- Ligue 1
- 35e journée
- PSG/Valenciennes (1-1)
Paris tout sauf champion
Réduits à dix après une décision arbitrale très contestable d'Alexandre Castro, les joueurs du Paris Saint-Germain, amorphes durant une bonne heure de jeu, se sont réveillés pour aller chercher le point du match nul grâce à Alex. Le titre de champion de France attendra.
L’arbre qui cache la forêt. La nullité de l’arbitre qui cache la nullité passagère du Paris Saint-Germain et qui gâche la fête. Ce dimanche soir, au Parc des Princes, la joie devait être discrète, mais le succès triomphal. Ce dimanche soir, en balayant Valenciennes, les joueurs de la Capitale devaient faire un pas supplémentaire vers le titre de champion de France. Le dernier pas. Mais même à un mètre de l’arrivée, il faut continuer à pédaler. Victimes d’une belle crevaison et réduits à dix suite à une rixe de maternelle entre Thiago Silva et l’homme en noir, Alexandre Castro, les Parisiens ne se sont réveillés qu’à dix minutes de la fin pour aller arracher un match nul en infériorité numérique. Il faudra attendre pour le titre.
Un début de match catastrophique pour Paris
Avec Lindsay Rose et Kenny Lala en tête de casting du côté de Valenciennes, il faut bien avouer que ce match sentait la partie fine pour le Paris Saint-Germain. Privés de Sirigu, de Verratti et de Beckham, les Parisiens manquent de vigueur d’entrée de jeu et se laissent surprendre par une équipe de Valenciennes bien en place. Dès les premiers instants, les passes parisiennes ne sont pas précises, les contrôles un peu trop longs et les duels perdus. Dangereux sur un coup franc de Melikson, les Nordistes se font une grosse frayeur au quart d’heure de jeu. Incarnation de la nonchalance depuis le début de la rencontre, Zlatan Ibrahimović dégaine un contrôle de la tête un peu fou, enchaîne avec un sombrero sur Penneteau, mais, au moment de pousser la balle dans le but du pied gauche, tente une aile de pigeon improbable. Un maître de l’onanisme, on vous dit. Disciple du Suédois, Jérémy Ménez perd une balle anodine qui ne le reste pas longtemps. Dans les pieds d’Aboubakar, la gonfle remonte le terrain jusqu’aux 20 mètres parisiens, moment choisi par le Camerounais pour dégainer une minasse des familles. Douchez s’interpose, mais repousse dans les pieds de Danic qui, du droit, donne l’avantage aux visiteurs 0-1).
Fidèle à lui-même, Lavezzi, parfaitement lancé dans la profondeur par Zlatan Ibrahimović, vendange un face-à-face avec Penneteau. Un gardien touché à la cheville et atteint d’une gastro, solide. Fidèle aux arbitres français du moment, Castro va changer le cours de la rencontre d’une décision contestable. Un carton rouge sorti de nulle part et surtout, sorti très péniblement après quelques minutes de recherche dans la petite poche du maillot jaune. Pourquoi ? Parce que Thiago Silva, juste avant la pause, mécontent d’une décision d’Alexandre Castro, a touché l’homme en jaune. Une action interdite dans tous les sports, question de respect, évidemment. Mais même si le Brésilien a cette faculté, comme certains de ses partenaires – Verratti en tête – à donner à l’arbitre l’impression qu’il va payer de sa vie telle ou telle décision, l’arbitre de la rencontre, effleuré par le Brésilien, fait clairement du zèle. Il a à peine été touchéooo.
L’arbitrage a bon dos, jusqu’au réveil
Les Parisiens sont donc à 10, avec un seul défenseur central. Un joueur doit être sacrifié sur l’autel de la tactique : ce sera Ménez, remplacé par Alex. Si les choses sont évidemment plus compliquée à dix contre onze, l’exclusion de Thiago Silva, injuste ou pas, ne doit en rien être une excuse pour les joueurs du PSG. Un onze qui avait l’occasion d’aller toucher du doigt un titre de champion à domicile, mais qui n’avait pas l’air plus motivé qu’en match amical de présaison. Car à part Lavezzi et son amour pour le goût délicieux de la feuille de match, les supporters présents au Parc des Princes n’ont quasiment rien eu à se mettre sous la dent. Une tentative de Pastore repoussée par Penneteau et quelques coups francs de Zlatan Ibrahimović, au dessein malheureusement évident : le mur ou la tribune. Carlo Ancelotti a beau essayer de dynamiser son équipe avec les entrées de Christophe Jallet et de Kévin Gameiro, rien n’y fait.
Même le réveil de Zlatan ne fait pas trembler les filets, mais les panneaux publicitaires. Auteur d’un très bel enchaînement contrôle orienté – frappe croisée, le Suédois voit sa tentative passer tout près du second poteau valenciennois. Frustré, il dégomme le panneau publicitaire. Le bruit est sourd. C’est celui du réveil parisien. Coup sur coup, les leaders de Ligue 1 se procurent deux grosses occasions, par Zlatan donc, et Pastore, deux fois. Mais la défense valenciennoise solide et un Penneteau excellent préservent le score en faveur de VA. Acculés dans leur surface, les visiteurs finissent pas craquer. C’est Alex sur corner, qui arrache une égalisation méritée, mais qui laisse des regrets aux Parisiens auteurs d’une superbe fin de match. Le public avait envie de festoyer, les joueurs, eux, le feront quand même. Ce soir, c’est l’anniversaire d’Ezequiel Lavezzi. En espérant que la soirée démarre plus vite que la rencontre.
Par Swann Borsellino