- Ligue 1
- J28
- Nantes-PSG (3-2)
Paris s’étouffe dans les plumes des canaris
Privé de neuf éléments (et de Thomas Tuchel), Paris a encaissé sa troisième défaite de la saison face au FC Nantes, une semaine après la précédente. C'était indigent, c'était pauvre, une nouvelle fois. Nantes, en revanche, peut fêter son maintien les mains dans les poches.
FC Nantes 3-2 Paris Saint-Germain
Buts : Carlos (22e et 53e) et Waris (44e) pour Nantes // Alves (19e) et Güclü (88e) pour Paris
Metehan Güclü. Franco-Turc, venu de l’AS Bondy, élevé à Clichy-sous-Bois, titulaire d’un bac S, et entré à la place de Layvin Kurzawa à la 74e minute de jeu d’un FC Nantes-PSG que ces derniers perdaient de deux buts. Voilà donc où l’on en est, joli résumé par le profil de la confrontation du soir entre Canaris et Parisiens, plus perdue par les seconds que remportée par les premiers. Dans les faits ? Un doublé de Diego Carlos sur corner, un pion en profitant d’une bévue de Thilo Kehrer, et voilà Paris obligé de repousser ses festivités de titre pour la troisième journée consécutive. Des Parisiens incapables de produire quoi que ce soit à la Beaujoire. Pourrir une fin de saison, mode d’emploi.
Canaris, Paris pleure
Appréhender ce Nantes-PSG, c’est en revenir à son entame. Celle lors de laquelle, d’un regard amusé, on constate sur le papier le résultat concret de ces fameux « neuf absents » annoncés côté parisien, une ribambelle de types alignés qui auraient parfaitement eu leur place en quarts de finale de Ligue des champions. Ironie de l’histoire : même sur le banc, Thomas Tuchel est invisible. Suspendu, il a été remplacé par l’un de ses adjoints, Arno Michels, quand coach Vahid, resté chez lui pour « raisons personnelles » , a laissé Patrick Collot coucher un 5-3-2 ultra-défensif côté Canaris. Un onze où Kalifa Coulibaly, accolé à Waris, joue les allumeurs de mèche sur un caviar de Traoré (12e), obligeant Buffon à une parade miracle.
On évoque le religieux, et il y a de cela dans la frappe venue d’un autre monde de Daniel Alves pour l’ouverture du score (1-0, 19e), alors que Diego Carlos lui répond en s’élevant au-dessus des cieux et du dégradé de Kimpembe (1-1, 22e). C’est paraphé dans les écrits : ce PSG ne verra pas son titre lui tomber dans la poche par intervention divine. Moussa Diaby est abyssalement inutile, Nkunku terriblement inoffensif, Choupo-Moting à peine utile pour dévier des ballons à son fantôme, et pire, en défense, Kehrer confirme qu’il a bien été suppléé par son spectre au soir de PSG-Manchester. Son duel perdu face à Coulibaly permet à Waris de marquer le deuxième pion des Nantais, ce qui n’était plus arrivé face à Paris depuis 2004 (2-1, 44e).
Toujours pire
À l’époque, Paris avait gagné la rencontre 3-2. Autre monde, autre équipe. Cette fois-ci, plus les minutes avancent, plus l’histoire semble tituber en lettres capitales. Pas besoin de forcer le destin, Paris découvre tout seul ses épaules en déshabillant ses lignes. Tantôt trop de projections, tantôt pas assez, Kurzawa ne touche pas un ballon et Draxler bien trop pour son efficacité. Nouveau corner, même conséquence : Diego Carlos signe un doublé (et le quatrième pion encaissé par Paris sur cette phase de jeu sur les deux derniers matchs), et fait automatiquement chuter le menton de Tuchel dans son imperméable (3-1, 53e). La situation défie les statistiques. Son équipe vient d’encaisser dix buts lors de ses trois derniers matchs, autant que lors des vingt-deux précédents.
Et encore, ça pourrait être pire : Coulibaly loupe le but vide (57e), Waris fait danser un Kehrer cueilleur de fraises (68e) et, humiliation absolue, Buffon manque même d’encaisser une volée en angle fermée de Nicolas Pallois (74e). Les contres se multiplient, Paris ne mérite pas plus que des soupirs, et seul Güclü, moqué, parvient à réduire le score (3-2, 88e). Le PSG subit sa deuxième défaite consécutive en championnat, ça n’était plus arrivé depuis 2011, ère Kombouaré. Pas sûr que l’équipe du soir l’aurait emporté face au onze de l’époque.
Il a répondu favorablement à l’invitation : Théo, le chat noir du @PSG_inside, est au Stade de la Beaujoire ce soir pour assister à ce #FCNPSG ? @sofoot pic.twitter.com/r0YyTChXKW
— FC Nantes (@FCNantes) 17 avril 2019
FC Nantes (5-3-2) : Dupé – Ié, Diego Carlos, Pallois – Fabio (Kwateng, 84e), Rongier, Touré, Moutoussamy, Traoré – Coulibaly (Kolo Muany, 92e), Waris (Limbombe, 89e). Entraîneur : Patrick Colot
Paris Saint-Germain (3-4-3) : Buffon – Kehrer, Kimpembe, Nsoki (Dagba, 60e) – Alves, Paredes, Draxler, Kurzawa (Guclu, 74e) – Nkunku, Choupo-Moting, Diaby. Entraîneur : Arno Michels
Résultats et classement de Ligue 1Par Théo Denmat