient d’inscrire son coup de boule habituel. Mais ce dimanche, Dédé a décidé d’innover. La frappe de Romao repoussée par le poteau, le Marseillais se retourne et trouve les filets du droit. Un soulagement parcourt le Vélodrome sous l’effet du second but olympien. Car, comme son increvable milieu, l’OM n’a pas exposé ses plus belles facettes face à une vaillante équipe de Metz. Sans grande inspiration, le leader du championnat a même souffert par intermittence avant de se faire la malle avec les trois points. Par la hargne d’Ayew, la grâce de Payet, la tête de Gignac, mais également un Mandanda de gala. Comme quoi, certains fondamentaux ne s’oublient pas.
L’OM réaliste
Cet OM-là semble avoir du mal à s’accommoder à l’hiver. Auteurs d’un nul face à Lorient malgré une foule non sentimentale d’occasions, les hommes de Bielsa font cette fois-ci le choix de ne pas s’en procurer. Après 10 minutes d’une entame à jauger ses qualités au toro, NKoulou and co s’empêchent de faire parcourir le moindre frisson dans les travées du Vélodrome. Gignac déguisé en ectoplasme, Thauvin comme souvent trop juste dans ses choix, le FC Metz en profite même pour afficher l’ambition qu’il trimbale. Le rush de Morel stoppé, les passes de Payet bien coupées, les Grenats pointent le bout de la grappe en s’installant à hauteur respectable sur le terrain. Dangereuses sur une sortie de Mandanda digne de Passepartout lancé en Premier League, les ouailles de Cartier voient Malouda exposer les restes de sa frappe lourde. Plein axe d’abord (17e), bien croisé ensuite (33e), les tirs de la Maloude se font précis. Heureusement pour l’OM, Steve retrouve son amplitude pour écarter le danger et maintenir à flot une équipe bien en deçà au niveau de l’animation offensive. Mais il demeure un circuit impossible à contenir : Payet-Gignac, un centre-une tête et forcément un but. En jouant sans folie, le dauphin de Ligue 1 vient de récupérer son siège juste avant la mi-temps sur une nouvelle combinaison de son duo prolifique. Un joli coup.
Payet clôt le spectacle
Fait rare pour l’OM, c’est une entame qui vient plomber l’ambiance. À peine remis de la causerie sans doute glaciale de Marcelo Bielsa, les Marseillais se font surprendre par l’inévitable Malouda qui, au bout de sa troisième tentative, est tout heureux de voir Nkoulou dévier le ballon de sa trajectoire initiale. Metz pense poser des problèmes à son adversaire, mais la réalité est ailleurs. Les inspirations manquent, parfois, le jus aussi, souvent. Sauvés par le coup de patte de Dédé Ayew, les Olympiens n’en évitent pas moins les coups de semonce qui arrivent périodiquement sur les buts défendus. Mais les gants de Mandanda se font plus durs, sa détente plus féline. Sans véritablement souffrir, mais sans dégager la puissance dont elle se fend habituellement, cette équipe s’accroche à son talent intrinsèque pour résister à Falcone, Lejeune et à l’entrant N’Gbakoto. Mieux, elle profite une dernière fois de la classe de son Réunionnais, qui vient mettre fin aux espoirs messins dans les ultimes instants d’un subtil piqué. Cela suffit. Car en filant sans grande démonstration vers une petite victoire, sa 8e consécutive à domicile, l’OM regagne ses galons de leader au détriment de Parisiens qui n’ont pas affiché plus d’assurance face à Nantes. Les plus sceptiques pourront toujours s’enquérir de cette baisse de régime. Les plus pragmatiques retiendront que Marseille poursuit sa course en avant, qu’importe la manière. Ils ont sans doute raison.
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Par Raphael Gaftarnik