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Paul Pogba, la goutte de testostérone de trop
Ce lundi, Paul Pogba a été annoncé positif à la testostérone, un produit dopant. Ces tests réalisés le 20 août dernier après le match de la Juve face à l’Udinese pourraient bien mettre fin à la carrière du champion du monde 2018. Car oui, la Pioche risque très gros.
Les blessures, les querelles familiales et désormais le dopage. Depuis quelques années, le nom de Paul Pogba ne fait plus la Une des papiers pour ses prouesses footballistiques. Ce lundi, le champion du monde 2018 s’est retrouvé au cœur d’un nouveau scandale, testé positif à la testostérone. Les faits remontent au 20 août dernier. Alors que l’ancien Havrais assistait depuis le banc à la large victoire des siens face à l’Udinese (3-0), il est soumis aux tests urinaires après le coup de sifflet final. Trois semaines plus tard, les résultats sont annoncés : l’international tricolore est positif à la testostérone et « est suspendu à titre conservatoire en attente d’une contre-analyse », annonce dans un communiqué le tribunal italien de l’antidopage. Une énième goutte d’eau dans le vase de Paul Pogba qui commence à sérieusement déborder, au point de voir à nouveau sa carrière être mise entre parenthèses.
Fin de carrière ?
« Mais Jamy, qu’est-ce que la testostérone ? » Comme l’explique si bien Allô Docteurs, c’est une hormone dopante « recherchée pour ces propriétés anabolisantes », permettant de « stimuler la production de protéine et d’empêcher l’élimination de l’excès de production ». En bref, cela permet au muscle de gonfler et favorise une meilleure oxygénation de celui-ci, boostant alors les capacités de récupération. En France, l’athlète Naman Keïta avait notamment utilisé cette hormone lors des championnats du monde 2007 qui lui avait valu une suspension de deux ans. L’agence mondiale antidopage est formelle à ce sujet : la testostérone est interdite dans la pratique du sport, aussi bien à l’entraînement qu’en compétition.
Paul Pogba est donc suspendu provisoirement en attente des résultats de la contre-analyse, qu’il doit transmettre auprès du tribunal italien de l’antidopage dans les prochaines 72 heures. Et c’est cette fameuse contre-analyse qui pourrait bel et bien sceller la carrière du joueur le mieux payé de Serie A. En effet, si celle-ci confirme la présence de testostérone, les sanctions s’annoncent salées : une suspension pouvant aller jusqu’à quatre ans, si l’intentionnalité de prendre ce produit est avérée. Par ailleurs, comme l’avance la Gazzetta dello Sport, la Juve serait prête à mettre fin au contrat de son poulain français. « Nous attendons la contre-analyse. Mais une chose est certaine, Paul n’a jamais voulu enfreindre les règles », a réagi son agente Rafaela Pimenta. C’est justement sur ce point que le clan Pogba compte bien se défendre : l’intentionnalité de prendre ce produit ou pas.
Nota della società
— JuventusFC (@juventusfc) September 11, 2023
« Cette substance ne peut pas avoir été prescrite, c’est certain, sauf cas exceptionnel », avance justement Enrico Castellacci, médecin du sport italien à Play.It. Il précise : « Mais il peut aussi avoir été prescrit par erreur, par le biais de pommades ou de gels que l’on juge alors inoffensifs. Ce qui serait grave, c’est qu’on lui ait conseillé d’en prendre. Il peut y avoir non-volonté d’en prendre, et c’est justement ce point, si la contre-analyse ne sauve pas Pogba, qui sera très important. » L’intentionnalité de prendre ce produit, cela rappelle forcément le cas José Luis Palomino. Souvenez-vous, en juillet 2022, le défenseur de l’Atalanta avait été testé positif à la nandrolone, un stéroïde anabolisant. Suspendu pendant quatre mois, l’Argentin avait finalement été acquitté par le tribunal au mois de novembre, qui avait alors exclu toute implication volontaire de la part du joueur. De l’autre côté des Alpes, les théories sont nombreuses, certains évoquent même la possiblité que cette testostérone ait volontairement été injectée par les médecins du club, sur ordre de la direction, en raison des blessures à répétition de leur numéro 10 et la volonté d’accélérer son retour sur les terrains. Là encore, ce ne sont que des théories. Une chose est sûre, la carrière de Paul Labile Pogba prend un tournant dramatique et pourrait se terminer à cause d’un bocal rempli d’urine.
Dope and down
« Parfois, j’étais juste seul en train de penser : “Je ne veux plus avoir d’argent. Je ne veux plus jouer. Je veux juste être avec des gens normaux, pour qu’ils m’aiment pour moi, pas pour la gloire, pas pour l’argent.” Parfois, c’est difficile », expliquait justement l’actuel joueur de la Vieille Dame dans un entretien accordé à Al-Jazeera. Depuis plus de deux ans, la Pioche connaît une descente aux enfers qu’on ne souhaiterait même pas à notre pire ennemi. Et cette sombre affaire de dopage n’arrange pas son cas, puisque le champion du monde 2018 pourrait connaître de longs mois, pour ne pas dire années, d’absence. Si la sentence maximale est prononcée, Pogba pourra retrouver les terrains dans seulement quatre ans, soit à 34 balais, ce qui sonnerait sans aucun doute la fin de sa carrière.
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Une carrière faite d’éclats, d’un joueur qui a atteint les sommets du football mondial, surtout avec les Bleus, mais qui n’est jamais parvenu à s’y installer, la faute à des blessures à répétition et un entourage qui s’est avéré toxique. Un talent brut qui n’a jamais vraiment eu cette fameuse baraka. Son retour à Turin – là où il a tout explosé quelques années auparavant – durant l’été 2022 laissait présager une volonté de se relancer. Un an plus tard, le bilan est accablant : seulement 106 minutes jouées pour aucune titularisation. Une fin de carrière chaotique qui fait tout de même mal au cœur.
Par Tristan Pubert