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Paulinho, au charbon
Décisif dans la victoire du Barça à Getafe, Paulinho est parvenu à profiter d’un temps de jeu limité pour montrer de quoi il était capable. Si le Brésilien laisse encore des questions en suspens quant à son intégration dans l’effectif, son rôle pourrait bien évoluer en cours de saison.
Sa joie en dit long. Coupe iroquoise de circonstance et moustache bien installée au-dessus du sourire, Paulinho court vers le rond central pour célébrer son premier but sous les couleurs catalanes. Si le milieu de terrain est freiné dans sa course jubilatoire par Sergi Roberto, c’est bien dans les bras de Sergio Busquets que son trajet se termine. Au milieu de tous ces petits gabarits, l’international auriverde vient de trouver un homme à sa hauteur dans son équipe, histoire de pouvoir garder la tête haute. Une fois cette réalisation célébrée, l’équipe barcelonaise se regroupe ensemble dans sa moitié de terrain, et Paulinho adresse une dernière dédicace au ciel, le regard encore tourné vers le haut. Une bonne réplique quand on sait que, cet été, beaucoup de critiques tendaient à le tourner vers le bas.
La force dans la finesse
Interrogé dès le coup de sifflet final de la rencontre sur son état d’esprit revanchard à la suite de ce but, l’armoire catalane enterre illico la hache de guerre brandie par la presse à son égard. « Cette fougue dans la célébration, c’est lié aux circonstances du match.(…)Mon boulot, c’est de répondre toujours présent lorsque le coach fait appel à moi. Les moments difficiles sont des choses qui arrivent, aujourd’hui j’ai pu profiter du travail au préalable de Rakitić et marquer ce but important pour le collectif. Je suis très heureux. » Une analyse simple, mais réaliste.
Entré en jeu à un quart d’heure de la fin du match, Paulinho est arrivé dans la rencontre comme un bâton de dynamite face à un coffre-fort madrilène déjà bien abîmé. Lancé à pleine vitesse par Lionel Messi devant l’axe central de Getafe, le Brésilien se décale sur la droite et percute à l’épaule le très bon stoppeur togolais Djené. S’ensuivent une frappe croisée petit filet opposé et, donc, une précieuse victoire.
Vers une reconnaissance des siens ?
Débarqué pour 40 millions d’euros avec l’étiquette de première plus-value de l’histoire du championnat chinois, Paulinho s’installait alors en quatrième position des recrues les plus chères de l’histoire du club, ex-aequo avec David Villa et Marc Overmars. Un statut qui avait fait parler pas mal d’anciens au sein du club ché, mais surtout la référence du milieu de terrain blaugrana de 2006 à 2015, Xavi Hernández. « J’avais joué contre lui lors de la Coupe des confédérations (finale en 2013 remportée par le Brésil 3-0, ndlr) et il nous avait marqué brillamment au milieu du terrain, Iniesta et moi, se souvenait El Pelopo dans Marca cet été. Il est très fort. Si le Real Madrid investissait sur un tel joueur, il n’y aurait pas toutes ces critiques. » Une sainte parole pour un homme qui charbonne dans l’ombre.
Mis en lumière à la suite du départ de Neymar, le recrutement du Barça est très vite apparu comme mauvais pour la plupart des supporters, déçus de perdre une de leurs stars. Frustrés, il leur fallait donc un martyr en la personne de Paulinho. Mais la vérité, c’est qu’après quatre journées, le Barça est seul leader de la Liga. Le temps de jeu de Paulinho progresse match après match, après des minutes jouées à Alavés, dans le derby contre l’Espanyol et lors du choc face à la Juventus en C1. Or, cette recrue est capable d’apporter bien plus que l’on croit à une équipe en recherche de perforateurs supplémentaires. Avec son physique de déménageur, Paulinho s’implique perceuse en main pour construire son étagère et gravir un à un les échelons de sa cote de popularité.
Par Antoine Donnarieix