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Paulo Sousa a-t-il « l’un des meilleurs effectifs de Ligue 1 » ?
Selon Pascal Dupraz, l'effectif bordelais à disposition de Paulo Sousa serait déjà quatre étoiles, alors que le Portugais réclame encore des renforts. Mais si quelques axes intéressants ont pu être aperçus lors des premières journées, les souhaits du coach ne ressemblent pas à de simples caprices.
« Je pense qu’il y a 15 entraîneurs en Ligue 1 qui aimeraient avoir l’effectif de Paulo Sousa sous leurs ordres. » Pascal Dupraz n’a pas encore retrouvé de poste, mais il a gardé son sens de la formule. Samedi soir, sur le plateau de Jour de Foot, l’ancien technicien de l’ETG et du Téfécé a fait parler son « réalisme » en avançant que Bordeaux avait « l’un des meilleurs effectifs de Ligue 1 » . Et s’il avait raison ? Après tout, l’effectif bordelais peut s’appuyer sur quelques valeurs sûres du championnat à des postes-clés : Costil dans les buts, Koscielny, Pablo et Mexer en défense centrale, nombreux sont les entraîneurs du cru à rêver d’une telle assise défensive. Au milieu de terrain, ils trouveront aussi en Otavio un élément moteur sur le plan défensif, de ceux capables de gratter un maximum de ballons pour les distribuer aux flèches que sont Hwang, De Préville ou Kalu. Devant, Jimmy Briand a encore quelques services à rendre, mais s’il devait passer la main, le jeune Anglais Maja a aussi montré quelques aptitudes de finisseur.
Le temps l’emportera
Certes, l’effectif n’est pas très profond et nécessiterait une saison sans gros pépin physique, mais plusieurs coachs bien français ont réussi à surprendre avec moins que ça. Rien de révolutionnaire au menu, on parle de Ligue 1, mais un bloc discipliné, « bien en place » pour limiter le nombre de buts encaissés et des attaques rapides qui s’appuieraient sur les exploits individuels et la qualité de finition des offensifs. D’ailleurs, les dernières qualifications européennes des Girondins ont été acquises ainsi.
Sauf que Paulo Sousa n’est pas venu en Ligue 1 pour faire du made in France. Il nous l’expliquait d’ailleurs dans une interview à So Foot en fin de saison dernière : « Cela faisait un moment que je recherchais un projet à moyen ou long terme, et c’est ce que Bordeaux m’a proposé. Nous voulons bâtir des fondations pour ensuite être compétitifs et développer un projet sportif qui garantira des résultats à moyen terme, mais également sur la durée. » Son envie se résume en une formule : « changer les mentalités » . Il s’en expliquait en conférence de presse en avril : « Tout ce changement, ce travail sur la mentalité et sur l’idée de jeu vers quoi on veut aller, il implique non seulement un changement de jeu, mais aussi un changement d’état d’esprit.(…)Quand vous dites que vous voulez prendre un rôle essentiel dans le match avec le ballon, en étant protagoniste, vous changez les choses, l’approche du jeu et du match, car les joueurs doivent penser d’une façon totalement différente. Une nouvelle mentalité, avec de nouveaux concepts, cela prend du temps à installer. »
Une liste de courses encore longue
Pour que la greffe prenne, chaque recrue déjà équipée de cette vision représente du temps gagné. Car repartir de derrière et progresser ligne par ligne jusqu’au but adverse, de préférence via le cœur du jeu, n’est pas dans les habitudes de la majorité de nos défenseurs, tout comme les milieux ne sont pas forcément tournés vers l’avant… Pour atteindre son véritable objectif, qui ne se résume pas qu’aux résultats, Paulo Sousa a besoin de plus qu’un Koscielny, aussi expérimenté soit-il.
#FCGBMHSC Il est sorti à la mi-temps après avoir rendu fou Paulo Sousa : Toma Basic a beaucoup de boulot. ❌ Pas de prise d’info❌ Mauvaise orientation du corps❌ Des premières touches négatives ❌ Pas de changement de rythme#Girondins pic.twitter.com/NafsF2OBxL
— Florent Toniutti (@flotoniutti) August 21, 2019
La liste pourrait s’allonger, et dans l’urgence de cette fin de mercato, le Portugais risque de devoir se contenter d’un ou deux renforts. Loin d’être enfermé dans sa vision, il a d’ailleurs déjà évoqué la possibilité d’un « changement de point de vue » sur le plan tactique si ses souhaits n’étaient pas exaucés. En attendant, faisons comme son collègue Pascal et espérons, car « ce qui compte, c’est qu’il ait ses recrues supplémentaires, et que Bordeaux commence à enchaîner les victoires grâce à son excellent travail » .
Andy Carroll sauve encore BordeauxPar Florent Toniutti