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Patrick Bénéteau, 59 ans : « Je n’ai cassé que deux jambes en quarante ans de carrière »

Propos recueillis par Claude-Alain Renaud
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Patrick Bénéteau, 59 ans : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je n&rsquo;ai cassé que deux jambes en quarante ans de carrière<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

À 59 ans, Patrick Bénéteau sévit au poste de gardien de but de Saint-Perdon, dans les Landes, en 11e division. En près de quarante ans de carrière, cet ancien employé des PTT a vu du paysage défiler. Pas encore décidé à raccrocher les gants, le natif de Tarbes raconte tout : son bref passage au PSG à l'adolescence, les entraînements de Jean-Michel Larqué au Racing et les premières parades de Stéphane Ruffier à Bayonne. Entre autres.

Aujourd’hui, vous êtes le troisième gardien du Saint-Perdon Sports (3e division de district, soit le 11e échelon). Vous vous considérez un peu comme le papa des deux autres gardiens ? Oui voilà, j’essaye de les diriger, de les conseiller. Mais je joue toujours aussi, hein ! Ce week-end, par exemple, j’étais titulaire. On a fait 1-1 contre Saint-Avit sur un terrain proche d’un champ, mais cela reste un grand plaisir. Je prends un but, le mec est seul au deuxième poteau, je sors dessus et il frappe pleine lunette au premier poteau. Mais je suis content de ma prestation.

Vous avez repris en 2006, à 46 ans, après neuf ans de pause. C’est la parade de Buffon sur la tête de Zidane en finale de Coupe du monde qui vous a donné envie de replonger ? Oui voilà, c’est ça… (Rires.) Non, en fait, c’était un moyen de m’intégrer dans les Landes, car j’ai passé 20 ans à Bayonne, mais c’est un département que je ne connaissais pas du tout. J’ai été muté dans le Pays basque, à Saint-Jean-Pied-de-Port en 1983, pour le boulot. Je travaillais chez Orange, enfin les PTT à l’époque, qui sont devenus France Télécom par la suite. J’ai voulu aller dans la région, car quand j’étais petit, j’allais en vacances pendant un mois chez mes grands-parents, qui habitaient pas très loin, dans le Gers. J’avais donc cet attachement qui faisait que j’avais envie d’y retourner. Après ma pause, je me suis donc installé dans les Landes. Avant ça, il y a eu une parenthèse de trois ans sur l’île de La Réunion. Je tenais un snack et je ne voulais surtout pas me blesser, donc je ne jouais pas au foot, mais je courais beaucoup. Physiquement, j’étais au point, très affûté.

Vous avez toujours été gardien ?Non. À Saint-Perdon, à une époque où notre équipe réserve était très juste, j’ai joué arrière droit et avant-centre. Puis il y a eu un changement d’entraîneur et j’ai vraiment repris mon poste de gardien. Je suis gardien depuis que j’ai commencé le foot à Argenteuil, à 13 ans.

Pourquoi avoir choisi ce poste ?Mon père était lui aussi gardien de but.

À l’adolescence, j’ai joué au PSG. J’allais aux entraînements en mobylette, ça faisait 25 kilomètres de trajet, alors mes parents ont voulu que je me rapproche de la maison. J’ai donc signé au Racing Club de France.

Quand il habitait en Vendée, il a même été contacté par le FC Nantes, mais ça n’est pas allé plus loin. Moi, à l’adolescence, quand j’habitais à Argenteuil, j’ai joué au PSG. Il n’y avait pas d’entraîneur pour les gardiens. Et puis j’allais aux entraînements en mobylette, ça faisait 25 kilomètres de trajet, alors mes parents ont voulu que je me rapproche de la maison. J’ai donc signé au Racing Club de France.

Concrètement, c’était difficile d’entrer dans un club comme le Racing ? C’était un club très réputé à l’époque…Ah oui vraiment ! En fait, c’était l’équivalent d’un centre de formation, sans en avoir le titre, car ça n’existait pas vraiment. On a fait des sélections pour y entrer, qui se sont déroulées dans un parking, on devait plonger dans tous les sens. Je me suis bien amoché. C’était sur une espèce de terrain stabilisé. Aujourd’hui, on jouerait aux boules dessus, quoi !

Vous jouiez à un bon niveau ? C’était la division d’honneur à l’époque, le plus haut niveau pour les juniors. Derrière moi, il y avait le gardien de l’équipe de France cadets. Donc oui, j’avais plutôt un bon niveau ! Pour situer ce que représentait le Racing à l’époque, Jean-Michel Larqué était entraîneur-joueur. Pendant un an, je m’entraînais avec l’équipe première, et il était là. Il ne fallait pas lui faire la passe à trois centimètres à côté. C’était un vrai pro, il savait ce qu’il voulait, il avait un fort caractère. C’était formateur, il fallait être concentré.

