- Coupe du monde 2014
- Groupe E
- Équateur/France (0-0)
Pas de but mais la qualif’ pour les Bleus !
Alors qu'ils s'étaient dépensés sans compter lors des deux premiers matchs, les Bleus ont abordé cette rencontre contre l'Équateur avec l'idée de capitaliser sur leur avance au classement. À l'arrivée, ça donne un match sans but où la deuxième mi-temps fut un peu plus réjouissante que la première. Mais là n'était pas l'enjeu, il était juste de passer et de finir premiers. Avec ce 0-0, c'est fait !
Comme des enfants qui se voient sur l’écran géant. Assis en rang d’oignon, sur le banc, Cabella, Giroud, Varane, Rémy et les autres… Devant le peu de replay à se mettre sous la dent, le réalisateur opère un travelling sur les visages des Français. Voyant leurs trognes sur les panneaux, ils ne peuvent s’empêcher de se taper du coude et d’indiquer à leur voisin, d’un signe du menton, la source lumineuse accrochée en haut. Même Deschamps, pourtant pas le dernier à donner du « Dans le match dès la première minute ! » ne peut s’en empêcher. Digne vient de vendanger un centre, il s’avance pour lui donner des consignes, sa tête apparaît en gros plan, son œil est attiré. À la fin du match, l’ancien Marseillais a le sourire sur ce même écran géant. En témoigne sa concentration et celle de ses remplaçants lors de la première mi-temps face à la partie en cours, pour ce dernier match de poule, le football développé, le jeu ou la manière n’étaient pas la priorité. Le but était juste de passer sans trop se dépenser. Un point le permettait. Ses joueurs sont allés le chercher. Point. Barre. Il n’a pas oublié qu’il y a un mois de cela, ses supporters doutaient encore de voir son équipe se sortir de la poule E…
Ola, filet de protection et sifflets
Le public du Maracanã n’est pas content. Et il le fait savoir. Alors qu’une ola était lancée par le quart de virage français à peine la dixième minute de jeu passée, au moment où l’arbitre siffle la pause de cet Équateur-France, ce sont des sifflets qui percent le bruit ambiant d’un stade spectateur plus qu’acteur. Pourri gâté depuis le début de la compétition, il en redemande. Car pour le moment, il n’a eu le droit qu’à une lutte pour la possession, quelques duels musclés, pas mal d’avant-dernières passes gâchées, quatre tirs cadrés et un filet de protection blanc, utilisé entre autres pour les oignons, sur la tête de Noboa, venu heurter le crâne de Matuidi sur un contact aérien (27e). Le dynamique début de match des Bleus – tout en passe courte et déviation vers l’avant – laissait pourtant augurer d’un meilleur spectacle. Mais il n’a pour ainsi dire accouché que d’une frappe contrée de Pogba (7e), d’un tir à côté de Griezmann (10e) et d’une volée dans les gants du gardien pour Sissoko (15e). La suite : des Équatoriens bien plus agressifs, un jeu annihilé, de lointaines plaintes du public, une molle tête de Pogba (37e) claquée au-dessus et, si !, un impressionnant coup de casque de Valencia (Enner) volant au-dessus de Digne. Le ballon finit dans les pattes hésitantes de Lloris. Mi-temps. Et sifflets. Genou meurtri, Valencia exclu
Une barre transversale et un carton rouge ! Le tout en cinq minutes. Le public n’a pas encore de buts, mais a ses rebondissements. Comme en première, l’EDF est entrée avec une idée : presser haut. Sagna, décalé côté droit, centre. Griezmann l’effleure de l’extérieur du pied gauche. Le gant du gardien dévie sur le montant haut (46e). Trois minutes plus tard, Digne tacle le ballon devant Valencia (Antonio). Le joueur mancunien va chercher le ballon avec sa semelle, puis dévie sur le genou du Français. Voyant les marques, l’arbitre l’exclut. Le tournant du match ? Dans le jeu oui, au tableau d’affichage non ! Bizarrement c’est La Tri qui dégaine la première. Mais le 3 contre 3 est mal négocié (53e). Puis Matuidi, comme d’hab, mais sa frappe est captée en deux temps (62e). Ou encore Pobga, de la tête toujours, vraiment seul au second poteau, qui croise trop (74e). À dix contre onze et l’Équateur dans l’obligation de marquer, le match était obligé de s’emballer. La preuve, Deschamps, encore en gros plan, ne jette pas un regard au grand écran. Ibarra tombe sur un bon Lloris (82e), Benzema catapulte son plat du pied trop au milieu (84e) et Rémy voit sa frappe détournée par un toujours aussi vigilant Domínguez (87e). Mais celui qui pourra le plus regretter de ne pas avoir donné 3 points à la France, c’est Giroud. Seul face au portier, il manque complètement sa tête. Ça ne veut pas. Mais encore fallait-il pour cela qu’ils le veuillent eux-mêmes vraiment au coup d’envoi.
Par Maxime Marchon, au Maracanã