- Angleterre
- Disparition d'Emiliano Sala
Pascal Gastien : « Ce soir, je suis scié »
Quelques heures après l'annonce de la disparition de l'avion qui devait transporter Emiliano Sala de Nantes à Cardiff, son ancien entraîneur à Niort, Pascal Gastien, est toujours sous le choc.
On imagine que vous êtes toujours, ce soir, sous le choc.C’est très dur, en effet. J’ai appris la nouvelle ce matin, après l’entraînement, à 11h30. Je n’étais pas au courant. C’est une personne du club qui est venue me montrer son portable. Au départ, forcément, tu n’y crois pas, parce que c’est quand même quelque chose d’extraordinaire, mais j’ai bien été obligé de me rendre à l’évidence. Je ressens une grande, grande, grande tristesse. Parce que c’est quelqu’un que j’appréciais d’abord, mais aussi parce que je sais que je n’étais pas le seul. Tout le monde appréciait Emiliano. Je suis scié, j’ai pensé à lui tout l’après-midi. Honnêtement, c’est compliqué.
D’autant plus qu’on parle d’un homme qui…(Il coupe)… qui était en pleine force de l’âge, exactement. Il était surtout en train de vivre l’un de ses rêves. C’est ça qui me rend malade, Emiliano allait vivre ce qu’il avait toujours rêvé de vivre.
Qu’est-ce qui vous reste en mémoire lorsqu’on parle de lui ?Il faut comprendre qu’on parle simplement d’une belle personne. Il était aussi généreux sur le terrain que dans la vie de tous les jours. Il a fait énormément de sacrifices pour essayer de réussir dans le football, il est parti très tôt de chez lui et, pour en avoir un jour parlé avec lui, je sais les sacrifices qu’il a faits pour en arriver là. Il avait une telle volonté de réussir que c’était impossible de ne pas le voir.
Quand est-ce que vous lui avez parlé pour la dernière fois ?Il y a un an, il me semble. Il était à Nantes, où il venait de réussir une grande partie de saison. Est-ce qu’il était en train de toucher le pic de sa carrière ?
Oui et non, parce que c’est quelqu’un qui progressait tout le temps. Je ne sais pas jusqu’où il pouvait aller, c’est un joueur qui n’a pas de limites, qui n’avait pas de limites. Il a passé les étapes les unes après les autres et il a réussi partout. C’est une histoire d’envie, de mental, et je ne pense pas qu’il était au sommet de sa carrière, loin de là.
Avez-vous toujours de l’espoir qu’il soit retrouvé ?Je garde espoir, oui, mais c’est quand même difficile. Bien sûr, je sais que ça va être compliqué de le retrouver et s’il y a un bon Dieu sur cette Terre, ça serait formidable qu’il soit sauvé. Mais j’ai bien peur que ça n’arrive jamais… C’est terrible. Même mon fils, qui n’a jamais joué avec Emiliano, a été touché. C’est dire quel homme était Emiliano.
Propos recueillis par Maxime Brigand