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Pas de (méno)pause pour la Vieille Dame
Défaite sur sa pelouse lors du match aller (1-2), la Juventus entend bien refaire son retard à Florence, avec un Massimiliano Allegri alignant, cette fois, sa meilleure formation. Toujours pas rassasiée, la Vieille Dame n'est certainement pas indisposée.
La trêve internationale digérée – difficilement, merci les polémiques avec l’équipe d’Italie – la Juventus s’est tranquillement remise dans le bain de la Serie A. Une petite victoire contre l’Empoli (2-0) pour confirmer sa mainmise sur le championnat, et la Vieille Dame peut désormais se concentrer sur le premier obstacle de sa dernière ligne droite : la Fiorentina en demi-finale retour de Coupe d’Italie. Les Bianconeri auront d’ailleurs fort à faire pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis, cette fois. La faute à un accident de parcours lors du match aller et des mèches allumées par Salah au Juventus Stadium. Avec un doublé de son étincelante recrue égyptienne, la Viola a effectivement créé la sensation, le 5 mars dernier, en venant s’imposer 2 à 1 à Turin. Pas un mince exploit, puisque la Juve n’avait plus été battue à domicile depuis le 10 avril 2013, par le Bayern Munich, futur champion d’Europe à l’époque. Rien que ça. Il faudra donc aux Bianconeri marquer au minimum deux fois au stadio Artemio Franchi, pour espérer se qualifier pour la finale d’une Coupe d’Italie qui les fuit depuis un sacré bout de temps.
Une quête maudite
On vous rappelle effectivement, si vous avez raté un épisode, que la Juventus n’a plus gagné la Coupe d’Italie depuis pile 2O ans et la saison 94/95. Elle court donc toujours après son dixième succès dans la compétition, équivalent à une étoile d’argent brodée sur le maillot. Ou ailleurs pour les plus grands fans. Après tout, chacun ses goûts. Il faut dire que la Vieille Dame ne s’en donne, le plus souvent, pas franchement tous les moyens. Malgré sa volonté d’ « aligner la meilleure équipe possible » , Massimiliano Allegri n’avait ainsi pas hésité à faire largement tourner lors du match aller. En témoigne un improbable trio Coman-Pepe-Llorente aux avant-postes. Toutefois, sauf changement de dernière minute, ce ne sera pas le cas, ce mardi soir. L’entraîneur toscan devrait effectivement aligner ses hommes forts – en dehors de Buffon qui laissera sa place à Storari – à une semaine de la réception de Monaco en Ligue des champions. Après avoir rechargé ses batteries lors de la trêve, la Juve a même une bonne occasion de se tester avant l’engagement européen. Quant au turn-over, il pourra, de toute façon, sereinement être effectué, ce samedi, en championnat à Parme. Une lanterne rouge que même l’Inter arrive à batt… euh non, rien.
Si la Juve devra quand même se passer de Pogba, blessé, et de Pirlo, en phase de reprise – la présence de l’Italien contre Monaco est toujours incertaine -, elle pourra compter sur Marchisio. Après sa grosse frayeur avec la Nazionale, le régulateur du milieu bianconero est effectivement déjà sur pied. Même s’il s’est encore entraîné à l’écart du groupe lors du week-end pascal, il devrait être titularisé par Allegri contre la Fiorentina. Une bonne nouvelle, même si les plus fins observateurs remarqueront que Salah a justement profité d’une perte de balle de Marchisio pour inscrire son second but au Juventus Stadium. Entré peu avant la pause lors du match aller, suite à la blessure de Coman, Carlos Tévez sera, lui, aligné dès le coup d’envoi, cette fois, comme l’a largement insinué un Allegri de bonne humeur en conférence de presse : « Tévez joue quand il est bien. Comment il est aujourd’hui (lundi, ndlr)? Il est bien ! » L’entraîneur bianconero a également plaisanté au sujet du choix de son système de jeu et des ajustements possibles de Montella avant de se confier sur la mentalité à adopter : « On doit avoir de la patience. On peut aussi marquer à dix minutes de la fin. On doit faire un match intelligent contre une excellente équipe et ne pas penser à le résoudre en une demi-heure. » Pas d’émulation précoce pour la Vieille Dame, donc. Logique.
Le dernier château
Les Bianconeri ne pourront cependant pas rejouer le coup des seizièmes de finale de Ligue Europa de la saison dernière. Effectivement, après avoir concédé un match nul 1 à 1 sur leur pelouse, à l’aller, les Turinois s’en étaient remis à un coup franc magistral de Pirlo, à un quart d’heure du terme, pour faire tomber la Viola à Florence. Ce ne sera pas suffisant, cette fois. En progression constante, la Fiorentina s’impose comme un adversaire encore plus redoutable, à l’image de sa solide victoire, ce samedi en championnat, contre la Sampdoria (2-0). Mohamed Salah en a, lui, encore profité pour se distinguer avec un slalom décisif et s’affirme incontestablement comme le plus bel atout florentin pour la fin de saison. Son deuxième but lors du match aller contre la Juve reste d’ailleurs le dernier encaissé par la Juventus, cette saison. La Vieille Dame a effectivement enchaîné cinq clean sheets depuis (Dortmund, Sassuolo, Palerme, Genoa, Empoli), en même temps qu’Andrea Barzagli a retrouvé sa place en défense centrale. La lutte promet ainsi d’être enjouée, comme l’a confirmé Vincenzo Montella en conférence de presse : « La Coupe d’Italie était un objectif secondaire il y a quelques années, mais ce n’est plus le cas désormais. L’attractivité (de la compétition) a progressé et c’est toujours important de remporter un trophée. C’est un bel objectif » . L’Aeroplanino est aussi entré dans le jeu d’Allegri : « Je m’attendais à ce qu’il me dise le déroulement de la partie. Je m’informerai plus tard, s’est-il amusé. Allegri est un bon entraîneur. Il y a une estime réciproque entre nous » . Ce qui n’empêchera pas la lutte sanglante. À la fin, il ne doit en rester qu’un.
Par Eric Marinelli