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Pastore, le partant qui reste

Par Mathieu Faure
4 minutes
Pastore, le partant qui reste

C’est l’histoire d’un mec qui oscille entre la déprime et le sublime, et dont tout le monde doute. Malgré tout, Javier Pastore continue d’intriguer son monde, y compris chez les suiveurs du Paris-SG. Rentré en retard de la trêve hivernale, l’Argentin avait la gueule d’un tricard. Ce mercredi soir, il pourrait débuter dans le onze de départ. Et dans trois semaines, c’est le Real...

Le milieu du football est quand même particulier. Avant PSG-Caen, dernier match de 2017 au Parc des Princes, l’agent de Javier Pastore – Marcelo Simonian – met à profit son réseau pour faire circuler l’idée que son poulain dispute là son dernier match à domicile avec le PSG. La rumeur court, le numéro 27 francilien reçoit une standing ovation en fin de rencontre. Une sorte de plébiscite populaire précieux pour montrer aux dirigeants du PSG, en quête de liquidités pour envoyer le fair-play financier ad patres, que Pastore ne doit pas quitter la capitale. Puis les fêtes de fin d’année sont arrivées, et la famille Pastore est partie en Argentine, séchant volontairement la reprise prévue début janvier. Certains y ont vu une manière de forcer son départ. D’autres ont cru aux histoires de sa femme, enceinte jusqu’à son sourire radieux et qui s’est sentie mal au moment de prendre le vol retour. Bref, dans tous les cas, Javier Pastore a manqué la reprise. Ce qui n’a pas plu à tout le monde. À commencer par Thiago Silva qui, au soir de la victoire à Amiens, a confondu la zone mixte avec le confessionnal de Secret Story. En gros, le Brésilien confirmait la volonté de partir de son coéquipier et le coup de pression mis au club avec ce retard.

« J’ai toujours été loyal »

Le lendemain, contre toute attente, Javier Pastore s’est offert une tribune sur son compte Instagram : « Je n’ai jamais parlé avec Thiago Silva de mon problème ni de mon futur. Je n’ai jamais mis la pression à personne. Ce n’est pas mon style. Il n’a pas eu connaissance du problème que j’ai eu et qui m’a fait arriver en retard… Je répète : et mon rêve a toujours été de partir le dernier. J’ai toujours été loyal. Ce n’est pas vrai que je souhaite partir ! J’aimerais rester ici pour finir ma carrière. » Juste une mise au point, aurait fredonné Jackie Quartz, mais par ce subtil acte de communication, Pastore est revenu dans le coup. D’une, parce qu’il est presque invendable à cause de son salaire (plus de 700 000 euros par mois). Et de deux, parce qu’Unai Emery n’a jamais ouvert la porte à son meneur de jeu, contrairement à Lucas et Hatem Ben Arfa priés d’aller exercer ailleurs. Une résurrection de Javier Pastore au PSG ? Une habitude maison pour celui qui a connu Antoine Kombouaré sur le banc de touche. Pastore revient toujours de quelque part : de blessure, de vacances, du banc de touche, de la Copa América. Il doit constamment confirmer, prendre les commandes, s’imposer. Sauf qu’à chaque pas en avant, il en fait deux en arrière.

Un dernier tour de piste ?

Aujourd’hui, avec Neymar, Mbappé, Draxler, Di María, les postes offensifs sont plutôt bien fournis. Bizarrement, l’Argentin a un avantage sur tous les autres : la mansuétude du Parc des Princes et des dirigeants du PSG. Parce qu’il a été la première recrue cinq étoiles de QSI, parce qu’il est beau, parce qu’il est argentin, parce que son but contre Chelsea, parce que son but au Nou Camp. Pastore a beau collectionner les impairs sportifs, physiques et disciplinaires, il aura toujours droit à une dernière chance. Une sorte d’immunité diplomatique. Mais, pour la première fois depuis 2011, on a l’impression que la dernière chance de Javier Pastore pointe son nez. Difficile de tenir une telle posture sur le long terme. Sous contrat jusqu’en 2019, le garçon qui file sur ses 29 ans ne devrait pas être prolongé. Alors, cet été, si ce n’est pas fait d’ici le 31 janvier, il sera temps de faire l’impensable et de se dire au revoir. En attendant, Paris a encore beaucoup d’échéances, et notamment le Real Madrid. Sans logique, tout le monde s’accorde à dire que ce garçon aussi maigre que doué pourrait être une des clés de la double confrontation. Parce que Javier Pastore est comme ça. Jamais là où on l’attend. Et comme, en ce moment, on ne l’attend nulle part…

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