- France
- Ligue 1
- 31e journée
- Marseille/PSG (2-3)
Paris s’offre le Classique à l’expérience
De manière très cynique, très efficace, très pragmatique, les Parisiens ont lentement pris le dessus sur les Marseillais, au terme d'un superbe Classique. Les hommes de Laurent Blanc sont toujours premiers, à cinq points de leurs adversaires du soir.
A. Gignac (29′), A. Gignac (41′) pour Marseille , B. Matuidi (32′), Marquinhos (49′), J. Morel (51′ CSC) pour PSG.
Quel régal ! Cracher sur la Ligue 1 est certainement l’un des passe-temps préféré des Français, mais ce soir, Marseillais et Parisiens ont mis tout le mode d’accord : la Ligue 1 est aussi vraiment exceptionnelle. Tout simplement. Quel match, quelle intensité, quelle envie ! Dans deux styles opposés (l’enthousiasme pour Marseille, le pragmatisme pour Paris), les deux équipes nous ont régalés ce soir. Et puis au bout du compte, c’est Paris qui s’impose. Sans forcer leur talent, les hommes de Laurent Blanc ont réussi à calmer le dynamisme des Marseillais. Huit frappes, trois buts. C’est ce qu’on appelle de l’efficacité. Paris reste sur la première marche, et rien ne semble pouvoir les arrêter jusqu’à la fin de la saison. Surtout pas Marseille qui perd, ce soir, tout espoir de titre.
Gignac s’envole, Matuidi affole
Pour cette rencontre au sommet, Blanc et Bielsa ne font pas vraiment dans la surprise. Un 4-3-3 on ne peut plus classique pour le PSG face à un 4-2-3-1 tout aussi prévisible pour l’OM. Seul l’absence d’Imbula est à déplorer. Deux équipes presque types, donc. Dans un Vélodrome en ébullition. Avec une option pour le titre à la clef. Et bien, ça ne peut donner qu’un match d’exception. Et effectivement, ça ne trompe pas. D’entrée de match, les Marseillais ont les crocs et se ruent sur les Parisiens. Pressing haut, marquage individuel, tacles appuyés, mais aussi largesses défensives. Tout est réuni pour se régaler. Ne manque que des buts.
Et Pastore est le premier à se signaler dans ce registre. Sur un contre à la 19e, Verratti ouvre son pied et lance l’Argentin dans la profondeur, mais ce dernier confond vitesse et précipitation. Il envoie une saucisse, alors qu’il avait largement la place d’avancer. Et puis Gignac, anonyme jusque-là, se décide à sortir du buisson. Et de quelle manière… À la 30e, sur un centre millimétré de Payet, l’ex-gros prend son envol et passe au-dessus de Marquinhos. C’est beau et ça fait 1-0. Les Parisiens font la gueule, mais pendant cinq minutes seulement. Juste le temps pour Matuidi de faire un crochet à l’entrée de la surface et de sortir un enroulé du pied droit exceptionnel. Le genre de frappe pour laquelle le mot « imparable » n’est pas exagéré. Mandanda effleure le ballon, et c’est déjà un exploit. 1-1. Les Marseillais doivent tout recommencer. Ça tombe bien, puisque Pastore leur fait une offrande en perdant un ballon dans l’axe juste avant la mi-temps. Romao en profite et envoie Gignac dans la profondeur. APG aligne Sirigu tranquillement. 2-1 à la mi-temps. Marseille a les raisons d’y croire. Il suffit pour cela de continuer sur ce rythme.
Baisse de régime marseillaise vs efficacité parisienne
Mais malheureusement pour eux, le retour aux vestiaires va leur couper les jambes. Conséquence immédiate : les Parisiens touchent plus de ballons et se rapprochent de la surface marseillaise en un rien de temps. Et dès la première occasion, Marquinhos ne se gêne pas pour profiter d’un cafouillage dans la surface adverse. Le but est un peu dégueulasse, pas vraiment à l’image de ce match, mais ça fait quand même 2-2 à la 49e minute. Les Marseillais prennent un gros coup au moral et galèrent à se remettre en route. Bielsa a beau faire ses trois changements assez tôt, ses joueurs traînent les pieds. Et Morel n’échappe pas à cette règle. L’ex-défenseur lorientais, à la lutte avec Ibrahimović sur un centre de Pastore à la 53e, a du mal à rester lucide et tacle devant Mandanda. Alors que le ballon se dirige doucement vers les filets, le Vélodrome se tait. Ça y est, ça fait 3-2.
Marseille vient certainement de perdre son dernier espoir de titre. C’est dur, mais les supporters sont lucides. Quand Paris prend l’avantage, il ne le lâche pas si facilement. En effet, depuis l’arrivée des Qataris, le PSG a acquis cette expérience, cette froide gestion des fins de matchs, peu esthétique mais tellement efficace. Le genre de maîtrise qui ne laisse pas de place au doute. Seul doute, justement, cette main de Marquinhos dans la surface, qui aurait pu offrir un penalty aux Marseillais. À l’image d’Ibrahimović, qui n’a pas été franchement bon, voire très mauvais, les Parisiens n’ont pas besoin de trop se bouger pour finalement s’imposer. Ce soir, Paris frappe un grand coup. Et Paris se dirige tout droit vers le titre.
⇒ Résultats et classement de L1
Par Ugo Bocchi