- Serie A
- J22
- Inter-Lazio (3-1)
Pas d’inquiétude : Romelu Lukaku est toujours là !
Auteur d’une performance XXL et impliqué sur tous les buts de son équipe face à la Lazio (3-1), Romelu Lukaku a répondu de fort belle manière aux premières interrogations qui commençaient à peser sur lui. Une bonne nouvelle pour les Nerazzurri qui vont pouvoir s’appuyer sur lui lors d'un sprint final qui a déjà commencé.
Au moment où Romelu Lukaku récupère le ballon, à quelques mètres du rond central, son vis-à-vis Marco Parolo comprend déjà que le combat est perdu d’avance. Son équipe vient pourtant de revenir à 2-1, trois minutes plus tôt, mais l’international italien sait qu’il ne réussira pas à stopper le buteur belge qui vient de mettre la machine infernale en route. À peine douze secondes plus tard, Lautaro Martínez reçoit un caviar de Lukaku pour plier définitivement le game. L’épilogue d’une rencontre où l’ancien de Manchester United a été partout : à l’origine du penalty (qu’il a lui-même converti) de l’ouverture du score, dans le rôle du chasseur pour abattre une deuxième fois Pepe Reina avant la pause, mais également aux quatre coins du terrain pour faire bloc avec son équipe. Lukaku va bien, merci pour lui.
Lukaku-Conte, un amour qui dure
Au moment d’aller célébrer ce troisième but qu’il a construit quasiment tout seul, Lukaku s’est dirigé vers un homme en particulier : Antonio Conte. Un coach qui est en permanence sur le dos de son buteur fétiche depuis le premier jour, comme l’expliquait bien l’intéressé à France Football : « Conte m’a dit :« Si tu deviens fort dos au but, c’est fini, personne ne pourra t’arrêter. »Durant mes trois premiers mois ici, je n’ai fait que ça, que du jeu dos au but. À chaque entraînement, ils me mettaient Andrea Ranocchia sur le dos et lui demandaient d’y aller à fond. Si je perdais le ballon, on recommençait tout l’exercice. »
Un coach qu’il considère comme « le meilleur entraîneur du monde »et qui le lui rend bien : comme le précisait la Gazzetta dello Sport ces derniers jours, il est le joueur de l’Inter à avoir joué le plus cette saison (2200 minutes toutes compétitions confondues contre 1600 en moyenne pour les autres joueurs de l’effectif). Mais cela se ressent. Lors de ses dernières sorties, Lukaku s’était montré moins tranchant, moins déterminant qu’à l’accoutumée. Son match plein face aux Biancocelesti apparaît alors comme une piqûre de rappel, et qui d’autre que Conte pour le dire après la rencontre : « Romelu Lukaku a apporté une belle réponse. C’était important pour lui dans une période où il faisait des matchs un peu moins brillants. Pour tous les joueurs, il y a forcément des moments plus difficiles. Aujourd’hui, il est revenu de manière autoritaire. On a besoin de ce Romelu. »
Le Romelu est dans la bergerie
Et comment. Avec ces deux nouveaux buts face à la Lazio, Romelu Lukaku a atteint la barre symbolique des 300 golazos inscrits depuis le début de sa carrière. À ce jour, il trône aussi en tête du classement des buteurs de Serie A en compagnie de Cristiano Ronaldo (16 buts chacun). Juste devant Zlatan Ibrahimović, qu’il retrouvera ce dimanche dans un derby qui s’annonce bouillant. Son explication de texte avec le géant suédois avait tourné à son avantage, trois semaines plus tôt en Coupe d’Italie, et avait révélé une chose : il est l’homme dans cette Inter qui peut toiser dans les yeux n’importe qui pour inspirer la peur ou, à défaut, prendre les coups pour une équipe qui apparaît un peu tendre dans ce domaine sans lui.
Mais Lukaku n’est pas venu à l’Inter seulement pour inspirer la crainte. S’il a posé ses valises à Milan, c’est également pour gagner des titres, car hormis un championnat de Belgique décroché il y a plus de dix ans avec Anderlecht, depuis, c’est le néant. S’il a égalé le record de Ronaldo l’an passé en inscrivant à son tour 34 buts lors de sa première saison en Lombardie, Lukaku rêve évidemment de bien plus : « À Milan, tout le monde me parlait du record de Ronaldo. C’est beau, je l’ai égalé, mais lui, il a gagné la C3. Moi, j’ai perdu la finale. Désormais, je bosse pour ça : des titres.(…)On est l’Inter ! On doit se battre pour gagner le championnat, c’est le minimum ! » En ce soir de Saint-Valentin, Lukaku a fait le plus beau cadeau possible à sa dulcinée : l’amener sur le trône de la Serie A pour la première fois de la saison, au moins le temps d’une soirée. Sa manière à lui de continuer à faire rêver des tifosi qui n’ont peut-être jamais été autant en mesure d’aller chercher un titre qui leur échappe depuis onze ans. À lui de jouer, maintenant.
Par Andrea Chazy