- France
- Coupe de la Ligue
- 1/4 finale
- ASSE/PSG (0-1)
Paris s’impose sur un coup de torse
À Geoffroy-Guichard, tout s'est joué sur une reprise de la poitrine qui franchit la ligne d'une dizaine de centimètres. Une reprise de Zlatan Ibrahimović qui qualifie le PSG en demi-finale de Coupe de la Ligue aux dépens de Sainté.
Ibrahimović (70′) pour PSG.
72e minute. À la réception d’un beau centre de Lucas, Zlatan Ibrahimović, oublié au second poteau, bombe le torse et reprend le ballon de la poitrine. Après un rebond, celui-ci est magnifiquement repoussé par Stéphane Ruffier. On croit à un nouvel exploit du portier français. « Non ! » fait Zlatan, en mode grognard plus que génial depuis le début de la rencontre. Le Suédois lève les bras au ciel et fait signe que la gonfle était rentrée. Il a raison. Le cinquième arbitre confirme, justement donc, avant d’essuyer une pluie de projectiles lancés du kop stéphanois. S’ensuit alors une longue séance de discussions, un appel au calme de Christophe Galtier et une réunion à huis clos entre entraîneurs et arbitres dans le vestiaire de Said Enjimi. Finalement, le jeu reprend, Nicolas Douchez, inspiré par son homologue, claque une parade héroïque qui qualifie Paris en demi-finale.
Chacun son temps fort
C’est avec la meilleure charnière centrale de l’année passée selon la FIFA – il faut préciser – que le PSG s’installe dans un Geoffroy-Guichard fraîchement rénové. Comme à la maison, les hommes de Lolo Blanc prennent toute la place. Ils mettent les pieds sur la table basse, sortent le paquet de chips et font tourner la balle, ne la partageant qu’à de très rares moments avec leurs hôtes stéphanois. Appliqués, détendus, les Parisiens alertent Stéphane Ruffier par l’intermédiaire d’un puissant coup franc d’Ibra, trop au centre. Mais les doutes et les failles défensives sont encore là. Après tout, on n’est qu’à 500 kilomètres à vol d’oiseau et trois jours de la triste performance de samedi après-midi à Bastia. Au premier mouvement collectif des Verts, le premier flottement dans la défense franco-brésilienne (Digne, Silva, Luiz, Marquinhos) du club de la capitale. Dans la foulée, Nicolas Douchez, à la relance, se fait dangereusement contrer par Ricky van Wolfswinkel. Sur le corner qui suit, Bayal Sall saute plus haut que tout le monde, claque un coup de casque qui file vers le but, mais le ballon est stoppé sur la ligne par la poitrine de Marco Verratti.
La poitrine d’Ibra, la main de Douchez
Jusqu’ici spectateurs, les Stéphanois avaient bien besoin de cela pour entrer dans la rencontre. Désormais, les joueurs de Christophe Galtier bousculent les Parisiens, dans tous les sens du terme. Les tacles, les cartons et les coups de gueule dictent la fin de la première période. Au retour des vestiaires, la confiance est toujours verte. Pour preuve, Kevin Théophile-Catherine se permet d’enrhumer d’un geste Javier Pastore. Romain Hamouma, lui, est à un cheveu de trouver le petit filet de Douchez sur coup franc ; Ricky, à une superbe intervention in extremis de Thiago Silva d’ouvrir le score et Benjamin Corgnet, entré à la pause et ressorti sur blessure 22 minutes plus tard, à un plat du pied réussi de trouver les filets. Maladroits sont les Verts, statiques sont les Parisiens. Infranchissable est Ruffier lorsqu’il repousse à bout portant le plat du pied d’un Zlatan signalé hors-jeu. Mais le Suédois prend sa revanche du torse un quart d’heure plus tard (1-0, 72e). Dans la foulée, Ruffier s’impose encore face à Matuidi, mais l’arrêt du match est pour Nico Douchez. L’ancien portier rennais a la main plus que ferme pour repousser une ultime tête de Ricky van Wolfswinkel. De quoi faire souffler Laurent Blanc. À Geoffroy-Guichard, c’est peut-être plus qu’une simple place en demi-finale d’une coupe dont au fond tout le monde se moque qui se jouait ce mardi soir.
Par Thomas Porlon