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Pat’ carbo
Jordan Amavi suspendu, Patrice Évra sera titulaire ce dimanche soir face à Lille. La dernière occasion de prouver qu'il n'est pas complètement cramé.
Didier Deschamps a toujours été un soutien indéfectible pour Patrice Évra. De l’épopée monégasque en Ligue des champions en 2004 à l’Euro 2016 avec l’équipe de France, le sélectionneur national a toujours fait confiance à l’ancien de Manchester United. Lorsqu’il reprend les rênes des Bleus en 2012, Deschamps fait de celui qui représente encore la débandade de Knysna un de ses cadres. Contrairement à Laurent Blanc qui l’a réintégré au groupe, mais de manière plus que timide, la Desch assume clairement son choix et lui confère un rôle important – celui de capitaine officieux – pendant quatre ans, jusqu’à l’Euro 2016. Mais aujourd’hui, paradoxalement, c’est bien lui qui le plombe. Il y a un peu moins d’un mois, il sélectionne Jordan Amavi pour pallier la blessure de Layvin Kurzawa. À ce moment-là, l’ancien Niçois est en train tout doucement de prendre la place de Tonton Pat’ à l’OM. Une sélection en EdF qui acte alors clairement la fin de vie d’Évra à Marseille. Et à 36 ans, peut-être la fin de sa carrière tout court.
Le poids des années
Désormais indiscutable car convaincant depuis plusieurs matchs, notamment face au Paris Saint-Germain, Jordan Amavi est suspendu ce dimanche pour affronter le LOSC. Sachant que le jeune et prometteur Christopher Rocchia tarde à trouver un accord pour signer son premier contrat pro, que Matheus Dória et Henri Bedimo sont clairement mis de côté et que Boubacar Kamara, « seule option de remplacement » à ce poste contre Paris, n’a pas intérêt à être bousculé à un autre poste, c’est bel et bien Patrice Évra qui sera aligné contre les Dogues. Dit comme ça, on croirait à un choix par défaut. Malgré les paroles rassurantes de Rudi Garcia, c’est le cas, tant l’ancien international français perd des points de jour en jour. La vérité, même si l’OM ne veut pas se l’avouer, c’est que Tonton est complètement cramé. Et tout lui indique la porte de sortie. Il n’a plus trop l’air capable d’assurer ne serait-ce que l’intérim, et se troue à chaque rare apparition lors « des matchs Coca-Cola » , comme il définit ses quelques piges en Ligue Europa cette saison. Sifflé par le Vélodrome, lâché par son corps, il n’arrive pas à terminer un seul match depuis le début de la saison.
Des airs de jubilé
Un tel statut de bouche-trou pour un joueur à la carrière, à l’ego et au salaire de cette dimension, c’est forcément un problème pour l’Olympique de Marseille. Selon L’Équipe, celui qui agace autant qu’il peut impressionner par son extraordinaire confiance en lui est en train de prendre un énorme coup au moral. S’il ne le dira jamais publiquement, par fierté et pour ne pas déranger un groupe qui commence tout juste à aller bien, Patrice Évra est heurté par sa situation et la vitesse à laquelle il est sorti du clan des titulaires. « Malade » pour le classique contre le PSG, il n’a pas fait le déplacement au Vélodrome dimanche dernier. Pire, il n’a pas posté sa traditionnelle vidéo gênante du lundi matin où il expose sa bonne humeur. Un rendez-vous qui était en soi la dernière chose qui lui permettait un peu d’exister. Apparemment ouvert à l’éventualité d’un départ dès cet hiver, on l’imagine mal rebondir ailleurs que dans un championnat exotique. Ce match contre Lille pourrait alors presque ressembler à un jubilé. Et quoi qu’on pense de Tonton Pat’, il mérite de partir sur un dernier coup d’éclat.
Par Kevin Charnay