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Paris, seul contre tout
Critiqués après leur prestation contre l'OM de dimanche dernier, distancés par Montpellier dans la course au titre, les Franciliens sont seuls avec leurs millions pour lancer leur sprint final. Ça commence ce soir à Auxerre. La lanterne rouge.
Le 5 mars 2011, le Paris-SG se rendait à l’Abbé-Deschamps affronter une AJA souffrante, déjà. 90 minutes et un but d’extra-terrestre de Chafni plus tard, les ouailles d’Antoine Kombouaré repartaient de l’Yonne avec une défaite dans la besace. Un peu plus de treize mois plus tard, le scénario se reproduit. Auxerre est au plus mal (20ème, six points de retard sur le premier non relégable) et le PSG d’Ancelotti fait tout pour aller chercher son troisième titre de champion de France. Sur le papier, la meilleure équipe de Ligue 1 à l’extérieur (27 points récoltés sur 45 possibles) n’a, a priori, rien à craindre d’une visite chez le dix-huitième bilan à domicile. Tous les feux sont au vert. Oui, mais non. Avec Paris, rien n’est facile. La victoire contre l’OM dans le classico n’a rien changé. C’est même pire. Collectivement, l’escouade n’a rien montré. C’était poussif, laborieux, pauvre techniquement et d’un ennui sidéral.
Surtout qu’il faudra composer sans Momo Sissoko, suspendu deux matches, et meilleur Parisien depuis quelques semaines.
Encore pire, il faudra faire une nouvelle fois avec Javier Pastore. Le fantôme. L’Argentin semble à court d’excuses. Il n’avance plus. Ne dribble plus. Ne court pas. Ne défend jamais. Son frêle corps doit supporter les critiques, les moqueries et le poids d’un transfert qu’il n’a pas négocié. Charles Ancelotte va-t-il s’évertuer à persister avec l’ancien de Palerme ou, comme avec Mamadou Sakho, va-t-il opter pour le banc de touche pour tenter de relancer la machine ? Le débat est ouvert. Une chose est certaine, Sakho, lui, devrait prolonger son séjour sur le banc. La charnière Alex-Bisevac aura droit à une seconde sortie. C’est le défaut parisien, la défense. Elle prend trop de buts. Ce n’est pas un secret, Ancelotti cherche encore la bonne formule. Notamment en attaque où Kevin Gameiro pourrait de nouveau débuter un match (Hoarau est suspendu). Bref, tactiquement, l’ancien coach de Chelsea est encore en rodage alors qu’il reste sept matches à jouer. C’est fou, mais c’est comme ça.
Montpellier-mania
Outre le bordel lié au pré, le PSG doit faire face à une vague nationale qui souhaite tous les malheurs du monde aux Franciliens. Clairement, l’opinion publique s’est prononcée en faveur de Montpellier, le leader. Un plébiscite. C’est très français, en même temps, cette jurisprudence du « petit ». En Ligue 1, il est de bon ton de critiquer les riches, les omnipotents et les étrangers. Paris cumule les trois avec son pognon, ses transferts et son triumvirat Qatar-Brésil-Italie. Ça, on n’aime pas trop. Lyon en a déjà fait les frais. Jean-Michel Aulas en porte encore les stigmates. Alors quand la moitié des suiveurs de Ligue 1 souhaitent le sacre héraultais pour narguer la chute parisienne, ça énerve au plus au point Loulou Nicollin, le patron du MHSC.
Sur les ondes de RMC, le volubile président ne s’est d’ailleurs pas gêné pour le dire : « Il y a beaucoup de cons et ils n’aiment pas beaucoup les Parisiens. C’est complétement ridicule parce que la capitale doit disposer d’un grand club. C’est de l’anti-parisianisme. Je ne trouve pas ça normal« . Bon, d’un point de vue collectif, la différence entre les deux clubs est considérable pourtant. Sur le pré, la Paillade envoie du kiff. Paname, non. A Auxerre, on ne devrait pas assister à un match de romantiques. Paris jouera comme il sait le faire : par séquences individuelles. Et dernièrement, ça ne suffisait plus. Dès lors, tout autre résultat qu’une victoire à l’Abbé-Deschamps sonnerait comme un échec. Et à un moment donné, Pastore ne sera plus suffisant pour aimanter à lui tout seul tous les crachats…
Par Mathieu Faure