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- Atlético-Real (0-0)
Pas si mal, ce Real Madrid
Critiqué de toutes parts depuis le début de la saison et auteur d'une performance loin d'être folle sur le terrain de l'Atlético, le Real Madrid n'en reste pas moins leader de Liga et invaincu en championnat. De quoi voir la suite avec optimisme, surtout si Eden Hazard se met à jouer.
C’est fou, la différence qu’il peut y avoir entre la vérité des résultats et celle d’une plume. À en croire les médias, le Real Madrid cru 2019-2020 serait déjà à la ramasse. En fin de cycle, incapable de se réinventer et dans une méforme totale. En témoigne sa raclée administrée par le Paris Saint-Germain (3-0), en Ligue des champions. Pourtant, un petit coup d’œil sur le classement du championnat espagnol donne une tout autre vision de la chose. Selon ce dernier, la Maison-Blanche serait actuellement la meilleure de son pays – leader, avec une unité d’avance sur les deuxième et troisième – et la seule à ne pas avoir connu la défaite en Liga.
À relativiser, du fait d’adversaires croisés supposément « faibles » (Celta de Vigo, Valladolid, Levante, Osasuna…) ? Pas si vite, puisque les Merengues ont tout de même dû affronter Séville et Villarreal. Sans oublier que ce samedi, ils sont sortis vivants de leur premier gros choc national qui les a menés sur le terrain de l’Atlético. Et si le match comme les deux équipes n’ont pas été flamboyants, la bande de Zinédine Zidane a montré qu’elle pouvait tout à fait répondre présente.
Le patron, c’est le Madrid de ZZ
Car au Wanda Metropolitano, c’est bien le Real qui a renvoyé la meilleure impression. L’Atlético, qui n’a plus battu son ennemi en championnat depuis sept rencontres, n’a ainsi cadré aucune frappe durant le temps réglementaire (une seule dans le temps additionnel, par Diego Costa). De leur côté, les Merengues ont su rester solides afin de conserver leur place sur le trône et poursuivent leur mission rigueur défensive (trois clean-sheetsde suite, depuis le revers face au PSG). Surtout, ils ont encore affiché le visage d’une teamcollective et unie. Ce qui n’était pas forcément gagné, au moment de réintégrer James Rodríguez et de se rabibocher avec Gareth Bale.
Signe que Zidane n’est pas si perdu, contrairement à ce que laissent sous-entendre certaines voix. « Je suis déçu pour les joueurs, il y avait la place pour gagner. On a fait un meilleur match, on a eu des occasions pour s’imposer, a même regretté le technicien français, face à la presse. On n’a pas concédé d’occasion, rien du tout… On a tous été solidaires, et ça me fait chier pour les joueurs parce qu’ils méritent mieux. On méritait les trois points ce soir, c’est mon point de vue. »
En attendant Hazard
En vérité, la grande déception du week-end et du début d’exercice se nomme Eden Hazard. Visiblement à court de forme et pas encore totalement adapté à son nouveau club, le Belge a semblé en galère totale dans les quatre rencontres qu’il a disputées (une titularisation en C1, deux en Liga et une entrée en jeu). Face aux Colchoneros, et alors que le Real a attaqué 45% du temps de son côté gauche, l’ancien de Chelsea a raté la majorité de ce qu’il a entrepris. En 54 ballons touchés, l’ex-Lillois n’a dribblé qu’une fois et n’a réussi que 78% de ses passes (pire bilan, parmi les joueurs de champ). Sauf que cette incapacité à utiliser son talent pourrait vite se transformer en bonne nouvelle, le garçon étant beaucoup trop bon pour continuer à aligner des performances si poussives.
Sa mise en jambes ne serait donc qu’une question de temps, et la recrue phare de l’été pourrait alors devenir l’atout offensif qui manque cruellement aux Merengues en ce moment (même si le milieu de terrain affiche aussi et parfois des limites évidentes). Zidane y croit d’ailleurs à fond, comme il l’a rappelé après le duel terminé sur un score nul et vierge : « Il ne lui manque pas grand-chose, il est présent. Il joue, il se donne. Mais c’est toujours pareil : parce que c’est un joueur offensif, on aimerait qu’il marque ce petit but qui va le libérer totalement. Mais sincèrement, je ne me fais pas de souci pour ça. Il est sur le bon chemin, comme nous tous. » La bonne voie, oui.
Par Florian Cadu