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Fonseca à Milan : mariage raté, divorce rapide
Remercié par le Milan après son match nul face à la Roma (1-1), Paulo Fonseca n’aura tenu que six petits mois sur le banc lombard. Rapidement en conflit avec son vestiaire et pas férocement soutenu par sa direction, le Portugais ne s’est jamais adapté au club rossonero.
En étant une des capitales mondiales de la mode, Milan a tendance à beaucoup plus vite renouveler sa garde-robe que Lille. À peine six mois après avoir fait son retour en Italie et atterri sur le banc des Rossoneri, Paulo Fonseca a déjà été prié de quitter les podiums lombards, condamné par un dernier match nul ce dimanche face à la Roma (1-1), son ancien club. Pour ajouter un peu folklore à sa sortie, le technicien portugais, expulsé juste avant la pause, a même officialisé la nouvelle de son licenciement alors qu’il quittait San Siro en voiture, prenant de court la communication de son ex-employeur. Une ultime incompréhension entre les dirigeants et leur entraîneur, finalement à l’image de la relation qu’ils ont entretenue durant le décevant mandat de l’ancien mec le plus classe de tout Lille.
Official Statement: Paulo Fonseca
— AC Milan (@acmilan) December 30, 2024
Faux départ, vrai départ
S’il n’a pas toujours eu les résultats escomptés avec les Dogues, Fonseca avait au moins pour lui son sex-appeal. Celle de son équipe, bien sûr. Joueuse, souvent à défaut d’être tueuse, sa formation avait conquis les admirateurs de football léché plutôt que les apôtres du résultat. C’est avec cette réputation qu’il avait été courtisé par certains jolis noms européens cet été, avant de séduire Milan, qui cherchait un successeur à Stefano Pioli, après ses cinq saisons à la tête du club. Mais le natif de Nampula, au Mozambique, s’est rapidement mis dans une situation délicate, avec des conflits prématurés au sein de son vestiaire. Le mois d’août n’était même pas encore terminé qu’une première polémique a éclaté avec deux de ses meilleurs joueurs : Rafael Leão et Theo Hernandez, tous les deux laissés sur le banc au coup d’envoi d’un match face à la Lazio (2-2).
Ce choix étrange, couplé avec l’attitude des deux concernés qui avaient refusé de se joindre à la causerie collective lors d’une pause fraîcheur, avait suscité beaucoup d’interrogations, dont Fonseca ne s’est finalement jamais sorti. Samedi encore, il évoquait en conférence de presse avoir enfin eu une discussion avec le latéral français, régulièrement remplaçant : « Il a besoin de se retaper physiquement, on s’est parlé, il sait qu’il peut faire beaucoup mieux. » Et ce n’était guère mieux avec l’ailier portugais dont la relation compliquée a fait les choux gras de la presse. Son équipe avait dû attendre le 14 septembre et la réception de la faiblarde Venise pour enfin gagner un match. À cet instant, la gronde montait déjà au sein des supporters, en conflit avec la direction, qui elle-même n’a pas semblé protéger son technicien avec force et conviction.
Fonseca: “abbiamo parlato, sono fuori”.@PianetaMilan pic.twitter.com/KgTRh8I6SL
— Stefano Bressi (@StefanoBressi) December 29, 2024
Malgré une belle victoire face au Real Madrid en Ligue des champions (1-3), et un parcours globalement satisfaisant en C1, son Milan n’a jamais su répondre aux attentes. Si Arne Slot est actuellement le parfait contre-exemple, Fonseca prouve que succéder à un entraîneur qui a passé un long moment sur le même banc est souvent un cadeau empoisonné. Désormais, Milan a un autre Portugais dans le viseur : Sérgio Conceição. La situation dans laquelle se trouvent les Rossoneri est le fruit du flou qui entoure le club depuis quelque temps. Le dernier mercato n’a pas été un flambage massif de billets, puisque la recrue la plus chère se nomme Youssouf Fofana (20 millions d’euros) et on ne voit pas très bien si l’objectif des Lombards est de concurrencer leur voisin nerazzurro, ou bien juste de viser le podium. Pour l’instant, ce n’est ni l’un ni l’autre pour le 8e de Serie A.
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