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Paris, un mariage à la grecque
Avant d'aller défier l'Olympiakos pour l'ouverture de la Ligue des champions, le PSG aime se souvenir qu'entre lui et la Grèce, l'idylle a souvent été très particulière. On y parle de sodomie, de triplé, de Didier Domi et de lucarne de Bernard Mendy.
« J’ai besoin de quelqu’un d’opérationnel tout de suite. Il y avait trop de risques pour un contrat d’un an seulement. » Avec la voix de Vahid Halilhodžić, la phrase prend tout son sens. On est en juillet 2003 et le coach de la capitale balance un missile public en direction de Demis Nikolaïdis, l’attaquant de 29 ans en provenance de l’AEK Athènes. Le Grec, véritable icône dans son pays, se fait rembarrer comme un vulgaire joueur de CFA alors qu’il avait été, l’espace d’un instant, en homepage du site internet du club – ce qui était une folie à l’époque – en train de passer des tests médicaux. L’avant-centre repart comme il est venu. À poil. Trop cramé physiquement pour intégrer l’effectif de coach Vahid. Entre le PSG et la Grèce, le torchon brûle déjà. Pis, alors que la télévision grecque avait fait le déplacement pour filmer l’officialisation du transfert, Nikolaïdis s’arrache du Camp des Loges par une porte dérobée. La honte. Et force est de constater qu’en règle générale, les Hellènes ne s’emmerdent pas avec les sentiments. Dès l’automne 1992, pour les 26 ans de George Weah, les Parisiens, alors drivés par la moustache d’Arthur Jorge, s’étaient déplacés dans le bourbier de Salonique pour une petite sauterie en Coupe de l’UEFA. Un but de Mister George et un autre de Jean-Luc Sassus auront raison des fans bouillants de Salonique. Avant même la fin de la première mi-temps, la porte K, celle des ultras du POAK, est en feu. Entre les supporters locaux et le président, c’est la merde. À tel point que le match ne reprendra jamais après la pause. Trop chaud. Trop dangereux. Trop de bordel. Pour son première voyage en Grèce, le PSG ne dispute qu’une seule mi-temps, mais gagne le match sur tapis vert. Pépère.
Un peu comme le voyage suivant. Printemps 1997, le club alors entraîné par Ricardo vient de se faire rouster par Clermont en Coupe de France. En interne, certains dirigeants souhaitent dégager le technicien brésilien jugé incapable de sortir l’équipe de la merde. L’équipe ne gagne plus à domicile depuis quatre mois. Opposé à l’AEK Athènes en quart de finale de C2, le PSG balance un sale 0-0 à la maison. Ricardo doit sauver sa tronche sur le match retour. Et le match s’annonce complètement fou dans un Nikos Goumas chauffé à blanc par la fameuse Gate 21. Des frappés. C’est pourtant le moment que va choisir Patrice Loko pour tutoyer l’histoire avec une autre partie du corps que son pénis. Un triplé et hop, on fait la Une de L’Équipe avec un titre évocateur « Loko, Loko, Loko » . De ce soir de mars 1997, on se souvient encore de la qualité de jeu de Jérôme Leroy et de la classe de Leonardo. Pour son deuxième voyage en Grèce, Paris revient avec le sourire. La Grèce aime le PSG et le PSG aime la Grèce.
« 14 février fête de l’Amour… Paris, ce soir on t’encule »
Pourtant, ils sont peu à avoir porté les couleurs du PSG et d’un club grec, et plus particulièrement de l’Olympiakos. On se souvient du génial Marko Pantelić. Fantasque – pour ne pas dire taré – attaquant serbe qui vient de terminer sa carrière en Grèce avec trois saisons pleines. Dans les mémoires collectives, Pantelić est l’homme de 1997. Arrivé dans l’anonymat de ses 18 ans, le joueur se sent plus fort que tout. Forcément, les choix de Ricardo, il se torche avec. Un soir de PSG-Lens, Pantelić s’échauffe sous les acclamations d’un Parc des Princes qui ne demande qu’à le voir entrer. L’homme s’impatiente. Un peu trop. Navré des choix tactiques de l’entraîneur brésilien, le mec craque et envoie un bras d’honneur en direction de son coach. Le Parc exulte. Le Serbe terminera la saison à la cave avant d’être lourdé. Triste. Un peu comme la carrière de Didier Domi au PSG, lui, l’enfant du centre de formation, qui n’arrivera jamais à s’imposer malgré trois tentatives. Le gaucher trouvera finalement son bonheur au port d’Athènes avec trois titres de champion et deux Coupes de Grèce. Le destin.
Un peu comme celui de Mamadou Sakho qui se rappellera que pour son premier match avec le PSG, à 17 ans, le minot a vu de nombreuses choses improbables sur la pelouse d’Athènes, un soir de Saint-Valentin. Tout d’abord un but de Sammy Traoré. Puis une lucarne du gauche de Bernard Mendy, le tout avec la liquette Louis Vuitton sur le dos. Mais ce n’est rien comparé à l’accueil local. Amis avec le Commando Ultra marseillais, le virage des fans de l’AEK déballe une banderole lors du début de match. Une phrase pleine d’amour et de coït : « 14 février fête de l’Amour… Paris, ce soir on t’encule » . Bon appétit. Quoi qu’il en soit, le PSG se souviendra qu’en trois déplacements en Grèce, il n’a jamais perdu ni même encaissé le moindre but. Mieux, il a ramené plein de bons souvenirs. Bah si, un caramel de Sammy Traoré, c’est forcément un bon souvenir. C’est rare, en plus. Et ce qui est rare est cher.
Par Mathieu Faure
Suivez le match Olympiakos/PSG avec sofoot.com ce soir à 20h45
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