Est-ce que vous avez rêvé d’être au plus haut niveau durant cette période, de connaître l’équipe première ?J’espérais être en équipe première du Racing, oui. Mais je n’ai peut-être pas été assez patient. J’ai eu deux-trois propositions et je suis parti. À 23 ans, en 1983, je suis parti au Pays basque pour le boulot. Et puis j’ai raccroché les crampons en 1997 sans penser que j’allais les remettre un jour. J’étais passé entraîneur-joueur, puis c’est toujours pareil dans les équipes réserves, il faut batailler pour avoir 13 joueurs à l’époque, aujourd’hui 14. Puis je m’étais mis au golf… Et quand je suis rentré de La Réunion, je me suis remis au foot !

Dès le premier entraînement à Bayonne, j’étais dans le bain : ils étaient en quatrième division, je fais une sortie aérienne, je mets un bouchon sur un mec, il me regarde et me dit « t’es qui, toi ? »

Vos vingt ans dans le Pays basque vous ont permis de gagner vos premiers trophées avec l’Aviron bayonnais…Dès le premier entraînement à Bayonne, j’étais dans le bain : ils étaient en quatrième division, je fais une sortie aérienne, je mets un bouchon sur un mec, il me regarde et me dit « t’es qui, toi ? » Après, moi, pour l’anecdote, je n’ai cassé que deux jambes dans ma carrière.

Comment ça s’est passé ?Une fois à l’entraînement, sur un collègue. Et une autre fois contre un club des Landes, l’ailier me déborde une fois et il marque alors qu’il est signalé hors jeu. Ça énerve un gardien, ce genre de choses… Il me le fait une deuxième fois, ça me chauffe. Et la troisième fois, il n’a pas eu le temps de déborder, voilà.

Vous avez le sang chaud ?Pour être gardien, il faut l’avoir un peu quand même.

J’ai plus le style de Ruffier que celui de Lloris. D’ailleurs, j’ai croisé Ruffier à Bayonne. Il était chez les petits quand j’étais en équipe première.

Disons que j’ai plus le style de Ruffier que celui de Lloris. D’ailleurs, j’ai croisé Ruffier à Bayonne. Il était chez les petits quand j’étais en équipe première. On faisait les entraînements de gardien avec Monsieur Parmentier, qui entraînait tous les gardiens de toutes les catégories. Et on voyait déjà que Ruffier était bon. Je ne connaissais pas son nom à l’époque, mais il avait clairement un petit quelque chose en plus par rapport aux autres.

Estimez-vous que le jeu des gardiens a beaucoup évolué ces dernières années ? Ah oui, sur les ballons aériens, ils sortent beaucoup moins que nous à l’époque, ils sont plus sur la ligne. En revanche, ils sont nettement meilleurs que nous au pied.

Quel regard portez-vous sur l’évolution des chaussures de foot : vous êtes passé aux Nike fluo ou vous êtes resté sur les anciens modèles ?Je joue toujours en Adidas, avec les chaussures en cuir bien épaisses et larges.

Et concernant la troisième mi-temps, ça a changé ? Mes pires troisièmes mi-temps, c’est quand j’étais à l’Aviron bayonnais. C’était terrible… Mais c’était terrible aussi sur le terrain. En matière d’engagement, c’était un autre football, on va dire.

À 59 ans, ressentez-vous un choc générationnel dans le vestiaire et sur le terrain ?Les gars sont surpris de voir un vieux arriver comme ça, mais après, une fois que je leur ai fait deux-trois sorties dans les pieds et quelques parades, ils se disent : « Ah quand même il va falloir qu’on fasse gaffe au vieux ! »

Fatalement, en quarante ans de carrière, vous avez vu le football évoluer…Ce qui a vraiment changé, ce sont les règles.

Je ne tape pas les six mètres, je n’ai jamais su les taper, parce que ça ne se faisait pas à l’époque, ce n’était pas dans l’air du temps.

Quand j’ai commencé, on avait la passe en retrait, je jouais très peu au pied. Par exemple, je ne tape pas les six mètres, je n’ai jamais su les taper, parce que ça ne se faisait pas à l’époque, ce n’était pas dans l’air du temps. Le gardien ne tapait pas au pied. Donc effectivement, cette évolution fait un peu peur. Quand mes joueurs me font des passes en retrait, ce n’est pas toujours facile pour moi, mais bon, j’arrive à me débrouiller !

Envisagez-vous d’arrêter à la fin de la saison ?

J’ai le genou qui grince un peu, mais par moment, il marche très bien.

Bah je n’en sais rien en fait, j’hésite encore. J’ai le genou qui grince un peu, mais par moment, il marche très bien.

L’âge légal de la retraite, c’est 62 ans, vous avez le temps. Oui, la retraite du boulot, c’est bon, j’y suis déjà. En fait, ma retraite me permet de récupérer un peu plus après les entraînements et les matchs !

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Propos recueillis par Claude-Alain Renaud

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